’humour,
en ce qu’il minimise la souffrance, fait parfois le jeu de l’ennemi.
Elle
est tonique, ta mère.
Tout
en téléphonant, elle caresse son sac à main comme
un animal familier.
Aux
innocents les grands remèdes.
Il
sentait bon le sabre chaud.
Nous
attendions le bus en nous câlinant. Plus loin, un grand homme
vomit derrière un arbre : longues coulées
jaune clair.
Suzi
One, Number Wan (CL).
Tête
et thon, dans mes mains.
Légère
Annie, hum.
Ces
jours où on n’a rien cassé, où l’on n’a tué
personne : cela tient du miracle.
Rat :
fils tôt laid.
Sécateur ?
C’est l’heure du goûter ? (lg)
Je
croyais connaître les affres de l’amour — ce n’étaient,
apparemment, que les symptômes d’une gastro-entérite.
J’étais
un homme d’environ 50 ans, d’origine prolétarienne, présent
par hasard/erreur à une réception donnée par
le gouvernement (un gouvernement soviétique composé
de ministres et… ?). Il y avait une conférence de presse,
de nombreux journalistes en cercle, à distance respectueuse
des ministres. Tout le monde souriait mais personne n’osait poser
de questions. Un journaliste à l’air retors (de profil : face
aplatie) se lance enfin et adresse à un ministre une longue
question toute en périphrases et sous-entendus incompréhensibles.
Tous les deux regardent de mon côté. Finalement, il arrive
que j’entends un aparté que je n’aurais jamais dû écouter.
Cela me vaut d’être condamné à mort. Mon exécution
aura lieu plus tard ; en attendant, je dois rester dans
le parc (qui est gardé par des soldats à l’air peu commode).
J’ai une bouteille de Champagne à la main, j’en ai bu la moitié.
Je me demande régulièrement pourquoi j’ai quitté
l’école aéronavale après seulement deux ans de
formation. Je traîne. Près d’une lourde porte en fer
rouillée, gardée par quatre hommes, torse nu, saouls.
J’approche de la porte. Ils me disent en riant qu’elle est fermée.
Je la pousse cependant, elle s’entrouvre. Dehors, la campagne — non
pas hostile mais neutre. Je sais que je vais errer, que ce sera pénible.
Crotte
et mystère (Krauth & Mister), assassins de jeunes filles.
Elle
est très mulante (CL).
L’accident
(auto/moto). Bref, trivial, comme réglé par avance.
Stupidité des commentaires des témoins à propos
de questions d’assurance, du fait que c’était une femme qui
conduisait la moto, etc., le tout sur un ton goguenard. Arguer régulièrement
que ce « style » est un mécanisme de défense
(contre quoi ?) me paraît disculper un peu rapidement les
intéressés d’une autre possibilité : la
bêtise.
Tâche :
hâte four est.
Difficulté
avec les personnes qui gardent la bouche ouverte (des demeurés ?)
en permanence (1).
Enfant je le faisais parfois, exprès, à vélo,
sur les chemins de Zalazje. Pour le plaisir de passer ensuite une
langue sèche sur des dents sèches (fugacité).
Ceci me rappelle autre chose que j’aime beaucoup, sans pourvoir me
l’expliquer (mais faut-il toujours expliquer ?) : le
plaisir intense que me procure le fait de prendre en main une éponge
sèche. Texture, légèreté, tendre dureté…
Anne
eut ce deal hâté.
Chat :
peau pointue (michel.f)
Que
penser de ces personnes qui ne peuvent s’empêcher de demander
(en appuyant sur le bouton idoine) l’arrêt du bus alors que
l’on arrive au terminus, et qu’elles connaissent la ligne !
Les
conquises t’adorent.
Allah,
champ de leurres.
J’ai
acheté un flacon de produit nommé « j’ai de mauvaises
herbes sur ma terrasse ». M’a donné l’idée d’une
ligne de produits dont les noms seraient libellés (et écrits
en gros) selon ce principe : « je vais bientôt
mourir » (pour un médicament) ; « j’ai
une petite bite » (pour des préservatifs par exemple) ; « je
suis incontinent » ; « mes enfants sont arriérés ».
Matin
sans rien ou presque. Petit esclandre dans la rue (mais pourquoi ?) ; le
cri des pies ; trottoirs mouillés. Les fesses d’une
jeune femme à la robe fuchsia un peu trop moulante (trop, vraiment ?).
Je
me baladais en bus, lisant le beau « la nurse anglaise »
de San Antonio, assis à côté — d’une
naine, précisément.
Le
cyclope : j’arrête de fumer.
Homme
sinistre (et laid) avec ce tee-shirt « carpe diem ».
Lire
le journal (regarder la télé) : absorber chaque
jour le fatras, les mensonges du monde (ce que l’on nomme informations).
Cette
grotte au pied de la montagne, ruisselante, toute parcourue de grosses
conduites, de pontons et d’escaliers métalliques. Fraîcheur,
étrangeté. Rassurante étrangeté : être
« chez soi ».
Le
bobtail serait un chien péteur.
Angèle
a des vices.
Je
choisis parce que j’ai le choix. On me « donne » le choix,
on me force à choisir. Je n’ai donc pas le choix.
Georges
guette Harry.
Léger
rat nie homme.
Deus
Irae : Râ fit ce tollé.
Rire
des ouvriers : une grosse femme précédée
par une plus jeune dont la semelle de sa sandale est décollée
et pend lamentablement à chaque pas. Ce qui par ailleurs la
contraint à lever la jambe bizarrement, robotiquement ; tout
en essayant de garder un air digne. Rire des ouvriers, disais-je.
Questions/réponses
usuelles dans le bus :
— Qu’est-ce que tu fais en ce moment ?
— Je travaille…
— Tu fais quoi ?
— Ben en fait, heu…
Je
suis le genre de type qui ne dit jamais rien mais que tout le monde
trouve sympathique (ben voyons).
Pour
aller de chez toi (que je vois) je suis prêt à franchir
à mains nues (à pied ?) les trente mètres
de haut qui nous séparent (tu as une bouteille de rouge à
la main) [écrit en état d’ébriété
avancée]
no
kids, no pets
no car, no tv set
no wife, no friends
no job & no money !
i feel quiet/in my life
i feel quiet/like a very very little knife
— in the main dra.wer!
SAV :
sac à vin.
Comme
une constante : ces femmes aux oreilles un peu grandes qui,
immanquablement, se coiffent cheveux tirés derrière
les oreilles.
Une
jeune femme un peu perplexe : « est-ce que quelqu'un sait
c’est quel bus qu’on attend ? ».
Traîner
par les bus, tard. Entendre, encore et encore, en sourdine, « Hotel
California » via des haut-parleurs grésillants. Délicieuse
vacuité, dé-possession. Parfois, je donnerais « tout
Mozart (2) »
pour un solo de guitare électrique…
Homard
mat, hué.
Deux
jeunes femmes assises discutent. Machinalement (?), l’une se pose
la main sur l’entrejambes. Geste rare chez une femme (plus fréquent
chez les hommes). Beaucoup plus gracieux aussi (mais je suis tellement
partial).
Serial
licker.
Pour
garder la forme, rien ne vaut un traitement de fond.
Lavis
de bureau :
En
attente dans une administration, je note le dialogue des employés
qui s’affairent autour de leurs ordinateurs. Je fais le petit vieux
qui n’y entend rien…
—
l’imprimante, elle marche pas…
—
fais voir ?
—
j’y comprends rien, aux messages d’erreur…
—
c’est branché ? y’a du papier ?
—
ouais c’est le serveur je crois qui va pas…
—
attends fais voir…
—
houla !
—
ben si ça marche…
—
mais ça sort n’importe quoi…
—
attends, t’as remué la prise, derrière ?
—
ouais ouais, j’l’ai déjà fait.
—
j’y comprends rien.
—
elle est foutue, c’est tout.
—
c’est pas très précis comme diagnostic !
—
oh vous m’emmerdez, y’a toujours des problèmes…
—
on t’avait rien demandé, non plus…
—
et si je clique là ?
—
ah, on n’y avait pas tout à l’heure, ça…
—
tu vois, il faut retirer la cartouche…
—
laquelle ?
—
chais pas.
—
bon, celle là.
—
il faut gratter là.
—
là, t’es sûr ?
—
non, ch’crois pas, ils disent de pas toucher aux parties métalliques.
—
C’est métallique là ?
NSR :
Noddle Shaking Ratio.
L’effet
pouffiasse : la pouffiasse se croit séduisante. En fait,
elle peut plaire, au second (ou plus) degré, à des amateurs
pour le moins pervers. Lesquels, la poursuivant de leurs assiduités
(aciduités), la pouffiasse croit ainsi tenir la preuve de son
pouvoir de séduction. Quant à l’action au premier degré…
(1)Correctif :
ceci ne vaut que pour les hommes. Pour les femmes au contraire, il
me plaît qu’elle gardent la bouche entrouverte et que l’on devine
la pointe de la langue…
(2) Le correcteur propose
« mazout ». Wolfgang Amadeus Mazout ; pas mal.
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