Christophe Petchanatz
«On» nous avait promis l'an 2000 pour dans 4 ans...

orce nous est de constater que RIEN de ce qui était prévu par nos plus belles autorités civiles, militaires ou papales ne s'est réalisé : pas de soucoupes volantes, pas de gratte-ciels démesurés avec notre nom en lettres de néon au sommet ; pas de légumes nouveaux, & surtout pas d'abolition du travail au profit de cette vie de loisir à laquelle nous aspirons tous — et que nous méritons tous. Nous sommes écoeurés.

   Quid de la Bête que nous attendions aussi, un peu perplexes ou légèrement craintifs, la Bête au front cabossé de 999 (car elle est couchée sur le dos, exposant ses génitoires), 999 : « Nein, Nein Nein », en tudesque, comme le scande le plus nain des nains dans le film de Herzog, et c'est bien une preuve, Quid de ce monde atroce que l'on nous promettait de J'ai Lu en J'ai Lu (Brunner, Spinrad, K. Dick), infect mais excitant — j'ai lu récemment, dans une supérette, j'ai lu sur un emballage « tampon récurent » quand c'était, piètrement, « récurant »...

   Il faut que cela cesse ; il nous reste 4 ans, 4 ans à peine, pour rejoindre nos rêves, et ceux de nos aïeuls. 4 ans pour attirer enfin ici ces satanés extra-terrestres et se foutre avec eux des peignées mémorables avant de se réconcilier devant l'invasion des extragalactiques ou le retour des morts-vivants limbiques... (qui, entre nous, sont de vulgaires toasts ; j'ai vu ça à la TV).

   On nous avait promis des nouveautés, des monts et des merveilles et ce ne fut — à peine — que roupies de sansonnets. Nous sommes découragés.

   Nous étions prêts à consentir des efforts considérables ; à accomplir même quelques heures supplémentaires. Désormais le dépit nous anime, et ses mous tentacules. Ça nous anime mollement. Très mollement. À bons entendeurs...

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