7.

Avec mes frères schizophrènes, au pied d’une croix, d’un Christ en proie à la mort, nous prions. Nous prions et nous ramperions presque. Il est là le condamné, le réprouvé de la société, le viol de la société. Et tous ces gueux à le prier...

Nous porterons nos croix, nous défendrons l’opprimé et protégerons le pauvre. Nous nous attacherons à ta suite à réinventer (dans notre sang) nos mœurs.

Il reviendra dans la Gloire de Dieu pour sauver l’Homme, pour le relever et son règne jamais ne prendra fin.

Pourtant chacun de mes souffles est là à l’offenser, Lui et Notre Père.

Dieu, souviens-toi de tes enfants ici-bas dispersés, de tes enfants que nous avons abandonnés, de tous ces êtres de chair et de sang, de pain et de vin. Pour eux, en eux, tu t’es sacrifié et nous continuons de te cracher à la figure. Tu es mort au Golgotha : « Eli, Eli, lama sabachtani ?  ». Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Mon Dieu, pour quoi t’es-tu sacrifié ?

Oui, vraiment, ton règne est éternel. Ton amour est absolu.

Je n’en veux pas de votre amour ; je n’en veux pas de vos peines ; je n’en veux pas de ma haine. Je chie sur cet absolu entaché de sang, j’abhorre tous les plagiats de création, j’en veux à mon existence exécrable, je maudis tous ces damnés. Je bénis le ciel de m’avoir fait goûter au jour.

  

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