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On m’a demandé de préciser ma pensée après le concert de Cut Hands hier. J’ai 10 lignes pour vous convaincre que Rose Laurens a plus de chance de vous mettre en trance que le projet Afrobeat de William Bennett, nonobstant les huit années qu’il a passé sur son dernier album, « Black Mamba » est une sombre daube à mon avis. Après on pourra dire que je n’ai pas bien saisi l’entreprise de « dé/reconstruction » du « magicien blanc de la noise », et vous aurez raison. Je ne savais pas non plus qu’il y avait une option cassecouille dans Fruity Loops et pourtant j’ai lu 5 interviews de Bennett avant de faire ce post. Si je me laissais aller, je dirais qu’il y a un truc presque attendrissant à voir ce papy de la noise se prendre d’amour pour la musique africaine, collectionner les percus vintage et se documenter sur la rythmique vaudou après des décennies de nihilisme harsh blanc. J’ai lu aussi qu’il ambitionnait de nous coller la bave aux lèvres par la seule force de son MacBook. How come ? “If you listen to a song like ‘Stabbers Conspiracy’ – there’s no other instrumentation, but there are about eight or nine percussion tracks on it. Which is way more than the head and four limbs – that’s five – so we have four more to deal with above that. (…) Even if you just take one element from it and try and move in anticipation of it happening, it’s extremely difficult. I challenge anyone to be able to do that. In other words, the brain isn’t able to cope with that.”
C’est vrai, j’ai tenu 15 minutes avant de rejoindre un groupe de noiseux qui avait trouvé refuge au bar loin des batucadas. C’est eux qui m’ont dit que Bennett n’avait jamais mis les pieds en Afrique, à vérifier, en même temps ça vaut peut-être mieux pour lui. On a le droit d’aimer Joseph Conrad, mais filer la métaphore entre le « continent noir » et la « part sombre de l’humanité » en 2013 ça pue. J’ajoute que jouer des djeumbés avec un ordi devrait être puni par le Code Noir. Maintenant je vais aller voir Vomir.