Le punk F.J. Ossang nous emmène dans un étrange voyage qui part du film noir pour déboucher sur la science-fiction la plus folle, et où les références intimidantes comptent moins qu’une approche sensorielle propre à stimuler l’imaginaire du spectateur.
« Je lis souvent que mes films sont « référencés », et c’est une formule que je n’aime pas beaucoup. Comme s’il fallait être initié pour y entrer. Alors que je remarque que mes films plaisent souvent aux enfants, ou à des gens qui n’ont pas nécessairement une vaste culture cinématographique, et qui ne vont pas chercher à comprendre ces « références ». » Ainsi parle F.J. Ossang dans le dossier de presse de 9 doigts, et il a sans doute raison. S’il n’a tourné que cinq longs-métrages en 33 ans, c’est en partie à cause d’un certain discours, réduisant ses œuvres à une savante compilation d’éléments de récup. Et il y a effectivement là un gros malentendu. Cela peut bien sûr sembler paradoxal, le bougre ayant un style immédiatement reconnaissable : noir & blanc hyper-travaillé qui évoque les avant-gardes du cinéma muet, traces de série noire, dialogues littéraires (ici, des portions entières des Chants de Maldoror de Lautréamont), arrière-plan de complot global dont le spectateur ne perçoit que des bribes éparses, etc. Mais là n’est pas l’important, car les références ont ceci de particulier que chacun a les siennes, différentes de celles des autres. Bref, vous aurez votre propre bagage pour monter à bord de 9 doigts.
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