Libération
a aussi salué Messier,
l’« enfant modèle », le « sauveur »
Son
portrait en dernière page de l’édition du 28.09.2000
explique : « Oubliez un instant la légende
récemment imprimée à la gloire de Jean-Marie
Messier. Oubliez la mutation accélérée
de la Générale des eaux en Vivendi, l'intelligent
recentrage sur la communication et l'environnement, l'absorption
de Canal + et d'Universal, la conquête de l'Internet
et d'Hollywood. Oubliez les 250 000 salariés,
la valeur de l'entreprise multipliée par 6 en trois
ans. Oubliez ce surnom de «J6M» (Jean-Marie
Messier Moi-Même Maître du Monde) complaisamment
emprunté, entre auto-ironie et vanité masquée,
à ces salariés maison que sont devenus les «Guignols
de l'info». Oubliez la courageuse transparence en matière
de salaire, ces revenus après impôts de 600 000
francs mensuels en 1999. Oubliez surtout ces chaussettes élimées
en double page dans Paris-Match, qui montrent que ce roi des «socquettes-options»,
que cet «as de la reprise» (dixit Ruquier),
n'a pas pris le temps d'arrêter l'ascenseur social à
l'étage distingué de la noblesse d'affaires
et qu'il est assez futé, assez actuel, pour ne pas
verrouiller son image.
Oubliez
tout ça et souvenez-vous de ceci : Messier n'est
ni un self-made-man ni un baby-créateur de start-up.
Il reste l'enfant modèle et le sauveur de réputation
d'une famille incestueuse, celle du capitalisme français. »