succédané


ça n’est pas comme si je n’écoutais pas de disques
j’en reçois plein
parfois je les écoute, parfois je les aime
j’en reçois plein
je vois tellement de vieux disques
partout des vieux disques et moi-même bien souvent je mets ici de ces vieux disques
chacun à sa petite époque préférée pour ce qui est vieux, la mienne, je me dénonce spontanément, se situe entre 1972 et 1981, quand je dis 81 je pense en fait 78 mais j’essaye de faire preuve d’ouverture d’esprit
mais pas trop, enfin époque préférée pour ce qui est des vieux disques parce que mon époque préférée c’est celle-ci, sans vouloir encore la qualifier cette époque disons que mon époque préférée se situe actuellement au trois décembre deux mille quatorze, et dans cette époque il y a de la musique qui est faite
faite en énorme quantités
ce qui me frappe c’est que en dehors des grosses rééditions consensuelles (par leur obscurité affectée) dont est devenu le chantre le label superior viaduct, en dehors de ce flot continu de vieux disques, il y a une telle quantité de poches de production disjointes, à tel point que même l’étendue des poches reste elle-même inconnue et donc hypothétiquement infinie
je ne vous parle que de ma poche
je vois bien ce qui se passe ailleurs, la plupart me déplait, il y a beaucoup de néo-hippies, pas mal de proto-prog, une infinité d’emmerdeurs et une poignée de marchands appuyés par le bras armé de toute industrie, la presse plus ou moins professionnelle
j’écoute beaucoup de disques, de disques qui viennent de sortir, par des gens vivants encore au trois décembre deux mille quatorze, quelques uns m’enchantent, très rarement je ressens une vraie adéquation complète avec mes aspirations {généralement destructrices}, ce n’est pas le cas avec toutes ces musiques apolitiques, vous savez bien les gens qui expriment leurs petits sentiments bourgeois sur l’amour, l’amour qui est le seul lieu de désespoir pour eux, ou ces gens qui composent, ces gens qui seraient avant tout des poètes et des musiciens, des poètes de la bourgeoisie et des accompagnateurs de l’exploitation.
au passage je me faisais cette réflexion que l’europe, qui se prétend un rempart contre les nationalismes, est bien évidemment elle-même une nation en construction, une nation sans peuple, une nation forgée par les capitalistes pour leur seul intérêt. je ne suis pas attaché à une nation, ni même peut etre à un peuple, je suis attaché à une communauté de désespoir et de révolte, une communauté qui rejette tout pouvoir et, in fine, toute organisation du monde. une communauté qui n’a pas de frontière mais s’oppose à la globalisation. une communauté du vieux et du nouveau.
je me disais que j’allais parler de ce disque. et je crois que c’est ce que je viens de faire. il vient de sortir.

salut