yo!


ce matin j’étais à la CGT
oui à Montreuil le gros immeuble de la CGT en béton
avec des grilles, des sas d’entrée et de sortie comme dans les banques, des panneaux interdiction de fumer sinon vous vous exposez à une amende de 68 euros, comme dans les boites, comme à la trésorerie publique, on entre
j’adore y aller, il y a un immense hall à l’intérieur et là aujourd’hui il y avait une bannière RETRAITES qui, pendant du plafond à 15, ou 20 mètres de hauteur et la bannière, elle, fait 6 ou 10 mètres de large et il y a écrit RETRAITES et une image et un texte, je ne l’ai pas lu, et j’adore y aller parce que là je me dis oui je suis dans l’histoire du prolétariat et quand je vends des disques je me dis oui je suis dans l’histoire du r*ck’n’r*ll je ne suis pas juste un intellectuel formaliste, ce sont des sentiments stupides et c’est comme ça qu’on vit je ne suis pas forcé de le dire je le dis parce que je suis parfois naïf, je vais à la CGT au lieu d’aller au travail et je suis payé par le travail et c’est toujours pour parler du travail, on a fait le bilan de notre mouvement sur les salaires et à un moment comme le chef X. nous dit qu’on s’est laissés déborder par les salariés je dis oui c’est uniquement lorsque les syndicats ont été débordés par les salariés qu’on a obtenu quelque chose, dans l’histoire, moi je suis catalogué conseilliste ou pire situationniste alors j’essaye de sortir de l’image on a trop vite fait de mettre ces étiquettes aux gens et après c’est plus facile tu as la pancarte situationniste et donc ça veut dire qu’on ne comprend rien à ce que tu veux EN FAIT donc onn’ en tiens pas compte donc, c’est simple, je ne suis plus situationniste, à un moment ils ont demandé à Bensaid ce qu’il fallait dire à un situationniste, le pauvre, et il a dit qu’on était ensemble à strasbourg à l’université. J’avais 10 ans et Debord est mort. Alors on me l’a répété, on était ensemble à Strasbourg et Bensaid est mort. Les marins de Cronstatd j’en entends parler bien souvent, moi je dis du passé faisons table rase, enfin sauf l’histoire du r*ck. Une fois le camarade Y. m’a raconté qu’il était dans un amphi avec Lacan et Lacan il lui a répondu – comme dans la blague de la souris à l’éléphant on ne connait pas la question – il a répondu « Vous aurez des chefs! » alors j’ai dit à Y., on était dans le bus RATP affreté par la boite pour ramener les travailleurs au dortoir, je lui ai dit c’est vrai mais il ne se doutait pas que tu serais toi un de ces chefs! ça nous a beaucoup fait rire, tous. je crois que c’est pour ça qu’ils me gardent au syndicat. Donc on était allés visiter nos nouveaux locaux, les nouveaux locaux que les patrons ont décidé qu’ils seraient nos nouveaux lieux de travail et qui le sont maintenant. C’est une expérience très étrange, les gens n’ont plus de bureaux à eux, ils ont des casiers et il y a des espaces différemment aménagés on est censés se déplacer de l’un à l’autre en fonction du travail qu’on réalise, avec les affaires prises dans le casier, enfin majoritairement c’est de l’open space le tout conçu par un cabinet de consultants spécialisés la dedans je les appelle les paysagistes de l’aliénation. Maintenant j’écoute le dernier The Fall, surtout la face 3 et 4, il se trouve que j’écoute le dernier The Fall et que je trouve ça très bien ce qui est un élément historique si ce n’est fondateur de ce bl*g et que j’aime bien l’expression Yo! parce que mon fils S. étant petit aimait bien regarder cette émission sur MTV à l’époque où l’on recevait le MTV américain, vidéo:

ah oui, j’avais aussi un long sujet à écrire a propos de Laurent Joffrin et de son éditorial de ce jour, je cite juste la fin « A condition, bien sûr, qu’ils soient en mesure de proposer un contre-projet crédible. C’est-à-dire un projet qui aboutisse in fine à l’équilibre financier du système de répartition, bien précieux entre tous. » je cite et je résume mon long sujet, voilà, Laurent Joffrin ne voit qu’un objectif dans cette histoire de RETRAITES, l’équilibre financier, Laurent Joffrin n’a qu’un seul point de vue c’est celui du patron, c’est celui du capitaliste et de l’exploiteur comptable de son exploitation. Or le sujet des RETRAITES c’est le sujet de la fin du travail, c’est le sujet de la vie, de la vie libérée de la contrainte du travail, des objectifs et de l’exploitation par les Laurent Joffrin, la fin des exploiteurs qui ne s’y trompent pas, plus on abaissera la durée du travail plus on gagnera en vie et en libération c’est ce à quoi il faut aboutir in fine et c’est là que se situe la nouvelle frontière de la lutte des classes, dans l’abolition totale du travail: ce que nous voulons.

yo!