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  Blah-Blah

  
       
     Anonyme

anonyme

 
 

Entretien de recrutement.

 
  Septembre 1999.  
 

 

 

je me demande bien pourquoi j’ai été à cet entretien de recrutement. La fille avait dit qu’on souhaitait me rencontrer suite à ma lettre de candidature. J’avais répondu d’accord et l’on me donne rendez-vous à 100 km de l’endroit où j’avais postulé : « parce qu’il faudra travailler dans d’autres entreprises du groupe ». On ne voulait rien me dire avant l’entretien, si ce n’est que, de toute façon, je ne travaillerais pas où j’avais demandé, qu’il fallait être mobile. La fille me donne l’heure et l’adresse, je dis au revoir et l’on raccroche. C’est marrant ces mystères qu’on vous organise pour des boulots payés même pas au SMIC. Le jour dit, je monte dans le train, allonge mes jambes, somnole un peu, descend du train, puis prend les rues au hasard (j’avais prévu large). J’aime bien tomber sur la bonne adresse au détour d’une rue, bien sur il faut avoir son temps. Il pleut et il y a du soleil à la fois, cela crée une belle couleur. Le centre-ville n’est pas grand et je tombe rapidement sur le lieu de rendez-vous. Cela ressemble à un Macdo, mais c’est un magasin de reprographie. Je passe devant et vais boire un café au bar du coin. L’heure du rendez-vous arrive (20h) je me rends à la boutique, celle ci est occupée par une jeune fille qui s’ennuie ferme. Le département management de l’entreprise s’est tenu obligé de l’affubler d’un ridicule uniforme d’entreprise (une espèce de veste jaune sans manches) pour qu’on ne la distingue pas du mobilier. Je lui dis que j’ai rendez-vous, elle me dit de patienter. Quelques secondes passent puis elle sort d’une chemise cartonnée rouge un questionnaire qu’elle me demande de remplir. Je lis vaguement, on y demande que des bêtises, comme mon signe astrologique. La fille est partie astiquer l’arrière-salle (le département management a dû lui dire de ne pas rester à rien faire quand il y avait du monde). Je pars sans dire au revoir, et glisse le questionnaire dans ma poche. Le train du retour c’est un TGV, dehors le soleil se couche sur l’herbe verte qui défile. Je me demande bien jusqu’où ça va aller toutes ces conneries de recherche d’emploi.

 

 
    

  
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