| |  christophe p., homme, né en 1959, conseiller technique.
Insistance liminaire : je parle d’archétypes, non de personnes.  Michel, le garçon sain, solide, franc et direct. Sportif, un peu primaire, serviable. Plutôt athlétique, probablement blond. Il se mariera jeune et aura au moins 3 enfants. Il travaillera beaucoup à la construction de sa maison. Il exercera un métier manuel.
Alain c’est un grand un peu dégingandé avec les oreilles décollées. Il porte des vêtements démodés et s’en fiche. Il restera probablement célibataire. Exercera un métier intellectuel, plutôt dans la recherche. Peu doué quant à résoudre les problèmes du quotidien, son appartement sera un vaste capharnaüm. Il aura peu d’amis, s’abîmant dans son travail et dans la lecture. Bernard un costaud maladroit, gêné par son acné, et qui fait plus vieux que son âge. Aime bien faire le con avec ses copains. S’enivre pour justifier ses excès. Reluque les femmes des autres et néglige la sienne. Aime le foot à la télé, le bricolage, les voitures. Patrick est un costaud qui porte des pulls vert sapin. Excellent camarade, toujours prêt à rendre service, il a été scout et a participé à des rallyes. Il aime la mécanique, les gazons impeccables et les bons vins. Tranquille, peu disert, il vous tient à distance par l’impression de force paisible, inébranlable, qu’il dégage. Christian est un escogriffe à moustache, voleur de voitures, obsédé sexuel. Son père était boxeur. Il a fait tous les métiers mais ne s’est jamais installé : c’est un instable. Il change régulièrement de région, dès qu’il est un peu trop connu (les maris cocus sont parfois dangereux). Il vieillit et ses excès le marquent. Trop d’alcool, de nuits blanches, trop de peur. Martine est une fille trop saine : dépourvue de malice elle n’attire pas. On suppose que l’amour est pour elle un exercice domestique hygiénique. Elle porte des robes à fleur, elle est très sportive et toujours en mouvement — bref, la fréquenter peut se révéler éprouvant. Elle s’intéresse à tout mais toujours en surface — en passant. Elle aura des enfants, des filles, qui lui ressembleront. Chantal est d’un milieu modeste, elle porte les vêtements de ses aînées. Elle est toujours flanquée de ses petites soeurs. Quand on la serre d’un peu près dans les caves, elle fait des crises d’hystérie. Cheveux blonds filasse, visage ingrat — et quand on voit sa mère on sait ce qui l’attend, le cul est un peu gros et la poitrine plate. Michèle est une grande blonde pâle, bonne élève, classique dans ses vêtements, qui parle peu, dont les parents sont cadres. C’est, à l’époque, une distinction. Elle est timide, voudrait bien s’intégrer à un groupe d’amis, mais ne sait comment s’y prendre : elle est très maladroite et ses tentatives se soldent toujours par un échec ridicule. Plus tard elle sera une belle femme épanouie et affirmée, un bon mari, de beaux enfants. | |
