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  Christophe Petchanatz

  Extraits choisis.

 


Par Patrick Ravella et Christophe Petchanatz, pour le livret de la cassette Vilain Chien.
   



éloge

Les jambes de Claude Seyve sont faites de vieilles cordes durcies, de morceaux de racines compactes ayant séjourné dans le feu, de câbles électriques cent pour cent cuivre, de galets trouvés dans les rivières. Il suffirait de les frotter un peu pour qu'elles brillent comme des cuirasses sous les murailles de Troie. Mais que lui importe. En marchant d'un bon pas, il vide sur la route ses poches pleines de plombs d'imprimerie. — (Patrick Ravella)

   

l'autre jour

claude seyve m'a dit

quelque chose de très profond

que j'ai oublié

au fond

(17.05.94)

 

timide

il jouait du trombone

en coulisse

(oui mais non)

 

c'est pas toujours

jamais

mais c'est jamais

toujours

 

la crapaud buffle

moi pas

 

le printemps revient

comme un con

qui n'aurait pas fermé

son gaz

 

du courage

pour chaque jour

et de la courge

le dimanche

 

C'est la tristesse

qui me rend triste

quoi c'est l'angoisse

qui m'angoisse.

 

Je voudrais être une blonde

faire de grosses bêtises

et apprendre à nager

la brasse papillon

Je souffre que mes mots

dépassent ma pensée.

 

C'est pas parce que je suis vieux et con

qu'il faut me prendre

pour un vieux con

 

J'ai nommé claude seyve

pour s'occuper de claude seyve

 

seul un homme courageux comme lui pouvait s'attaquer à un homme courageux comme lui

 

le monde est plein de claude seyve

du moins pour ce que j'en vois

 

Moi, bien sûr si je

je serais très très

(vous me comprenez)

N'y compter pas le vin a déjà

trop coulé

laissez-moi me couvrir de cette nappe

je vais dormir un moment à côté

 

Chienne de ma vie

j'y ai laissé des plumes

mon coeur vieilli boude

et plus méchante encore la vie dure

La semaine passe

au matin c'est déjà midi

 

On a ouvert la campagne

de dératisation je cours

comme un dératé

 

absence

boudin blanc
   


Christophe Petchanatz  
    

  
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