bonjour


je comprends qu’il y a un trouble, je comprends qu’il y a une guerre. moi-même je suis en guerre, je comprends qu’il y a débat entièrement idéologique, je suis moi-même pour l’idéologie quand c’est moi qui fixe cette idéologie, je comprends qu’en ce cas ça n’est pas moi qui l’ait fixée et que j’y suis totalement étranger, je dirais que je suis dans l’inconnu du texte. je pensais aussi que l’adn ce n’est pas le corps, la religion de l’adn et de sa vérité c’est la science et la police, même chose, la science c’est le texte ce n’est pas le corps, le texte de la loi et le figé de l’identité. l’identité ça n’existe pas, le texte c’est l’identité et le texte vient toujours après la matière. TOUJOURS. il n’y a pas de toujours non plus, vous le savez bien. Donc j’entre dans la forêt sans les oripeaux de ce débat qui a déjà eu lieu, c’est vrai que j’ai toujours évité de voir quel film que ce fusse de leos carax mais comme j’aime bien E2-E4 et je déteste les hippies, surtout allemands, il y a parfois prescription et il y a parfois exception. Je suis moi aussi obligé de rentrer dans le texte écrit par d’autres, je suis désolé, je tente d’en sortir et c’est vrai qu’en y entrant par le cinéma saint germain des près et en y sortant en prenant un déca {quatre euros vingt} aux deux magots, oui il y a des soubrettes en uniforme qui présentent des plateaux de patisseries aux japonais, russes, chinois, oui il y a encore des japonais à paris. une fois dans l’assiette la patisserie n’a plus l’air de grand chose, ressemble à une autre. toujours est il que ce n’est pas mon assiette et pas encore mon assiette puisque les étoiles s’éteignent dans ce cinéma devenu encore plus grandiloquent qu’il n’a jamais été. c’est très beau cette forêt et le film commence par une allégorie lourdingue et naive, néammoins enlevée. la critique ce n’est pas raconter le film, la critique ce n’est pas donner envie de voir le film, la critique ce n’est pas grand chose. moi je suis allé voir le film à cause du vert de l’affiche et du bleu du masque, celui là me faisait penser au fantomas un peu bête avec jean marais et louis de funés. {vous voyez je suis dans le descriptif, bon, moi aussi} et puis, à l’intérieur, ce film me fait penser au cinéma. mais bien sur il nous fait tous penser au cinéma à sa façon, un film à sketch qui est un genre en soi, une genre que j’ai toujours détesté mais pas seulement. une série télé en somme, ce qui fait qu’aujourd’hui je peux accepter cette forme sans doute ou qu’exceptionnellement je serais en dehors de mon propre texte. Raconter une histoire qu’on a vu ça n’a rien à voir avec le cinéma. RIEN. ici l’histoire(s) n’est pas racontable, n’a pas d’intérêt ne révèle rien, le film si. Mais le film ne révèle rien qui soit transmissible en texte, seulement c’est bien. A un moment je pleure, à un moment je trouve ça très drôle. ça m’est tout à fait étranger et ça m’est tout à fait subtilement familier. comme je vois la lumière d’automne de belle de jour et même les habits, sans doute un velours côtelé et une gueule cassée. comme je vois, oui c’est vrai vous me l’avez dit, la bourgeoisie, la relation avec bunuel est encore très évidente. je ne sais pas si vous voulez parler de la révolution, je ne crois pas mais si on ne parle pas de la révolution alors bourgeois ne veut rien dire, c’est du texte et pas de la matière. Je peux aussi bien penser petits seins. Lumière verte, fabrication. L’identité, je ne devrais pas avoir à vous le dire, c’est de la fiction, il y a beaucoup de choses que je n’ai pas envie de dire a propos de ce film ce à quoi servent les autres, à ne pas être nous. C’est vrai qu’à un moment au tour des champs-élysées j’ai pensé le texte robbe-grillet eh bien rien que ça je trouve ça extraordinaire, non je n’ai jamais aimé particulièrement ce type par contre j’aime passionnément l’ennui et je hais le blanc, mais le blanc m’attire le blanc de l’argent et de la vulgarité; alors que là c’était la nuit et il y avait ces lumières toujours de fête des champs-élysées. je trouve que c’est une bonne chose de tuer quelqu’un à la terrasse du fouquet’s peut être aussi parce que ma tante était dame pipi dans cet établissement, peut être aussi parce qu’elle travaillait chez pathé cinéma c’était tout en bas de l’avenue. C’était l’époque, c’est très nostalgique. Les ouvreuses, c’est étrange une personne dit qu’elle aurait bien aimé prendre une glace pendant le film et une autre dit qu’elle retournera au cinéma quand on pourra y fumer, deux personnes qui ne se connaissent pas a propos du même film… moi je voudrais pourvoir entrer et sortir quand je veux; je ne le faisais jamais. Toutes ces possibilités qui n’existent plus, des machines qui sont remplacées par des machines. Oui j’aime beaucoup quand ils jouent de l’accordéon, vraiment beaucoup parce que ça me fait penser à la musique de la révolution , {peut etre qu’on ne rasera pas les églises, je ne suis plus sur de ça} cette révolution là vous comprenez bien ce que je veux dire, ou bien vous êtes mes ennemis. Après la révolution il y a peut etre l’identité, on n’en sait rien, ça n’a pas d’importance pour l’instant il n’y a que l’innovation et la beauté, ce qu’il faut détruire.

PS: j’ai oublié de dire que ce film rend supportable une chanson de gérard manset, supportable et comique.
PPS: et les Sparks y ont le même son qu’ils avaient dans ma voiture.