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28/10/98 : R.I.P. Eric Ambler :
J'ai vu ça au carnet du monde de mardi et dans le libé de lundi [pas très rapides les
français...]. J'ai fait une recherche sur la toile et j'ai pas été foutu de trouver un
site qui lui soit consacré, juste une courte bio en anglais ici (une librairie finlandaise !) et une
biblio anglaise ici ; et deux critiques dans libé. Essayez donc de faire une recherche sur ce
tâcheron de Ian Fleming pour voir...
89 ans c'est le bel âge pour passer l'arme à gauche, mais c'est merde quand même! Il a
poursuivi, en en renforçant encore la désillusion, la voie tracée par Sommerset Maugham
: l'espionnage est le miroir du monde, injuste et absurde, merdique. Si comme Manchette,
on peut penser que le polar "dur-à-cuire" n'existe que pour montrer les
derniers soubresauts de la lutte des classes qui ne laissent debout qu'un morale
individuelle et désabusée, avec Ambler, c'est l'orée du monde bureaucratisé et
démythifié qui s'annonce. Tout l'intérêt de la bonne littérature d'espionnage, même
écrite par des analphabètes comme c'est la plupart du temps le cas, est là.
Une dernière chose : remarquez comment, dans la dépêche ci-dessous, Forsyth, qui est un
tâcheron mais un tâcheron de talent, réussit l'exploit de refourguer à la presse
l'épitaphe de Chandler à Hammet ! Un grand moment de récupération (de post-modernisme?
d'intertextualité?)!
Les livres d'Ambler sont disponibles au Seuil, certains aux Humanos autrefois, il y a un
volume Omnibus. Je vous conseille son autobio pas aimable.
"L'écrivain Eric Ambler est mort.
[traduction d'une dépêche de
l'Associated Press, ve. 23/10/1998]
Londres. Eric Ambler, l'un des pères
fondateurs du thriller moderne et scénariste oscarisé, est mort, a déclaré son agent,
John Mc Laughlin. Il était âgé de 89 ans et était malade depuis quelque
temps.
Ambler a publié 21 ouvrages, y compris son autobiographie "Here lies" en 1985.
Ses oeuvres les plus célèbres étaient "Epitaph for a Spy" en 1938 ,
"The Mask of Dimitrios," en 1939, "Journey into Fear," 1940,
"Judgment at Deltchev" en 1951 et "The Schirmer Inheritance" en
1953. Frederick Forsyth, l'auteur du "Chacal" a déclaré : "C'était un
des maîtres du thriller, il en était vraiment l'une des grandes signatures car il a
tiré l'espionnage de la douceur du bureau de l'écrivain pour l'amener dans les ruelles
d'Istamboul et là où tout se passait réellement". "C'était le premier des
réalistes et néanmoins un homme charmant." [...]
Dans son cinquième livre, "The Mask of Dimitrios," il met en scène un
universitaire pris dans les batailles d'espionnage meurtrières des balkans dans les
années trente. Ce fut le premier a lui apporter la reconnaissance internationale et la
Warner le porta à l'écran avec Sydney Greenstreet, Zachary Scott, et Peter
Lorre.
Né à Londres, en 1909, il avait suivi des études d'ingénieur à l'université de
Londres et travaillé plus tard dans la publicité ; il avait servi dans l'artillerie
durant la deuxième guerre mondiale, s'élevant au grade de lieutenant-colonel. Ses
premier romans, à commencer par "The Dark Frontier" en 1936, se situent
généralement à l'est et en orient et sont écrit avec un point de vue de gauche, en
réaction contre la tradition établie par John Buchan et consorts qui écrivaient à la
gloire de l'Empire, avec le point de vue de l'établissement britannique. Il a aussi
écrit 16 scénarios, le plus connu étant l'adaptation du roman de Nicholas Monsarrat,
"The Cruel Sea" pour lequel il fut nominé à l'oscar en 1953, ainsi que
"The Purple Plain," en 1954, "A Night to Remember," en 1958, et
"Wreck of the Mary Deare" en 1959.Il a vécu quelques années à Hollywood, avec
sa deuxième épouse joan qui travaillait comme productrice pour Alfred Hitchcock.
Lui est sa dernière femme n'avaient pas d'enfants, rien n'a été annoncé en ce qui
concerne ses funérailles."
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ÉRIC
AMBLER : MÉMOIRES INACHEVÉES
Introduction dAlfu, Effrois » n°4, Encrage."Ce livre est-il un événement. Lauteur
sy raconte, avec son humour et son sens du récit, exposant tour à tour ses
expériences décolier londonien, ses études dingénieur et son entrée dans
le monde des lettres où il ne tarde pas à se faire un nom. Il évoque à la fois sa
carrière littéraire et cinématographique sil fut adapté au cinéma et
rencontra les grands dHollywood, il fut également, durant la Seconde Guerre
mondiale, scénariste dans les studios dAlexandre Korda , mais aussi ses
expériences de la vie civile et militaire dans lAngleterre de la première moitié
du siècle." |
Deux
chroniques dans Libération : Un intéressant Blême Ambler
par FRANÇOIS RIVIERE, le 26/2/98 et L'espion qui
peinait par ÉDOUARD WAINTROP, le 27/8/98. |
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