absence IX


je n’ai plus rien à dire
d’autre que des musiques

des musiques que je n’ai pas faites
qui sont pour tout le monde
que je fais pour vous alors
tout me parait maintenant trop illustratif, trop déterminé, sans ambiguïté, la juxtaposition d’une image devient embarrassante, une trop grand accessibilité du sens
au détriment de la sensibilité
en même temps la musique nue la musique sans rien la musique sans la société la musique sans toi
ça n’a aucun sens
tiens je lis que cet album de richard youngs serait son album country
une fois qu’on a lu ça on est obligé de faire avec
on nous met ça dans la tête et c’est fini et c’est mort et c’est triste on essaye de nous empêcher de penser par nous même et par là on nous empêche de réfléchir au monde mais c’est vrai qu’on ne peut pas s’en passer, les gens qui écrivent ça se disent peut etre ils vont avoir envie de l’album country de richard youngs, et ils savent sûrement mieux ça que moi, j’ai acheté ce disque parce que dans le magasin il n’y avait rien d’autre, alors qu’il est gigantesque, un disque de richard youngs ça faisait partie de ce qui est possible, quand on rentre dans un magasin de disques il y a des noms qui apparaissent dans la tête et il y a l’espoir que le nom se matérialise dans le magasin et oh ça suffit il n’y a rien alors pourquoi pas ce disque

et pourquoi pas cette chanson
pourquoi pas

pourquoi pas une image

je ne connais pas cette personne

j’étais prêt à acheter le dernier chromatics
vraiment