Nouvelles ont couru en France, Par mains lieux, que j’estoye mort; Dont avoient peu deplaisance Aucuns qui me hayent à tort; Autres en ont eu desconfort, Qui m’ayment de loyal vouloir, Comme mes bons et vrais amis; Si fais à toutes gens savoir Qu’encore est vive la souris. Je n’ay eu ne mal, ne grevance, Dieu mercy, mais suis sain et fort, Et passe temps en esperance Que paix, qui trop longuement dort, S’esveillera, et par accort A tous fera liesse avoir; Pour ce, de Dieu soient maudis Ceux qui sont dolens de veoir Qu’encore est vive la souris. Jeunesse sur moy a puissance, Mais Vieillesse fait son effort De m’avoir en sa gouvernance; A present faillira son sort, Je suis assez loing de son port, De pleurer vueil garder mon hoir; Loué soit Dieu de Paradis, Qui m’a donné force et povoir, Qu’encore est vive la souris. L’ENVOY. Nul ne porte pour moy le noir, On vent meilleur marchié drap gris; Or tiengne chascun, pour tout voir, Qu’encore est vive la souris.
By Guy Mercier
5 mai, 2013
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mai 6th, 2013 at 12:22
Charles d’Orleans ! Magnifique… Il épousa Marie de Clèves, la petite fille de l’assassin de Jean sans Peur, son père… Elle était aussi poétesse :
Souvent Espoir chacun contente,
Excepté moy, povre dolente,
Qui nuit et jour suis en douleur
En la forest de Longue Attente.
mai 12th, 2013 at 4:17
très bon, hein ?
c’est tiré de « la poésie du passé » un recueil par paul éluard
il y a aussi celui là que j’adore
http://fontenele.free.fr/poesie/deschamps_virelai_belle.htm
(dommage cette traduction inutile ici), j’aimerai bien en faire quelque chose et je ne sais pas encore quoi
mai 13th, 2013 at 2:24
Oui, c’est excellent. J’ai racheté ses poésies à Charles, du coup, grâce à toi, ça doit être dans un carton quelque part. Parfait Eustache Deschamps. C’est vrai qu’on regarde la traduction, parfois n’étant pas sût, et c’est forcément beaucoup beaucoup moins bien. Et puis pourquoi traduire « bon cul de Paris » par « fessier avantageux », hein , je me demande ?