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9 DOIGTS de FJ Ossang (France/Portugal, 2017)
Lointain grand-cousin des Garçons Sauvages, cette autre traversée maritime shootée dans un noir et blanc somptuaire marque peut-être l’ultime retour derrière la caméra de FJ Ossang, poète maudit de l’apocalypse cinématographique à travers les décennies, punk situationniste qui aurait brisé le tabou de la forme pour délivrer de sidérants objets visuels, souvent aussi froids que conceptuels, aussi rares qu’entêtants, confortablement calés dans un coin du cortex en attendant la suite. Ce cinéma pas facile, exigeant plus que de raison pour qui n’est pas forcément prévenu, trouve dans ce nouvel essai à la fois une somme conséquente des travaux précédents de l’artiste et son œuvre la plus fluide, la moins entravée par la contemplation de ses propres expérimentations. La meilleure clé d’entrée dans un univers à la richesse esthétique inouïe.
– François Cau