|
ure journée qui m'attend aujourd'hui. Vais
devoir travailler jusqu'au coucher du soleil, et en plus dans des conditions inhabituelles
: faire le bateleur de foire devant un aréopage de retraités aux confortables revenus. Et comme la journée est longue et qu'elle commence
tôt, pas possible de prendre le train, j'ai dû me lever aux aurores pour emprunter le
corridor trans-européen et estival qu'est l'autoroute A7. Remarquez, à cette heure-ci
(6h du mat) peu de monde, et le soleil qui va bien finir par se lever donne une douce
lumière à la route. Bref, voyage sans histoire alors qu'on approche d'Avignon.
Je vais devoir
me garer quelque part, et pour retrouver ma voiture le soir je choisis le parking dit du
« Palais des Papes », où l'on accède par une route qui doit être inondée
quand il a plu, .... et merde ! Une énorme flaque a failli m'envoyer dans le décor.
Ce parking est
assez bizarre, car il est taillé dans la roche. En fait on entre au niveau du Rhône, et
on en sort au niveau du Palais des Papes, soit trois niveaux au dessus. Je précise au
dessus, car j'ai tourné comme un hamster dans sa cage pendant dix minutes pour enfin voir
le jour apparaître.
C'est
touristique Avignon, et même à 8 heures du matin. Le petit train promène-couillons pour
touristes est déjà d'attaque, à en juger par son conducteur qui le surveille du coin de
l'il en s'enfilant son pot de blanc. Les cons en shorts et Nikon ne semblent pas
particulièrement motivés par ce spectacle, et décident de rejoindre le centre par des
moyens plus sûrs, comme leurs pieds par exemple. De partout ça sent le vieux neuf,
refait pour ne pas effrayer le touriste teuton. Après la place du Palais, une autre où
manèges et terrasses de café se disputent l'espace disponible. Nul doute que tout à
l'heure ça va grouiller sec. Et enfin, comme une longue voie vers le purgatoire, l'avenue
descend vers la gare, comme dans les 7 cercles de l'enfer : plus ça va, moins ça va.
Mais comme
Sisyphe, j'allais devoir remonter la pente et ré-affronter tout ça : comme un con, au
moment de payer le café, je m'aperçois que j'ai oublié mon portefeuille dans la
voiture. Panique à bord, et jogging du matin forcé. Au deuxième passage, c'est pas
beaucoup mieux, même plutôt moins bien vu qu'il commence à pleuvoir. Bonne journée, je
le sens .....
Au bout de
quelques heures, il est enfin temps d'aller penser déjeuner. Et pour mon plus grand
malheur, je me retrouve embarqué avec une ribambelle de types que je connais pas, et qui
se connaissent tous. Je manque de me casser la gueule au moins trois fois sur les
magnifiques revêtements de sol, qui ont la particularité de glisser pis que le verglas
dès qu'il pleut...
Je me retrouve
finalement attablé dans une crêperie, autour d'une table ronde où nous sommes à peu
près aussi à l'aise que les parisiens dans le métro de 8h55. Ça ne nous empêche pas
de commander des crêpes (étonnant, non dans une crêperie) arrosées de cidre. La
moitié de la table se trouve sur la terrasse, à l'air, sans l'auvent car il fait gris.
Et ça ne manque pas, il se met à pleuvoir dans les gamelles au bout de trente secondes.
Ça tombe bien j'avais pas faim, et de toutes façons le temps qu'on se décide où aller,
j'étais déjà à la bourre. Je prends congé de tout le monde, presque comme un voleur.
Dans les rues
qui me ramènent au travail, les ouvriers municipaux s'activent comme des abeilles pour
effacer les tags de la jeunesse turbulente des banlieues d'Avignon. Priorité aux
touristes ... |
|