Maison Écrivez-nous !   Société Textes Images Musiques

  Chroniques

 
   

  En attendant les barbares...
    

 
 

pointj.gif (73 octets) En attendant...

 

pointj.gif (73 octets) Kroniks

 

version imprimable
Imprimer
cette page

 

 

  Vlad Vlad  
 

Tout va bien II.

 
 

24/03/2001.

 
 

 

ier, on pouvait dire « bête comme un peintre ». Aujourd'hui, sans guère se tromper, aussi con qu'un D-Jay. Le service de communication de l'armée française l'a bien compris qui utilisait déjà de la techno pour ses clips de recrutement —histoire d'envoyer la piétaille tester les effets secondaires des balles à uranium appauvri ! Musique clean que la techno, au moins pas de problème avec les textes ! et, à 150 bpm, tu peux parfaitement t'identifier à Robocop. Bref, la cyber-euphorie en version militaire, con, bas du front et fier de l'être.

La niaiserie inoffensive des love parades ne suffisait pas, on peut désormais savoir (Tracks, 24/11/2000) que des D-J français ont joyeusement participé à une rave à Belgrade, à la fois sponsorisée par la firme U.S. Lucky Strike et Marko Milosevic —le playboy maffieux désormais en fuite, digne fils de son boucher de père, c'est tout dire ! Le discours des D-J qui ont participé à cet événement européen et festif est assez révélateur, dans le genre « j'ai les neurones niqués et je suis content » !
DJ Bob (Sinclair) affirme naïvement être venu apporter « une bouffée d'air frais à Belgrade », histoire d'évacuer l'odeur des charniers de Bosnie et du Kosovo ! Quant à DJ Yellow, il jure ses grand dieux que « la musique n'a rien à voir avec la politique ». Discours éculé, entendu cent fois, toujours aussi puant. C'est ça, prends ta dose d'infra-basses et oublie que le monde brûle ! C'est fresh et cool, la techno ! Surtout quand on a le mental d'un têtard décérébré. Mais, n'oublie pas que les produits de synthèse ça liquéfie le cerveau !

   

Je n'aime pas les gens, en particulier ceux qui demandent  « comment ça va ? »; formule rituelle, automatique. Cela rappelle la loi de Gresham : la mauvaise monnaie chasse la bonne; le cuivre, le billon, les mélanges bâtards se substituent à l'or. Même problème avec les mots. À trop circuler, ils perdent de leur poids; dévaluation, perte de sens. Même s'il est possible de résister et de préférer, au choix :

- l'ivraie au bon grain;
- la proie et l'ombre;
- la tempête au grand calme.

Les « comment ça va ? » nous semblent —entre autres— de dérisoires rituels sociaux, destinés à tester la soumission de l'esclave salarié, qui n'a pas intérêt à être contre-productif et se doit d'affirmer « Ça va bien ! », sans trop y croire —le travail tue ! Il y a des formules plus appropriées et moins stupides que les « comment ça va ? », « comment ça va la douleur ? » par exemple !
C'est loin l'Équateur ?

   

Les peuples ont, après tout, les dirigeants qu'ils méritent. Ainsi, dans le cas de la Russie, la nostalgie impériale se porte bien, le dernier des Romanov n'est pas encore canonisé mais, grâce à l'esprit d'ouverture des castes dirigeantes et l'aide désintéressée du clergé byzanthin-orthodoxe, cela ne saurait tarder ! Dieu sauve le tsar en quelque sorte.

Quant au dernier tsar, Boris Eltsine, il a droit à la reconnaissance émue de son bon peuple; enfin, d'une partie de son peuple, qui ne reconnaît qu'une seule loi, celle du knout et des coupures de cent dollars ! Boris Eltsine, tsar humaniste, s'il en fut. Auquel on doit cette forte sentence : « La Russie ne tournera jamais le dos au marché et à la liberté. » De quoi satisfaire à la fois les oligarques et la caste militaire. Les oligarques se reconnaissaient dans le dernier tsar : prolifération des trafics maffieux, fructueux placements sur les comptes off-shore; quant aux seconds, ils considèrent bien sûr que la liberté russe c'est d'abord l'Ordre —avec le droit imprescriptible de tuer du caucasien—, ce qui est la méthode la plus appropriée pour défendre la civilisation. Hier contre les hordes turco-mongoles, aujourd'hui contre les allogènes fanatiques ! Dieu sauve le tsar, on vous l'avait bien dit. Continuité du despotisme, celui d'un pouvoir mystico-affairiste où, pour les russes, vu l'avachissement de l'intelligentsia, ne règne plus qu'une loi : la soumission.
Enfin, pas pour tous les russes. Du moins, on l'espère.

 
VladvladP.gif (1081 octets)        
    

  
maison   société   textes   images   musiques