Textes | ||||||||
Questionnaires | ||||||||
| MORTS Réponses au questionnaire de Christophe Petchanatz
| |||||||
| Ard Didier 01.II.1953, Siecq Comme Pierre Boujut, dans sa baignoire... Suicide : Adolescent, je rêvais de sauter d'une falaise dans la mer sur un cheval. C'était vraiment con! Comment je ne voudrais pas mourir : Comme un rat dans un piège, fusillé, dévoré par des bêtes, pendu, lapidé, à l'hôpital, dans un accident de voiture. Né le 18-1957 à Rennes - Immortel. - Si vous deviez vous suicider, comment procéderiez-vous ? - Comme je vis. - Comment voudriez-vous surtout ne pas mourir ? - Comme tout le monde. née le 28.3.52 à Saint-Brieuc (Finistère) Vite, très vite. Pas trop tard. Je suis déjà en retard mais pourquoi pas ? Debout en pleine santé. Si vous deviez vous suicider, comment procéderiez-vous ? Alcool et champagne pourquoi pas ? et somnifères. Comment ne voudriez vous surtout pas mourir ? Ben pas noyée ni électrocutée ni en bifteck. Entre les deux fenêtres de la chambre à coucher, j'improvise par terre une couchette avec trois coussins et je place de chaque côté des coussins deux grandes cuvettes pleines d'eau. Après avoir rédigé ma dernière volonté (être incinéré), je me place devant la glace au-dessus de la cheminée, et, tenant de la main droite une lame de rasoir, je tranche les veines de mon poignet gauche. Je renouvelle l'opération de la main gauche pour le poignet droit. Je quitte la cheminée et je m'allonge sur la couchette avant de plonger mes mains entaillées dans les deux bassines d'eau. Si c'est trop long, je me lèverai, irai jusqu'à la cuisine, prendrai une corde et me pendrai, à la poignée d'une porte par exemple. Voilà. Ça a marché pour Jules Pascin en juin 1930 au 36 du boulevard de Clichy à Paris, je ne vois pas pourquoi ça ne marcherait pas aux lieu et date à déterminer par né le 8 avril 1964 à La Garenne Colombes. Tous les jours je me demande quel effet ça me ferait de mourir de telle ou telle manière, si bien qu'ayant envisagé toutes les possibilités, j'en suis arrivé à ces conclusions : il est bon de constater qu'on préfère plus de sérieux quand il s'agit de choisir une mort agréable que pour choisir une mort désagréable, dans le second cas on est rarement déçu, une mort étant par définition désagréable. Je pense/voudrais mourir d'une perte totale de connaissance, juste après un coït, exactement à ce moment où l'on s'apprête à dire les banalités d'usage, le dernier mot n'en serait pas un. Ce dernier accouplement se ferait dans la position dite du «siège romain»,la femme étant dessus, ce qui est plus avantageux si elle désire se retirer d'un sexe roide mais froid. La compagne serait rousse, la peau blanche, des seins imposants, un ventilateur aérerait la pièce. Une mort détestable en tout points, serait une mort longue à venir, me rendant incapable de profiter de la vie : être emmuré, soit entre des murs, soit dans mon corps immobile car invalide. Je n'envisage pas de mettre fin à mes jours, ne sachant pas que fait un mort après sa mort et si ça m'intéresserait de faire comme lui. Toutefois, s'il me fallait choisir une forme de suicide mon choix se porterait sur quelque chose de spectaculaire, me permettant de faire des expériences que je n'oserais pas faire de mon vivant, de peur de voir baisser mes capacités physiques (sentir des lames trancher mes muscles à l'intérieur de ma peau... etc.) Or donc, lors d'une bataille primitive, où je brillerais (conditionnel) par le nombre de troncs éventrés, de tripes à l'air et autres fariboles, après avoir reçu une flèche dans chaque bras, je ferais en sorte de trancher quelques têtes avant qu'un mourant ne me plante son épée dans le coeur. Pendant que mon sang rougirait la neige, les loups et les rats se disputeraient mon cadavre encore chaud, en éparpillant les éléments dans toute la contrée. Ca n'a rien d'original mais la mort ne se renouvelle pas non plus. né le ? à ? Je ne peux que SOUHAITER mourir ainsi ou ainsi. Par exemple, d'une crise cardiaque, d'une rupture d'anévrisme, de ces choses nettes et définitives, après, baste! D'ailleurs, je n'ai pas envie de mourir. Non que je sois très heureux, loin de là, mais voilà, je suis amoureux fou de la lumière. Lorsqu'on est mort, il n'y a justement plus de lumière. Ce serait dommage. Je n'ai jamais pu trancher la question:vaut-il mieux mourir jeune ou non ? Je pense que oui. Je pense que non. A l'instant où j'écris, je ne sais pas du tout que penser. Je crois qu'il vaut mieux ne jamais être né, mais j'en suis si peu sûr que j'ai fait deux enfants dont je protégerai la vie jusqu'à mon souffle ultime et que je serais incapable de refuser d'en faire d'autres, si une femme que j'aimerais le désirait. Si vous deviez vous suicider, comment procéderiez-vous ? J'ai voulu mourir, il y a longtemps, j'avais vingt-deux ans, un peu moins. Cette tentative m'autorise à dire aujourd'hui que non, ça ne vaut pas le coup, c'est trop idiot, trop horrible. J'ai cependant, bien sûr, le plus grand respect des décisions de chacun et du désespoir de ceux qui passent à l'acte, de leur courage aussi. Néanmoins, je ferais mon possible pour dissuader quelqu'un qui me confierait éventuellement sa décision de se supprimer. Comprenne qui pourra, moi, je ne cherche pas. J'ai cru, longtemps, à l'amitié, je n'y crois plus guère, à l'amour, je n'y crois plus du tout. En dépit de ces deux horreurs, je m'accroche à l'existence, je ne sais pas pourquoi ; la vie, c'est plus de douleur que de joies - et pourtant. Comment ne voudriez vous surtout pas mourir ? En bouillie, dans un accident de la route. Défait, rongé par le cancer. Du sida. D'une manière générale, je ne peux pas être détruit AVANT. Toute atteinte à mon intégrité physique me fait horreur. Je ne peux pas supporter la destruction. Je ne voudrais pas mourir imbécile, non plus. Laisser une image déplorable. Encore que rien n'ayant plus d'importance ensuite Mais tout de même, on a son bout de dignité. Et d'orgueil. Je ne voudrais pas mourir dans des circonstances qui feraient de la peine à mes proches. De cela, je suis certain, mais existe-t-il, pour la mort, des circonstances innocentes ? Je n'aimerais surtout pas mourir avant d'avoir lu les réponses des autres auteurs. - Comment pensez-vous mourir ? 1) Petit à petit. L'ouvrage est plus avancé que ce que j'en perçois. Il se précise à retardement, il me sort ainsi du paysage. Est-ce de la timidité ? Dans l'absolu, oui. C'est au jour le jour, si l'imagination manque les miettes abondent. Le comble serait qu'il n'y ait pas de lit dans la chambre. - Si vous deviez vous suicider, comment procéderiez-vous ? 2) J'hésite. Je n'aimerais pas être ressuscité. Je sais ce que tous veulent. Pas de douleur. Je me pendrai alors comme mon oncle, pas nécessairement par esprit de famille, pas non plus pour succomber au mythe de l'éjaculation, par dérision, regrettant que mon cadavre ne nourrisse pas les oiseaux. J'ai toujours déploré que l'homme ne vole pas vraiment. Ça doit faire très mal. - Comment ne voudriez-vous surtout pas mourir ? 3) J'ai peur de l'eau. Je nage mal. Cela pourrait être le suicide idéal dans la mesure où je ne me manquerai pas. La hantise est trop forte, comme l'absorption. né le 28/03/59 à Lille (Nord) 1. L'accident bête : écrasé par un camion qui grille un feu rouge, la tête éclatée par un pot de fleur qui tombe d'une fenêtre... tué par un dingue dans la rue... Si vous deviez vous suicider, comment procéderiez-vous ? 1. S'endormir dans la neige bourré d'alcool et de médicaments, et mourir de froid (il paraît que c'est très agréable, qu'on a chaud, qu'on est bien). Comment ne voudriez vous surtout pas mourir ? Comme le père de Raymond Guérin, par exemple, dans Quand vient la fin, ne pas souffrir, ne pas pourrir. La mort accidentelle aussi, pour peu qu'on ait le temps de prendre conscience de l'absurdité qui arrive, me paraît fort vexante. Je ne voudrais pas tomber de très haut, étouffer lentement, me faire bouffer vivant par des bêtes, etc. né le 30-7-62 à Paris Je mourrai très probablement de maladie (désagréable, douloureux, humiliant) vers le moment de la retraite ou avant (en étant large). Si vous deviez vous suicider, comment procéderiez-vous ? Si suicide : surtout, un suicide mou (se jeter, se laisser tomber d'une hauteur) ; aucun ustensile Comment ne voudriez vous surtout pas mourir ? Ne surtout pas (j'espère) mourir tailladé, découpé ; tâcher de ne pas non plus commencer de pourrir avant d'être mort (mais peut-être contredit par le 1°). né le 30.08.56 à Curepipe (Ile Maurice) 1. d'1 arrêt cardiaque pendant 1 coït ? un voyage ? excité, énervé ? (vite le + vite possible si c'est possible ?), en montant les escaliers ? en faisant un effort stupide comme porter qq chose ? je sais pas vraiment quoi, des livres des caisses de livres? en portant mon fils ma « fiancée » saoule ? Si vous deviez vous suicider, comment procéderiez-vous ? Plein de cachets dont 3 anxiolytiques pour pas être inquiet!! Comment ne voudriez vous surtout pas mourir ? En souffrant parce que je suis lâche. né le 5 août 1960 à Oran (Algérie) Mon trajet quotidien de 50 Km pour me rendre à mon travail et revenir chez moi le soir, le fait que je sois toujours en retard (forcément, je fonce), m'incitent régulièrement à penser que l'accident de voiture m'attend au tournant. Seulement comme je m'imagine toujours sortir quasi-indemne de la carcasse fumante (optimiste), je crois plus à une crise cardiaque, soudaine, imprévisible, qui m'allongerait définitivement avant d'avoir pu... Si vous deviez vous suicider, comment procéderiez-vous ? L'idée du suicide me paraît absolument impensable. Cependant, je veux bien faire un effort. Mon manque de courage en ce domaine m'amènerait peut-être à absorber entièrement ma réserve de tranquillisants. Histoire de s'endormir doucement en savourant l'ultime minute. Comment ne voudriez vous surtout pas mourir ? Je ne voudrais surtout pas mourir brûlé vif, par noyade, enterré vivant, écrasé par un autobus, électrocuté en changeant une ampoule, ratatiné sur le trottoir après une chute de trente étages, rongé par un cancer, gazé en première ligne, exécuté sur la place publique, transpercé par une sagaie, dévoré par un requin ou un crocodile, grignoté vivant par une colonie de fourmis rouges, foudroyé un jour d'orage, aspiré par une tornade, étouffé sous un oreiller, égorgé par le berger allemand du voisin... En fait, je ne voudrais surtout pas mourir. Né le 17 décembre 1948 à Guarbecque (Pas-de-Calais) Il m'est impossible de répondre à cette question. Je peux néanmoins répondre à la question suivante : comment préféreriez-vous mourir ? D'abord, j'aimerais autant ne pas mourir du tout... mais bon, puisqu'il faut en arriver là... Je souhaite mourir de vieillesse, d'épuisement physique. Je me vois tomber dans la terre du jardin et mourir de « ravissement ». Si vous deviez vous suicider, comment procéderiez-vous ? Il m'est impossible d'envisager l'hypothèse du suicide. Au pire, je mettrais ma vie en danger en cas de guerre, de révolution ou de catastrophe... Comment ne voudriez-vous surtout pas mourir ? Je ne voudrais pas mourir subitement dans un accident. |
| ||||||