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Serge Halimi
   

 

 

 

 

 

 

 

Serge Halimi

 Quand la gauche essayait.
 Avant-propos.

 

 


Arlea, Essais, novembre 2000, 608 pages. ISBN : 2869595034
Automne 2000.

  

 

 

A GAUCHE a perdu du poids, elle s'est vidée de son histoire. Légère, elle rebondira d'une « alternance » à l'autre. Capable, comme François Mitterrand l'annonça trois ans après son élection, d'apparaître « comme la garantie permanente d'un bon gouvernement du pays », là où auparavant elle n'aurait su que « conquérir le pouvoir une ou deux fois par demi-siècle, portée par de brefs mouvements d'humeur (1) ».

Les veillées électorales, les grandes grèves, les foules exprimaient-elles simplement des « mouvements d'humeur », auxquels se seraient à présent substituée la loi raisonnable des marchés ? En 1997, en tout cas, le retour des socialistes aux affaires quatre ans seulement après l'une des déroutes électorales les plus cinglantes de leur histoire (2) parut confirmer une baisse de régime idéologique. D'imposantes manifestations avaient eu lieu, mais dix-huit mois plus tôt. Et la participation électorale de 1997 fut chétive, comparée à celle des élections législatives ayant précédé l'élection de François Mitterrand, quand les enjeux étaient encore tranchés (3). Au moins, en signant dès sa prise de fonction le pacte de stabilité européen contre lequel il s'était prononcé quelques semaines plus tôt, Lionel Jospin épargna-t-il à chacun de devoir attendre pour développer une nouvelle fois le réquisitoire des engagements non tenus de la gauche. D'ailleurs, le dossier est classé. Et l'affaire n'intéressait personne. La gauche n'essaie plus.

Dorénavant, elle ne cherche pas à donner le change. « Le capitalisme est une force qui va, mais qui ne sait pas où elle va. Nous, socialistes et sociaux-démocrates, voulons assigner à cette force un sens, c'est-à-dire à la fois une signification et une direction (4) », explique Lionel Jospin.

Quand donner « une signification et une direction » au capitalisme devient la grande ambition que s'assigne le chef du socialisme français, on comprendra que, dans l'optique de ce livre qui analyse la dialectique entre un idéal et une pratique, l'inventaire des réformes ou évolutions encouragées depuis 1997 ne présente pas un intérêt particulier. Loi des 35 heures et extension du temps partiel subi, couverture maladie universelle et « fonds partenariaux », sans oublier, en vrac, le PACS, le quinquennat, la parité et la baisse des impôts : tout cela semble s'apparenter davantage à une tentative de décrassage de l'ordre économique et social qu'à un projet, fût-il inabouti, de remise en cause des dominations que cet ordre porte et perpétue. En ce sens, le 10 mai 1981 et les revirements qui l'ont suivi ont bien clos un cycle historique. Rappeler ce qu'il fut suggérera peut-être ce que nous avons perdu, et de quoi cette perte nous menace.

Il s'agit en effet d'une perte et d'une menace. La béatitude convergente des principaux responsables politiques, des industriels et des médias, la sérénité, pour ne pas dire le soulagement, que semble leur procurer le renoncement de la gauche française à ce qui pendant plus de soixante ans avait été sa raison d'être, l'aversion rétrospective vouée à toutes les grandes « passions » collectives lèvent assez aisément le voile sur la couleur de classe de l'optimisme qui envahit et qui enlumine l'existence des dominants. Car le triomphe que nous vivons n'est pas celui de la « modernité », mais celui de la bourgeoisie. Elle seule désormais peut imposer sa loi aux deux coalitions susceptibles de se succéder au pouvoir. La fin de l'histoire est la fin de ses craintes et l'éternité de ses privilèges.

Mais il fut un temps où la gauche essayait. Et c'est ce temps-là qui nous intéresse. On faisait de l'adjectif « incontournable », un emploi parcimonieux ; on regrettait les « contraintes » au lieu d'en être le notaire, voire d'y ajouter comme pour mieux se protéger de la très hypothétique tentation de refaire un jour l'échappée belle. Révolution ? Réforme ? Ce débat qu'on prétend frappé de caducité était indissociable de ce à quoi servait la gauche quand on se mobilisait pour elle. Il n'est pas vrai que la chute du Mur ait scellé le sort de ces deux questions à la fois, transformant en fatalité l'injustice et la domination qui leur donnèrent naissance. La coïncidence de l'événement berlinois et du bicentenaire, taillé en forme de suaire, de la Révolution française a simplement conforté un effet d'optique trop opportun pour ne pas dévoiler un long travail idéologique. Car, d'une part, le « modèle » soviétique avait depuis bien longtemps — au moins depuis Mai 68 et 1'écrasement du printemps de Prague — cessé d'inspirer la gauche française. D'autre part, très loin d'avoir enseveli quelque hypothétique espoir de « révolution », les débris du Mur ont surtout permis aux réformistes défaillants, enfin débarrassés de la crainte d'être un jour débordés par des forces plus radicales, de renoncer une fois pour toutes à la réforme. Pour embrasser à leur tour la « seule politique possible », celle des entrepreneurs et des marchés.

Alors ils se sont affairés, ils ont géré, banalement et sans génie particulier, un système qui les attendait. Et, à cette tâche, ils ont apporté un supplément d'âme « sociétal »et « humanitaire », susceptible d'apaiser, à bon compte, la mauvaise conscience des quelques révolutionnaires fourbus attendant, avant de se rallier eux aussi à l'ordre capitaliste, qu'on apprît à le peinturlurer d'audaces et de subversion. Or qui possède cet art-là mieux que la gauche ? Et est-ce par hasard que les actuels dirigeants politiques du monde occidental, de ses marchés et de ses armées, sont presque tous d'anciens rebelles ? Des ex-écologistes qui font la guerre, des ex-socialistes qui privatisent, des ex-communistes qui rêvent de séduire : l'univers des marchands et des maîtres a domestiqué ses antiques pourfendeurs. Concluant deux mandats présidentiels ponctués par la suppression de l'aide fédérale aux pauvres, par un nouveau creusement des inégalités et par le triplement des valeurs cotées à Wall Street, M. Clinton a prodigué ce conseil aux privilégiés : « Si vous voulez vivre comme un républicain, votez pour un démocrate (5)»

Est-il encore pertinent, dans ces conditions, d'évoquer ici l'histoire de la gauche au pouvoir, de ses espoirs, de ses conquêtes et de ses échecs ?

À supposer que la réponse soit non, elle ne nous dispense pas de nous demander pourquoi. Car ce n'est pas seulement que « les choses ont changé ». C'est aussi que la croyance économique et la perception de l'histoire ont infléchi le cours de la bataille idéologique en structurant le champ des possibles. Depuis quinze ans, à mesure que la théologie néolibérale se faisait passer pour foi physique (le marché devant être libéralisé comme la pomme doit tomber par terre), l'histoire du volontarisme politique fut associée, presque systématiquement, à la seule « mémoire » de ses débordements totalitaires. La stigmatisation bien-pensante de l'« archaïsme » paraît dorénavant à ce point vissée dans nos têtes qu'elle nous interdit presque d'évoquer ces moments où le peuple a pris l'avantage, conquérant, pas à pas et contre un marché qui n'en voulait pas, la journée de huit heures, les congés payés, la Sécurité sociale. Désormais, nous expliquent les vainqueurs du jour et leurs scribes, notre « modernité », la fin des utopies et le début de la raison, ce serait le retour des deux cents familles, mais à condition qu'elles ne soient plus que trente et qu'elles possèdent en prime les médias qui nous instruiront, de jour comme de nuit, que nous vivons et que nous rêvons dans le meilleur des mondes.

Jusqu'en 1981, la gauche évoquait son histoire, l'enseignait, parfois s'en faisait gloire. A présent tous ces souvenirs la gênent, et surtout les plus forts. Pour être plus légère, la gauche se dandine nue.

Découvrir aujourd'hui les problèmes qu'affrontèrent — et les hostilités qu'ont suscité — Edouard Herriot, Léon Blum, Pierre Mendès France ou François Mitterrand expose donc à un double risque. Celui de la découverte, celui de l'incompréhension. Alors, les enjeux étaient grands. Et certaines des stratégies nécessaires pouvaient imposer des mesures tellement passées de mode qu'elles semblent ressortir au domaine de la préhistoire : planification, socialisation de la production, contrôle du crédit, protectionnisme ; sans rien dire de ce qu'on appelait, il y a seulement vingt ans, la « rupture avec le capitalisme ». L'actuel cours néolibéral et le matraquage médiatique qui l'accompagne ont installé dans nos têtes une « lucidité » en dehors de l'histoire. Prenons garde qu'elle ne nous conduise à apprécier comme rétrospectivement raisonnables les préconisations les plus conservatrices, celles qui ressembleraient à s'y méprendre aux renonciations du temps présent. Car, n'en déplaise aux greffiers d'une histoire apaisée et d'une téléologie de la modernité bourgeoise, c'est souvent quand la gauche s'est battue qu'elle a triomphé. Et c'est quand elle s'enfermait dans les cadres de pensé des ses adversaires, quand elle n'essayait pas, qu'elle s'est perdue. En 1924, il fallait soumettre les banquiers centraux, en 1936 se féliciter des grèves, en 1944 décoloniser en Indochine et démocratiser le pouvoir dans les entreprises, en 1981 ne pas subordonner la transformation sociale aux foucade d'un président égotiste et aux diktats de la concurrence européenne.

Dorénavant, l'idée semble s'être évanouie, non pas seulement d'une « révolution » — dont il ne fut presque jamais sérieusement question dans la période qui nous occupe — mais de ces changements qui graduellement devaient transformer — voire subvertir — la logique du système en multipliant les pilotis d'un projet collectif sur la mer des profits privés. Même dans sa dimension la plus opportuniste et la plus apeurée, la social-démocratie paraît morte.

La majorité des gouvernements européens peut se proclamer « de gauche » sans tourmenter un instant les tenants de ce que Lionel Jospin stigmatisait, il y a trois ans encore, sous le vocable de « capitalisme dur ». Le mot a presque disparu, d'ailleurs, remplacé par celui, plus anodin et moins précis, d'« ultralibéralisme », mieux à même de rallier les marais modérés en ne faisant porter la critique que sur les « excès » d'un système. Ce système — de production, de distribution et de croyance — n'est pourtant pas plus éternel qu'il ne serait le produit d'une fatalité historique (mort des « utopies ») ou technologique(« nouvelle économie »). Il représente l'aboutissement d'une construction politique (la « mondialisation ») et sociale (la précarité), ayant débouché sur une modification profonde du rapport de force au profit des détenteurs de fortunes. Modification voulue : le « marché » et l' « Europe » (du marché) ont été créés par le démantèlement, la casse — consciente, obstinée — des organisations et des solidarités collectives. Margaret Thatcher qui, il y a vingt ans, fut l'un des principaux artisans de ce grand bond en arrière, a répété sans jamais se lasser : « Il n'y a pas d'alternative » à la société de marché. La confirmation semble n'avoir pas tardé, sous forme de reddition sans gloire d'un de ses anciens adversaires. Devenu le rabatteur du modèle américain sur le Vieux Continent, Anthony Blair a confessé ses péchés de jeunesse : « Concernant Maggie Thatcher, soyons honnêtes avec nous-mêmes : la gauche a eu tort de s'opposer à certaines des choses faites par la droite dans les années 1980.(6) » Il y a vingt ans, les travaillistes, les sociaux-démocrates et les socialistes auraient ainsi failli en n'accompagnant pas leur propre destruction avec suffisamment d'allégresse. Lucides, ils ressuscitent à présent, mais après avoir mis en bière le travaillisme, la social-démocratie et le socialisme. « Avec M. Blair, le Royaume-Uni est entre de bonnes mains », a conclu Mme Thatcher (7).

Ici l'exception française reste confinée au monde des mots. On qualifie de « politique industrielle » les privatisations qui en signent l'abandon. Et on proclame « Non à l'Europe libérale, à l'Europe de argent-roi et de la soumission aux marchés financiers (8) » avant d'offrir sans tarder à un ancien conseiller de Raymond Barre mille motifs à s'avouer comblé : « Jamais au xxe siècle le programme du parti socialiste n'a été aussi à droite. [...] Les forces de I'opposition doivent accepter l'idée que Lionel Jospin ne mène pas fondamentalement une politique économique et européenne différente de celle qu'elles mèneraient au pouvoir.(9) »

La tentation récurrente des socialistes de dénier une capitulation que chacun observe suggère néanmoins que l'idéal capitaliste, le repli individualiste, la privatisation des entreprises et des têtes demeurent en France moins assurés qu'ailleurs ; novembre-décembre 1995, ce n'est pas si loin. D'où peut-être ce pilonnage idéologique de chaque instant auquel — sous couvert de « modernité » nécessaire, de « retard » à rattraper, d'« ouverture », de « dure et juste loi des marché (10) » — se livrent non seulement les médias qui déjà appartiennent au patronat, mais aussi çeux qui le courtisent, comme, par exemple, deux des grands quotidiens parisiens. À les lire, l'« ultra-libéralisme » deviendrait tout à fait convenable, mais agrémenté d'une pincée de « capitalisme éthique » ; les « fonds de pension » si on les rebaptise « fonds partenariaux » ; les « stock options » une fois transformés en « bons de croissance » ; la pollution à condition qu'elle soit taxée ou recyclée. À défaut de guérir les plaies, de tels sparadraps rhétoriques les dissimulent. Et puisque « nous voici condamnés à vivre dans le monde où nous vivons (11) », pourquoi ne pas dorénavant se satisfaire de soulager çà ou là quelques petites misères grâce à l'admirable dévouement d'une poignée de bénévoles et à la bonté médiatisée d'un quarteron de mécènes ? Sans jamais plus céder à l'antique « tentation totalitaire » : extirper les racines de l'injustice.

D'ailleurs où seraient les instruments permettant encore de le faire ? Plus lucide que d'autres, Alain Madelin a qualifié d' « assurance vie contre le retour à l'expérience socialiste » le traité de Maastricht ratifié à l'arraché en septembre 1992. Car le paradoxe des vingt dernières années tient aussi à ce qu'elles ont détruit — consciemment, par conviction européenne donc libérale — les outils principaux que la gauche s'était autrefois forgés pour rééquilibrer à son avantage un rapport de force économique qui la soumettait presque toujours aux préférences et aux diktats du « mur d'argent ». Arraché par le Front populaire et consolidé à la Libération, le contrôle de la politique monétaire a été abandonné à une Banque centrale européenne « indépendante » — des gouvernements et des parlements, pas des banquiers ; les marges de manœuvre budgétaires sont enserrées dans l'étau de l'euro et de ses critères de convergence ; les services publics (télécommunications, transports, énergie, postes) se heurtent à chaque instant aux croisés bruxellois de la concurrence et du marché. En d'autres termes, là où François Mitterrand avait bénéficié d'une certaine latitude, durement forgée par les conquêtes de la gauche, choisir et de décider, Lionel Jospin a hérité des contraintes que les gouvernants socialistes des années 1980 ont entérinées, voire imaginées.

Pilote d'un bateau ivre dans une Europe devenue « zone d'impuissance des États (12) », l'actuel Premier ministre avait pourtant réclamé un « droit d'inventaire » pour ce bilan des années Mitterrand. Cela ne l'a pas empêché de prendre lui-même l'initiative d'une politique de privatisations massives, privant l'État et la nation des instruments d'une maîtrise collective. Ces instruments seraient devenus caducs ? Mais comparés à quelles « nouvelles régulations », plus efficaces qu'on imaginerait à cet instant ? Et qui permettraient d'arracher au marché quel territoire, quelles marges de manœuvre ? Même la minuscule taxe Tobin vient de se voir opposer une objection qu'un gouvernement de « gauche plurielle » paraît avoir jugée sans appel : elle « risquerait d'accroître les difficultés qu'éprouve le marché des changes parisiens à faire face à la concurrence de Londres et, à un moindre degré, des places extra-européenne comme New York, Tokyo et Singapour (13)»…

Loin d'être seulement internationale, la « contrainte » — un terme qu'on peut juger étrange quand il résulte de traités librement signés par la France et, parfois, comme celui de Maastricht, pensés par elle — serait aussi sociale. Certes les pauvres sont toujours là — et chaque année plus nombreux, même en période de croissance ; certes les ouvriers et les employés, tout invisibles qu'ils soient dans les médias, continuent à représenter la majorité de la population active ; certes la rémunération du travail n'a cessé depuis 1980 de croître beaucoup plus lentement que la richesse nationale, tandis que la rémunération du capital progressait elle infiniment plus vite. Mais tout cela ne compterait pas. La vraie contrainte, nous dit-on, tiendrait plutôt à la recomposition sociale du monde occidental d'après les lignes du modèle américain : gonflement des couches moyennes, épuisement de la conscience et de l'organisation de classe, essor des valeurs « postmatérialistes » (qualité de la vie, environnement, droit des minorités sexuelles et régionales, multiculturalisme).

En ricochets successifs, cette recomposition aurait à présent atteint la plupart des pays européens et transformé le champ des possibles de l'ensemble des partis de gauche. Au point que certains d'eux aient récemment théorisé la nécessité d'inégalités économiques qui serviraient de locomotive à la croissance. Et que tous aient déréglementé, privatisé, allégé la fiscalité sur le capital. Mais, ce faisant, ils ne se sont pas seulement inspirés du non-déhat américain entre républicains et démocrates ; ils ont placé les États-Unis, jugés autrefois retardataires du fait de l'immensité des injustices qui y règnent et de l'indifférence qu'elles y suscitent, à l'avant-garde de l'évolution politique et sociale. Si cette perception de la modernité s'installe, on sait déjà à quels « retards » elle va imposer de remédier sans tarder : privatisation de la santé et de l'école, « responsabilisation » et surveillance des allocataires de la solidarité nationale, généralisation des paranoïas sécuritaires, durcissement des sanctions pénales. Avec, pour corollaire, un affrontement politique réduit au récital parodique que composent des publicitaires et qu'arbitrent moins d'un électeur sur deux. Observant la puissance du vent qui souffle d'Amérique, le politologue Seymour Martin Lipset vient de s'interroger : « Parler des Etats-Unis comme d'une nation exceptionnelle conserve-t-il un sens ? À mesure que les partis sociaux-démocrates de la planète se rallient au marché, les différences entre les États-Unis et les autres démocraties occidentales risquent de s'amenuiser un peu plus (14). »

C'est à l'aune du refus de cet avenir-là que chacun devrait apprécier le bilan de la gauche quand, autrefois, elle essayait.

   

NOTES

(1) François Mitterrand, Entretien à Libération, 10 mai 1984.

(2) Lors des élections législatives de mars 1993, le parti socialiste perdit quatre millions de voix et 79 % de ses sièges.

(3) 17,8 % d'abstentions, de votes blancs et nuls au deuxième tour des élections législatives de mars 1978 (dont 15,3 % d'abstentions), 35,2 % d'abstentions, de votes blancs et nuil au deuxième tour des élections législatives de mai-juin 1997, dont 28,9 % d'abstentions.

(4) Déclaration du 3 octobre 1998. Citée par Laurent Mauduit et Gérard Desportes, La Gauche imaginaire et le nouveau capitalisme, Grasset, 1999, p. 242. Ancien penseur trotskiste devenu sénateur fabiusien - et qualifié à ce titre pour théoriser les revirements les plus audacieux -, Henri Weber a complété le propos du Premier ministre : « L'idéal de démocratie accomplie, de maîtrise de l'économie, d'humanisation de la société, porté par la social-démocratie depuis plus d'un siècle peut et doit se frayer sa voie dans le nouvel âge du capitalisme » (In La Revue socialiste, n° 3, avril 2000.)

(5) Discours prononcé lors de la convention démocrate, Los Angeles, août 2000.

(6) Libération, 22 novembre 1999

(7) Lire Keith Dixon, Un digne héritier : Blair et le thatchérisme, Raisons d'agir, Paris, 2000.

(8) Déclaration PC-PS du 29 avril 1997.

(9) Jean-Claude Casanova, Libération, 12 juillet 1999. Lire également l'appréciation de Raymond Barre, page 617. En l'an 2000, les équipes dirigeantes des grandes entreprises françaises engrangent plus de stock options que celles de n'importe quel autre pays européen.

(10) Pierre-Antoine Delhommais, « La dure et juste loi des marchés financiers », Le Monde, 17 septembre 1998.

(11) François Furet, Le Passé d une illusion, Robert Laffont; Le Livre de poche, Paris, 1995, p. 809.

(12) Expression de Jean-Paul Fitoussi, Le Monde, 13 juin 1997.

(13) Rapport présenté au Parlement en application de l'article 89 de la loi de finances initiale pour 2000, Ministère de l'Économie, des Finances et de l'lndustrie, Paris, 22 août 2000.

(14) Seymour Martin Lipset, « Still the Exceptional Nation ? », The Wilson Quarterly, hiver 2000.
  

 

Serge Halimi   
   

   
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