Si la filmographie de F.J. Ossang est un art de la déterritorialisation, l’écriture du cinématographe est une véritable poétique de la dissémination. Un art de devenir autre – prolongeant ainsi une violence de la métamorphose des images en textes, et inversement, comme si l’on passait d’une mise en scène à une mise en abyme littéraire.
Mais cette énergie spécifique au poète bute contre ce monde terrible qui ne laisse pas de place aux multiplicités intérieures. « On y respire le signe que tout va finir ». Enveloppes vides que nous sommes devenus errants dans les profondeurs des zones interlopes élargies à tout l’environnement qui s’immunise par ailleurs contre toutes formes de dangers.
A travers l’énigmatique Lucien Dolchor, Ossang creuse une proximité avec la mort induite par le désoeuvrement, l’ennui et l’absence dans la société spectaculaire-marchande – ces déserts bien connus de tous – et où la solution consiste ici en une fuite mémorielle pour unique et dernier voyage.
Pages insulaires. Dédales de résistances. Rêves. Dilatation du temps. Il faut s’aventurer, écrire donc, (s’)échapper urgemment comme un défi et assumer l’engagement pour la beauté que cela exige. L’esthétique de F.J. Ossang est une recherche, en forme de guerre, dont la mission est de « rendre visible le vide qui nous transperce » (Ettore, L’Affaire des divisions Morituri).
Ecrire, mécrire, désécrire en tant que primitifs points de départ d’où partent des contre-dispositifs littéraires pour renverser de l’intérieur l’ordre du discours et ainsi résister à la mort.
–
36 pages, 200 exemplaires, Couverture + aide précieuse : Adèle Hurbault, format 14 × 19,5 cm, Munken Print 115g et 300g (pour la couverture), isbn : 978-2-491283-02-5, Oktobre 2021.
pour commander c’est ici