Tasman Orient

Tasman Orient
Dossier de presse

Le point de vue des éditeurs

Que faire sur terre lorsqu’on a réussi à éviter une entrée dans la vie « habituelle »…

Un aventurier de l’intérieur, un trafiquant de rêves, F.J. OSSANG est retrouvé en Nouvelle Zélande. Vit l’inconnu comme fourneau alchimique, le corps comme matière première. Il accumule les notations précises — des lieux, des heures, des sensations, de l’Histoire — et convoque odeurs, sonorités, lumières, températures, couleurs, alors même qu’il s’interroge sur le « pourquoi écrire« .

Si chaque crépuscule cache à peine la chute — « Ouest, fin de l’Esprit ? » — de chaque aube naissent des voeux.

Le lecteur emporté de travellings en gros plans, s’ouvre à la traque d’une épiphanie. De la sienne même, peut-être. 5h43. Capter un instant. Jamais avant, jamais après, unique. Est dans le mystère du présent. Est dans la capture du réel par les mots. « Dieu cogne en douce« .

Avec ce texte rythmé, vertébré, strié de pluies ou engourdi de brumes, F.J. OSSANG grave une façon d’être au monde. Électrique et Inspiré.

 

Publié par les éditions Diabase
BP 31 – 1, place de Nazareth
22130 Plancoët
tél : 02 96 84 26 30
fax : 02 96 84 24 18
Editions.Diabase@wanadoo.fr

Auckland

Sur la terrasse du 3ème étage à l’angle de Liverpool Street et City Road, avant sept heures du matin. Cris de mouettes. Buildings en verre pris dans un enchevêtrement de tours et de grues. En bas, Queen’s Street drive tout le centre-ville — dans le fond, une échappée de port…
Horizons de maisons privatives en bois teinté, à l’Est et au Nord — brouillard cardinal. Reflets du petit-jour, bruits de sirènes et soudain le bondissement du Soleil sur un bord du visage — l’Astre s’élève très vite. Un goût de Pacifique.
Printemps Austral.
Midi, nuages tout autour de nous. On mange une soupe asiatique. Longue marche sur Karangahapé Road (K-Road), croisant les fantômes rochénolliens d’après-midi. Yeux cernés, fripes délavées par les temps de chimie. Bars vides, grand courant d’air au-dessus des échangeurs, drugs-nation. Millenium. Devant un arrêt d’autobus, des femmes Maoris apprêtées tout de blanc pour un mariage.
Plus loin, des passants gris marchent pieds nus devant un établissement de strip-tease peint en rose et indigo — fermé, c’est dimanche. Un type en robe de femme converse activement sur un banc de preacher avec un gars plus jeune, le cheveu ras et les pieds sales. Mysticisme naturaliste lsd 25.
Soudain le froid plus acéré. On descend par les jardins déserts. D’autres avenues glaciales. La circulation inversée des voitures — britannique.

Auckland

Les autobus émettent un bruit de puissante cylindrée. Il y a des vans, des picks-ups, quelques vieilles anglaises et américaines — des japonaises, et des coréennes. La jeunesses arbore une grungitude vestimentaire. Pieds-nus, pantalons-sacs, triples boots, cuirs démontés, franges et capuches oxygénées.Jeune zombie chauve longiforme dans une redingote noire affublée d’un sac en guise de pantalon — baskets à talons compensés — tout l’effet Nosferatu brisé quand on descend du col vers les jambes. British tombant tout au Sud…10 heures 30 Athol picks us up. On trouve une Rental Corolla 20 $ per day pour 60 jours — je me familiarise avec la transmission automatique de la Toyota et Bangh ! N-1 Wangharei Hignway North.Lumière tour à tour confuse et limpide, bords de mer hérissés de fougères géantes, palmes, eucalyptus — montagnes vertes où la brume traverse. Forêts, prairies — taureaux noirs, moutons et tous les oiseaux.18 heures dans une petite maison tapie sous la végétation, au nord de Wanghareï. Tout y est propre et ordonné. La maîtresse des lieux possède une grande bâtisse tout à côté en tôle — façon bois — verte et jaune assortie à la dépendance (versatile). C’est une Anglaise — ou une Galloise. Grande, blonde, un peu distante. Sa fille, 5 ou 6 ans, les cheveux très clairs, se nomme Bromwen.

Far North région des esprits — voile british.
Les Maoris seraient venus entre le huitième et le treizième siècle de notre ère — les Européens au dix-huitième…

Avant eux : désert humain.

Ce contenu a été publié dans blibliographie, avec comme mot(s)-clé(s) . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.