CINÉMA • Cinéaste inclassable, F.J. Ossang convoque au détour de « 9 Doigts » le film noir et le fantastique du cinéma muet. Pour un énigmatique périple océanique sans retour à bord d’un cargo de nuit.
Par Christophe Vuffelin
Pour sa dernière réalisation, 9 Doigts, au titre évocateur d’un mystérieux malfrat ou commanditaire et maître des marionnettes qui n’apparaîtra jamais l’écran, le réalisateur français F. J. Ossang revisite et subvertit en noir-blanc un genre que l’on croyait usé jusqu’à l’os : le film noir. Ses figures piégées, ses courses-poursuites, ses traversées mortifères et traquenards, ses vamps tour à tour asservies et létales, ses huis clos, ici en zone océanique à 360° sur fond de mer dévoilée comme un frottage d’Henri Michaux tendu de noirs-gris flottants.
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