Été 1920. Le baron Ungern, devenu chef de guerre indépendant, entre en territoire mongol à la tête de sa Division de cavalerie asiatique (surnommée la « Division sauvage »). Printemps 2020. La France entre en territoire de pandémie et de confinement.
Ce curieux atour des ténèbres plonge certaines de ses racines dans de multiples lectures autour de la guerre civile russe 1905-1945. F.J. Ossang cite alors Ungern en vue d’un possible film, entendu comme « retour aux sources de la jeunesse ». Un film impossible, en raison de l’ampleur du propos et des moyens nécessaires, mais aussi de la personnalité même d’Ungern, cet « être de fureur froide », « être d’une nuit noire – et de sa révélation ».
Face à ce mur matériel, et devant l’entreprise du présent livre, l’auteur interroge sa propre fonction, celle de rassembler les innombrables fragments de doute qui dépassent le doute de soi afin d’embrasser « la dispersion volatile, apparemment illogique de notre monde ». D’autant qu’un abîme sépare ceux qui écrivent « leur » Ungern en brodant « autour d’un nombre raréfié de faits », et un narrateur qui, à trop vouloir engager un monde dispersé (« Ai-je trop lu, c’est probable »), percute l’interdiction de raconter l’histoire d’Ungern, histoire qui multiplie ses échos de violence jusqu’à aujourd’hui.
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