Maison Écrivez-nous !   Société Textes Images Musiques

  Events,

 
   

failures
 

 
    Charles Bösersach

Août 2001 (II)
Le roi de la pomme de terre sévit.

 
  Charles Bösersach  

 

  

’humour, en ce qu’il minimise la souffrance, fait parfois le jeu de l’ennemi.

 Elle est tonique, ta mère.

 Tout en téléphonant, elle caresse son sac à main comme un animal familier.

 Aux innocents les grands remèdes.

 Il sentait bon le sabre chaud.

 Nous attendions le bus en nous câlinant. Plus loin, un grand homme vomit derrière un arbre : longues coulées jaune clair.

 Suzi One, Number Wan (CL).

 Tête et thon, dans mes mains.

 Légère Annie, hum.

 Ces jours où on n’a rien cassé, où l’on n’a tué personne : cela tient du miracle.

 Rat : fils tôt laid.

 Sécateur ? C’est l’heure du goûter ? (lg)

 Je croyais connaître les affres de l’amour — ce n’étaient, apparemment, que les symptômes d’une gastro-entérite.

 J’étais un homme d’environ 50 ans, d’origine prolétarienne, présent par hasard/erreur à une réception donnée par le gouvernement (un gouvernement soviétique composé de ministres et… ?). Il y avait une conférence de presse, de nombreux journalistes en cercle, à distance respectueuse des ministres. Tout le monde souriait mais personne n’osait poser de questions. Un journaliste à l’air retors (de profil : face aplatie) se lance enfin et adresse à un ministre une longue question toute en périphrases et sous-entendus incompréhensibles. Tous les deux regardent de mon côté. Finalement, il arrive que j’entends un aparté que je n’aurais jamais dû écouter. Cela me vaut d’être condamné à mort. Mon exécution aura lieu plus tard ; en attendant, je dois rester dans le parc (qui est gardé par des soldats à l’air peu commode). J’ai une bouteille de Champagne à la main, j’en ai bu la moitié. Je me demande régulièrement pourquoi j’ai quitté l’école aéronavale après seulement deux ans de formation. Je traîne. Près d’une lourde porte en fer rouillée, gardée par quatre hommes, torse nu, saouls. J’approche de la porte. Ils me disent en riant qu’elle est fermée. Je la pousse cependant, elle s’entrouvre. Dehors, la campagne — non pas hostile mais neutre. Je sais que je vais errer, que ce sera pénible.

 Crotte et mystère (Krauth & Mister), assassins de jeunes filles.

 Elle est très mulante (CL).

 L’accident (auto/moto). Bref, trivial, comme réglé par avance. Stupidité des commentaires des témoins à propos de questions d’assurance, du fait que c’était une femme qui conduisait la moto, etc., le tout sur un ton goguenard. Arguer régulièrement que ce « style » est un mécanisme de défense (contre quoi ?) me paraît disculper un peu rapidement les intéressés d’une autre possibilité : la bêtise.

 Tâche : hâte four est.

 Difficulté avec les personnes qui gardent la bouche ouverte (des demeurés ?) en permanence (1). Enfant je le faisais parfois, exprès, à vélo, sur les chemins de Zalazje. Pour le plaisir de passer ensuite une langue sèche sur des dents sèches (fugacité). Ceci me rappelle autre chose que j’aime beaucoup, sans pourvoir me l’expliquer (mais faut-il toujours expliquer ?) : le plaisir intense que me procure le fait de prendre en main une éponge sèche. Texture, légèreté, tendre dureté…

 Anne eut ce deal hâté.

 Chat : peau pointue (michel.f)

 Que penser de ces personnes qui ne peuvent s’empêcher de demander (en appuyant sur le bouton idoine) l’arrêt du bus alors que l’on arrive au terminus, et qu’elles connaissent la ligne !

 Les conquises t’adorent.

 Allah, champ de leurres.

 J’ai acheté un flacon de produit nommé « j’ai de mauvaises herbes sur ma terrasse ». M’a donné l’idée d’une ligne de produits dont les noms seraient libellés (et écrits en gros) selon ce principe : « je vais bientôt mourir » (pour un médicament) ; « j’ai une petite bite » (pour des préservatifs par exemple) ; « je suis incontinent » ; « mes enfants sont arriérés ».

 Matin sans rien ou presque. Petit esclandre dans la rue (mais pourquoi ?) ; le cri des pies ; trottoirs mouillés. Les fesses d’une jeune femme à la robe fuchsia un peu trop moulante (trop, vraiment ?).

 Je me baladais en bus, lisant le beau « la nurse anglaise » de San Antonio, assis à côté — d’une naine, précisément.

 Le cyclope : j’arrête de fumer.

 Homme sinistre (et laid) avec ce tee-shirt « carpe diem ».

 Lire le journal (regarder la télé) : absorber chaque jour le fatras, les mensonges du monde (ce que l’on nomme informations).

 Cette grotte au pied de la montagne, ruisselante, toute parcourue de grosses conduites, de pontons et d’escaliers métalliques. Fraîcheur, étrangeté. Rassurante étrangeté : être « chez soi ».

 Le bobtail serait un chien péteur.

 Angèle a des vices.

 Je choisis parce que j’ai le choix. On me « donne » le choix, on me force à choisir. Je n’ai donc pas le choix.

 Georges guette Harry.

 Léger rat nie homme.

 Deus Irae : Râ fit ce tollé.

 Rire des ouvriers : une grosse femme précédée par une plus jeune dont la semelle de sa sandale est décollée et pend lamentablement à chaque pas. Ce qui par ailleurs la contraint à lever la jambe bizarrement, robotiquement ; tout en essayant de garder un air digne. Rire des ouvriers, disais-je.

 Questions/réponses usuelles dans le bus :
— Qu’est-ce que tu fais en ce moment ?
— Je travaille…
— Tu fais quoi ?
— Ben en fait, heu…

 Je suis le genre de type qui ne dit jamais rien mais que tout le monde trouve sympathique (ben voyons).

 Pour aller de chez toi (que je vois) je suis prêt à franchir à mains nues (à pied ?) les trente mètres de haut qui nous séparent (tu as une bouteille de rouge à la main) [écrit en état d’ébriété avancée]

 no kids, no pets
no car, no tv set
no wife, no friends
no job & no money !
i feel quiet/in my life
i feel quiet/like a very very little knife
— in the main dra.wer!

 SAV : sac à vin.

 Comme une constante : ces femmes aux oreilles un peu grandes qui, immanquablement, se coiffent cheveux tirés derrière les oreilles.

 Une jeune femme un peu perplexe : « est-ce que quelqu'un sait c’est quel bus qu’on attend ? ».

 Traîner par les bus, tard. Entendre, encore et encore, en sourdine, « Hotel California » via des haut-parleurs grésillants. Délicieuse vacuité, dé-possession. Parfois, je donnerais « tout Mozart (2) » pour un solo de guitare électrique…

 Homard mat, hué.

 Deux jeunes femmes assises discutent. Machinalement (?), l’une se pose la main sur l’entrejambes. Geste rare chez une femme (plus fréquent chez les hommes). Beaucoup plus gracieux aussi (mais je suis tellement partial).

 Serial licker.

 Pour garder la forme, rien ne vaut un traitement de fond.

 Lavis de bureau :
En attente dans une administration, je note le dialogue des employés qui s’affairent autour de leurs ordinateurs. Je fais le petit vieux qui n’y entend rien…
— l’imprimante, elle marche pas…
— fais voir ?
— j’y comprends rien, aux messages d’erreur…
— c’est branché ? y’a du papier ?
— ouais c’est le serveur je crois qui va pas…
— attends fais voir…
— houla !
— ben si ça marche…
— mais ça sort n’importe quoi…
— attends, t’as remué la prise, derrière ?
— ouais ouais, j’l’ai déjà fait.
— j’y comprends rien.
— elle est foutue, c’est tout.
— c’est pas très précis comme diagnostic !
— oh vous m’emmerdez, y’a toujours des problèmes…
— on t’avait rien demandé, non plus…
— et si je clique là ?
— ah, on n’y avait pas tout à l’heure, ça…
— tu vois, il faut retirer la cartouche…
— laquelle ?
— chais pas.
— bon, celle là.
— il faut gratter là.
— là, t’es sûr ?
— non, ch’crois pas, ils disent de pas toucher aux parties métalliques.
— C’est métallique là ?

 NSR : Noddle Shaking Ratio.

 L’effet pouffiasse : la pouffiasse se croit séduisante. En fait, elle peut plaire, au second (ou plus) degré, à des amateurs pour le moins pervers. Lesquels, la poursuivant de leurs assiduités (aciduités), la pouffiasse croit ainsi tenir la preuve de son pouvoir de séduction. Quant à l’action au premier degré…

 

(1)Correctif : ceci ne vaut que pour les hommes. Pour les femmes au contraire, il me plaît qu’elle gardent la bouche entrouverte et que l’on devine la pointe de la langue…

(2) Le correcteur propose « mazout ». Wolfgang Amadeus Mazout ; pas mal.
   

  

Charles Bösersach

Charles Bösersach

 
    

  
maison   société   textes   images   musiques