être de gauche, vous le savez tous comme moi, n’a plus aucun sens
ne veut plus rien dire, l’expression a été vidée de tout
jusqu’à son histoire, et ceci de manière systématique et déterminée
en voici encore un exemple récent
il faut se faire une raison
alors ce qui reste, en nous, et qui existe
n’a pas de nom
ce qui reste en nous
ce serait la perception que toute liberté (mot stupide mais utilisons le aussi) ne repose que sur le temps et son emploi, que la liberté et donc le bonheur ce n’est que la possibilité, au coup d’après, de faire (ou ne pas faire) ce qu’on voudrait faire mais non pas en tant qu’acte mais en tant qu’utilisation et en tant que durée
la durée seule détermine la liberté
la durée d’emploi (ou de non emploi) du temps, déterminée par soi-même et non contrainte
c’est ça qui reste
de l’histoire
de ce que nous sommes
ce qui est une bonne chose
car c’est le plus précieux et le plus radical de ce qui faisait la gauche
et c’est ce que l’on veut nous prendre à chaque instant
et c’est la seule chose qui nous reste à faire
se ré-approprier l’intégralité de ce temps, libre
avant que de pouvoir, mais bien plus tard, se passer de la notion même de temps qui est en elle-même oppression
je vous laisse quinze minutes et une seconde pour y réfléchir
ensuite vous serez seuls
