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Aujourd'hui, grand première de cocufiage de SNCF. Et oui, je pollue, je risque
ma vie, car je roule en automobile. Je dois avouer que ça n'est pas de gaieté de
cur, mais les horaires savamment conçus par les polytechniciens des chemins de fer
ne m'auraient pas permis d'arriver à l'heure. J'ai donc loué une
superbe conduite intérieure transalpine, Fiat Brava pour les intimes. La veille,
lorsque je suis allé la chercher, j'ai pesté comme un diable sur cette saloperie
d'autoradio qui ne voulait pas fonctionner. J'ai pendant de nombreuses minutes mis
en cause la respectabilité de mères de valeureux prolétaires italiens, avant de me
rendre compte qu'il suffisait d'appuyer sur le bouton...
L'autoroute, depuis la bifurcation de Marseille, est moins
agréable : deux voies, ça monte et ça descend sans arrêt. Le paysage s'est mis au
diapason, plus rien ne pousse, tout est pelé. Je bénis Sainte Climatisation, sans qui
j'aurais déjà perdu deux litres d'eau, bien qu'il ne soit que 9h du mat'.
Sortie, péage, entrées de villes toutes semblables : oh! un Leroy
Merlin, oh! un Mac Donald ! Comme c'est original ! Des caravanes de gitans aussi, c'est
moins fréquent. Et une gare, comme quoi on revient toujours à ses premiers amours. Celle
là est particulièrement immonde, et pas seulement parce qu'elle est perchée au somment
d'un faux aqueduc romain. L'avenue qui la longe est triste à pleurer, et on est écrasé
par ces sortes d'arcades salies et jamais nettoyées.
Mais ce n'est rien à côté de ce qui m'attend. En face de la
gare, part une avenue un poil mieux, qui débouche sur un périphérique, où si l'on fait
pas gaffe, le nombre de tours sans sortir peut vous occuper une bonne partie de la
journée. On tourne à gauche, plusieurs fois, avec des indigènes qui n'ont apparemment
d'autres buts que de vous couper la route, et l'on revient au point de départ, près de
la gare. Au troisième tour, je me rends compte, m'habituant peu à peu à la conduite
locale, que l'on contourne ce que les guides touristiques appellent le centre historique,
vu le nombre de ruines mises en valeur. Au cinquième tour, je repère l'entrée du
parking où je devais initialement me garer, entrée située à droite, alors que j'étais
depuis le début sur la voie de gauche (normal les panneaux sont situés à gauche).
L'intérieur de cette boucle infernale semble interdite aux
voitures. Semble disais-je. Sauf qu'à la terrasse de mon café, un indigène en 2CV
bloque un camion de la voirie, garé qu'il est en plein milieu de la rue pour aller
chercher le Mc Donald que sa gamine, restée en voiture, lui réclame depuis deux heures.
Après avoir éclusé je ne sais combien de pots de rosé à
la terrasse tranquille d'un restaurant tranquille, je reprends la route, consterné à
l'idée de devoir un jour revenir ici... |
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