Contemporains |
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Favoris (Les) |
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Lisaine. |
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(extraits) dans la chambre, vitrine peu profonde, fossiles, coquillages, je dessinais de petits bonhommes. La tête cest un rond, le corps les bras les jambes, un trait. indescriptible état de clandestinité (comme du parapet pousser lentement la poignée de graviers) à la sortie, cette fille hâlée dont on voyait surtout les dents, le blanc des yeux, toujours à courir comme pour attraper de quoi survivre. Nous inversâmes les rôles, martèlement des brodequins derrière la butte du transformateur ces murs en équilibre pour aller nulle part, écornifler la vie étale dune prairie lété au bras de la rivière, la vase, la boue, hernies des chambres à air, remonter la berge visqueuse, goûter. À la maison, cruche limpide où le képhyr, petites bestioles, une rondelle de citron ce soir malade de lautre côté de la cloison, le mal de ventre claquer la porte sans raison, monter, descendre lourdement les marches, dévisager les passants, ils partent en morceaux, les femmes, un peu de rose aux joues, les pendentifs comme des châtiment et lenvie de tirer clac un léger trait de sang et le rire qui avale la rue alors le bleu cendré de la paupière, le relief deviné des sous-vêtements accordé aux pensées et ces pensées sallongent en couloirs, passerelles fouiller la mélasse des papiers collés de pluie, les livres, les pin-up, photos crevée aux yeux, au sexe lhomme quand je suis rentré, prostré, dans la pièce conforme, les débris, je ne sais plus quels bruits mont trahi, ni sous quels pas se brisent les ampoules, ni quelles veines leur étaient destinées, ainsi de suite trouver une respiration : moins dordre, quelques ramilles, une serre lapidée, un bouquet de sureaux. Là, grimper sur un tas, se hisser, chanceler quelques pas sur le faîte du mur et jimaginais que cétait du sang, et la tige de fer où sattache la corde, gelée, en pleine poitrine, souffle coupé jai pensé que quelque chose avait cassé sattarder dans les taudis glacials, main sur la poignée de la porte, écouter en souriant et en hochant la tête. Dehors, le gris de neige, partout de la fumée, le brouillard, dans une camionnette je me suis accroupi, je me demande sil nest pas mort, cela arrive. La peau devient moite et froide et parfois une mouche se pose et ce qui est horrible cest que ce gros visage se laisse faire, na plus un frémissement, rien à suivre ce parcours il semble que les murs titubaient, donnaient quelques bourrades et si je continue tout droit il y aura la villa, villa en construction depuis des ans, jamais vraiment finie et tellement habitée. Tout ce ciment, la trace du cordeau sur la façade un jour il y aura le crépi il sest tassé au fond de son rez-de-chaussée, tête penchée sur la fumée. Il essaie sur moi des phrases desséchées. Dehors, des camions rôdent ne pourrait-on ouvrir les volets? Tant de vaisselle dans lévier, ce rideau fait de capsules multicolores, le réveil enfin, à portée de la main, avec le cendrier, un livre et, du placard à la cuisinière, dans des plastiques, sentasse le marc de café pourtant on dirait bien du sable, sec, solide, avec même les traces de petits animaux, et si lon ne sait pas, imagine le pincement, les habits qui se collent, le bras trop lent, la gorge nue ce nétait pas avec les mêmes amis que lon venait ici, ces filles aux maillots humides, sable collé, la peau que longle cherche et cet autre entre les pilots du ponton, trop tard pour lui, vraiment trop tard, les gens cramponnés aux rambardes, pourquoi tant de précipitation, de bruit? Il dort crâne lourd et le ciel à lenvers, corde qui suinte après laverse et ce grillage omniprésent dont les losanges retiennent la tête du chat de là, en saccrochant aux tubes, on pouvait descendre sous le pont, ils essayaient de minciter mais je ne voulais pas, anxieux sans savoir pourquoi, il ny a rien à faire, on ne peut pas sasseoir, rien je lance le couteau, tu écartes les jambes, ensuite sans comprendre et le vaste virage, cette fille trouvée nue dans lescalier, et un soir ce marin à peau noire, très petit, bouche immense dont les mots sans arrêt je crois quils attendaient que lon sen aille ; je crois aussi, comme en un rêve, ce ruban de gazon, des choses accrochées dans les arbres. Je ne suis pas sûr quil fallait grimper, si cétait nécessaire [...]
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