6.

« Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils connurent qu’ils étaient nus ; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes. »

Nous sommes nus alors nous copulons, telle fut la conclusion de l’Adam et de l’Ève et non nous sommes nus nous nous reproduisons. Ils se virent nus et non pas seuls car être deux suffisait amplement à leur épanouissement dépourvu jusqu’alors de toute perspective de mort.

L’homme chercha Le con et la femme Le vit. La reproduction fait partie de la chute. C’est parce qu’ils ne pouvaient vivre séparément, c’est parce qu’ils voulaient tenter de s’assembler qu’ils en vinrent à copuler. Ils se virent nus, ils reconnurent un bâton et un trou ; ils subodorèrent l’effusion. Cantonnés jusqu’alors à des jeux futiles, ils s’essayèrent à des jeux puérils avant de passer maître de génération en génération dans l’art de la tergiversation.

L’enfant est accidentel et, depuis lors, quelle cascade ! quel enchaînement ! quelle frénésie ! Sans soif nous suçons, sans faim nous caguons, sans extase nous pourrissons, sans avenir nous pullulons, sans inspiration nous nous suicidons
dans le vide en fuyant le néant
en autrui
en Dieu
sans fin nous croyons.

L’enfer, c’est le sexe, l’organe isolé.

  

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