Sébastien Morlighem

Couvrir l'haleine

 

     De la graisse, je fais des cheveux. De la perruque au kilomètre.
     C'est un tour de main assez particulier à acquérir, mais après quelques jours de pratique, on maîtrise.

     Parfois cela cesse. Sortir du cabanon, se dégourdir les extrémités (absence de canapé, le confort est une valeur à rejeter d'entrée de jeu), une bonne fois pour toutes. Puis cela recommence. Chants, gargarismes, sifflements, tout est bon pour oublier sa peine.

     Il arrive, rarement, mais il arrive que l'un d'entre nous s'écroule, s'écrase et ne refasse plus surface. Ému, un autre prend alors son tour, imite sa façon, et y parvient, fatalement.

Je ne fais que cela, imiter, d'ailleurs, étant blet, falot de naissance, vampire par défaut. Mais elle viendra, ma solution, elle aura une peau bien à elle.

 

 

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