Michel Lecamp

Vénus aux Bains.

 

« croupions de nymphes dans les bassinets ».

Gilles Cabut in Maison Atrides n° 98-1

1. Révolution rousse.

     Soufflant dans l’air pour se soulager voila mon œil posé qui tombe sur le bidet, (1) faïence ou porcelaine, et j’offre de moussues éclaboussures à sa surface, lorsqu’elles s’éclipsent surgissent sous un regard de mornes virgules jadis issues d’un croupion inconnu. Hélas ! —non que je répugne à cracher aux bassinets ou mouiller Messaline mais ici un mystère est dressé.
     J’entame aussitôt une enquête essentielle : de quelle croupe cet étron chut-il ? de quelles matières s’agit-il ? qui donc en un mot vint à chier en ce lieu et laisser en guise d’indice ce trait délicat, cette lettre illisible car demie effacée, forme de « j » incomplète comme souffletée par la chasse et l’eau ?

2. Une inspection détaillée.

     Quittant les ouaters j’inspecte les bureaux de l’office et conclus : l’espace s’affirme désert n’était la présence de Delphine. (2) Il me faut tout savoir aussi sec et ne sachant taire mes secrets lui révèle l’affront qu’elle me fit... le rouge comme une sanguine lui vient au front, poupée troublée empourprée comme un aveu (mais elle seule scelle ses lèvres salées).

je sais
elle cède
j’intercède

- Ton cul rose ici apposa un signe nébuleux.

- J’avoue, lâche-t-elle consensuelle mais renfrognée à son tour (ses yeux complices plissent), c’est un « j » que j’ignore...

3. Cachette (3) (cache-sexe).

     Procéder à la fouille voila l’office me travaillant. Étirer ses soies sales et à peine essuyées, agrandir ses mystères des doigts tendus dans l’arène, garce dodue dont le rectum déployé sourit encore, baillant aux corneilles (4) et se croyant élargie ou juste évadée. (5)
     Un seul impératif m’étreint à propos d’icelle : asperger, arroser, dégorger ces boyaux odorants que dix mictions jamais ne sont parvenues à lessiver (la onzième que j’ajoute n’ y satisfit pas davantage) : ce sont certes six sévères ablutions qui s’ensuivirent et s’immiscèrent à l’humus de la miss mais rien n’y fit : des selles minuscules postées en sentinelles s’acharnaient en ses replis profonds.
     La souillon alors réclama le clystère av. les yeux chavirés qui échoient aux saintes en syncope
     puis enfin le lavement dilatant sa bague sans manœuvre dilatoire efface l’étincelle et son insulte s’éloigne, le j cède.

- Voila où mènent les cuvettes.

4. Élucidation.

     Déclinant mon regard à nouveau vers le tissu jadis couvrant sa croupe éperdue j’aperçois — c’est un œil perçant qui m’aperçoit — une trace douteuse imprimée sur son slip. (6)
- Qu’est-ce ? fis-je affligé d’une exigeante et turgescente concupiscence.
- La trace d’un serpent... osa-t-elle (était-ce un éloge ou un vœu déguisé de bougrerie ?).

     (je penche plutôt pour un alphabet  (7) car après « j » voila « v » clairement dessiné (8) qui s’inscrit sur cet écran)
     Percés elle et son tissu s’affaissèrent ainsi purgés et rendirent les armes (ainsi que quelques larmes d’urine qui s’imprégnèrent au coton sans rien écrire).
     Elle susurra ces syllabes sibyllines (elle s’absentait aussi c’est assuré, l’extase l’assaillant) :

« Saint Suaire   de tes reins ».

 

 

(1) mais avant c’est sur la lunette qu’il chut telles ces gouttes séchées décorant son cercle.

(2) Qu’un sot, ici, par un jeu de mots sans saveur nomma « Talaron » pour s’esclaffer à bon compte.

(3) « Ma cassette ! » réclame Harpagon mais ce qu’elle dérobe aux yeux nous est connu.

(4) « sous moi donc cette croupe s’avance ».

(5) « évasée » était initialement prévu mais un scribe pudibond y substitua un coup de « d », prétextant le hasard.

(6) Slip ou string, j’ignore, ses fesses charnues ayant comme un cigare englouti le tissu dans la raie.

(7) un analphabet semble plus juste.

(8) L’expérience durant trois jours —je dus la séquestrer— au bout desquels j’obtins (et souvent de manière illicite) cette série « j, v, i, o, s » et la moitié d’un « e ». Dans un certain ordre je crus lire « je vois » ( je crois peu à la version de Bob mettant l’accent sur des « joies-v » bien abstraites).

 

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