5.

   Je respire ton rhume. Tu batailles, joue mordue ; claquent les ligaments de nos cous. Les héros se changent en hyènes, les féroces, en busards.

   C’est une sombre histoire : le comptoir spongieux, les dés au tapis, l’arête sur la cendre. Le jus rouille dans un verre taché d’empreintes, aphtes, dartres, doigts mécaniciens. Ils récapitulent les alphabets, un jargon routard, perdent leur temps, reluquent. « Tempo ! » grésille une voix ; bruit de chasse d’eau, targette, l’homme revient, reboutonne, rote. À peine plus tard, une serveuse.

   Elle, lasse du jingle fluo. Le rouge de ses lèvres bague la viande des tarzans. Payée pour ! Sautent bouchons, la loterie des bulles.

   Il y a des ivresses, trognes aubergine, ce tourment qui bouscule les tables — malgré le plomb des corps — bancs et fieffés candélabres aux usages muqueux. Les avatars musclés, la main captive des braguettes, l’explosion des matrices. Bestioles à chaque pouce empalées crissent sur le zinc.

   Avec la pluie, les cuissardes du patron. Un hobereau vautré ronfle dans le fauteuil chippendale ; les femmes répudiées errent, frottent leurs hanches saillantes, croupes et mamelles, à la pique des soudards.

   Et toujours, dans le recoin connu, quand le silence blouse, l’ongle sur le plâtre.

   Fatigués ; ma chicorée, coquelicot dans ta tresse, au bout.

 

 
 
. . .