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Alors
que les guerres font rage, les colporteurs de canons Dassault
et Lagardère possèdent les deux tiers de la presse nationale.
Directeur du Figaro et prête-nom de Dassault, Yves Chaisemartin
a justifié son rachat du groupe L’Express : « Je
ne pouvais pas rester sans rien faire. Les projets du Monde
m’obligeaient à réagir. » (Libération, 31.08.02.)
Jean-Marie Colombani, PDG du Monde-SA, a en effet élargi les
frontières de son empire. Déjà propriétaire de Courrier international,
des Cahiers du cinéma, du Midi libre, la pieuvre
vespérale étend ses tentacules vers Le Nouvel Observateur
(intrusion dans le capital) et vers Télérama (rachat
de 30 % des parts). Un Yalta des médias vient d’avoir lieu.
Mais la seule rivalité entre Dassault et Le Monde-SA, liés par
un partenariat publicitaire, a pour objet de départager celui
des deux qui léchera le mieux les États-Unis, la Bourse et la
guerre tout en engrangeant le plus d’euros. Les chiens de guerre
du Parti de la presse et de l’argent (PPA) doivent néanmoins
dissimuler leur passion du marketing sous un badigeon culturel.
C’est le rôle du Monde des livres, vitrine clinquante
de la mondanité intellectuelle. Dans ce supplément hebdomadaire,
l’alibi littéraire révèle la vénalité au lieu de la masquer.
Une investigation périlleuse de PLPL, conduite pendant
plusieurs années, dévoile enfin le vrai visage du Monde
des livres : un cloaque fangeux des connivences
et des complaisances entre journalistes sans enquêtes, essayistes
sans œuvre et écrivains sans talent.
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