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Je me suis jamais battue pour la moindre idée politique, d’abord parce que les miennes sont indéfendables, ensuite parce que je me suis toujours tenue à distance de mes ennemis. Mais comme d’habitude je suis en retard et je trouve pas la rue. J’entre dans un restaurant, les deux meufs n’ont pas l‘air de savoir où elles habitent. Tout est fermé, je viens de rater la tête de Hollande sur l’écran lcd. On entend des petits cris de joie par les fenêtres, l’ambiance dans la rue est plutôt maussade. Devant le Rex un gros malabar me dit que les français sont des nazes, je peux pas lui donner complètement tord, je lui demande quand même mon chemin. Il répond « première à droite » et je fonce dans la direction indiquée. Je mets cent mètres à réaliser que c’est une blague. Je repasse devant le gros qui ricane : « la France est foutue ». Il est vraiment très gros, je trace en serrant les dents. Au coin je vois la rue que je cherche, il reste quinze mètres. Je file vers mes chips à l’ancienne. C’est là que les choses prennent un virage étonnant. En passant devant deux beurettes, je les entends qui se foutent de ma gueule : « mate elle, comment elle rentre pleurer pour Sarkosy », hinhin.

En temps normal ça m’aurait plutôt fait marrer qu’on me prenne pour une sarkosiste, mais le type m’a vraiment énervée et je fais un truc débile, c’est à dire que je me plante devant les deux ados et je leur demande si elles font un micro trottoir parce ça m’intéresse de savoir pour qui j’ai voté, tu vois. Les pouffes commencent à m’insulter direct en prônant la liberté d’expression. Elles sont hyper excitées, je tente un ta gueule666, et je me casse sans attendre la réponse.

Au bout de 2 mètres, je sens une douleur piquante dans les cheveux, j’ai juste le temps de me retourner et d’agripper la brunette qui essaie de m’arracher le scalp. J’essaie de me rappeler mon manuel de self défense pour femme, j’attrape une touffe de ses cheveux et je tire comme un dingue. Je sens ses vertèbres qui plient. Sa copine vient en renfort et commence à insulter ma mère en me donnant des coups de pieds. Je leur dis que c’est des pauvresses, à deux contre un, et qu’elles ont pas de couilles. L’insulte a l’air aussi efficace que l’insulte maternelle sur moi. J’ai le cuir chevelu en feu, la deuxième fille me tourne autour en bottant mes fesses avec ses talons compensés. Il y a au moins trois personnes qui regardent la scène dans le café en face, plus l’épicier qui nous conseille d’arrêter en surveillant ses bananes. Finalement c’est leur pote blackos qui nous sépare et me dit de me barrer. J’ai une poignée de cheveux en moins et le cou démis. J’essaie de me remettre du petit incident dans la cour de l’immeuble. En haut j’entends mes potes qui se congratulent, et trinquent à la solidarité. Comme ce site est un blogue d’humeur musicale, je vous mets la musique que j’écoutais juste avant qu’on me révèle mon appartenance politique, sa mère.