chaque
matin je me réveille
au
moment où j'ouvre les yeux
je
retrouve la vie pareille
on
devrait pourtant trouver mieux
la
vie dure cela m'effraie
et
j'en oublie d'être joyeux
y'
a soixante deux ans que j'essaie
gentiment
de devenir vieux
chaque
matin devant la glace
je
trouve un oiseau presqu' humain
avec
un sourire gris qui mas-
qu'un
peu la peur d'être demain
nous
sommes de la même race
au
pedigree bien incertain
y'a
soixante deux ans que m'agace
la
vue de cet oiseau chagrin
chaque
matin quand je me lève
j'aimerais
mieux me recoucher
je
demande encore une trêve
avant
d'être pieds au plancher
mais
les heures filent comme un rêve
les
années y sont accrochées
j'en
trouve à moins qu'on m'en enlève
soixante
deux en train de sécher
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