8.

Les profondeurs des âmes se dérobent sous les pas de la destinée et ma complainte craintive s’élève jusqu’à toi, ô désirée. Des odes te sont déclamées, elles proclament ta splendeur éternelle et s’enchevêtrent dans tes rêves d’humanité.

Ô cieux, des ténèbres à l’hyménée vous vous déployez pour envahir de vos essences les regards de ceux qui implorent les dieux de demeurer encore. Cieux de latitudes désertées vous périssez, abandonnés par vos esclaves, oubliés de tous. Ignorés parce que vous n’existez que dans les yeux des visages froissés par l’érosion des flammes, bougies décapitées. Cieux de latitudes désertes, cieux jamais peuplés, vous vous vengez en désagrégeant les frénésies des voyageurs qui viennent vous importuner, vous réifier.

Perdurez dans les rires et les pleurs, dans les agapes plus que dans les banquets et ne négligez point les paroles feintes. Aux cœurs n’y touchez pas sans leur porter ombrage.

Saouls vous titubez sans que personne ne soit prêt à vous soutenir, sans une âme sur laquelle reposer. Elles sont percluses. Amis, œillades, approchez ! Venez, venez tourbillonner dans les cieux de l’allégresse et vous enivrer de féeries diaboliques et cessez de respirer. Soyez extasiés devant la constitution extemporanée des gestes sur les étoiles.

Je fous dans l’éther.

Ô cieux, nombreuses sont nos colères qui, de votre cloître, vous paraissent exagérées. Combien nous nous étonnons, comme nous vous envions de pouvoir, en si peu d’espace, vous extérioriser à ce point, toujours le même, entre vous et moi.

Contenant tout ce que la terre a engendré vous vous abritez derrière le sceau de l’ubiquité ; oh insensés !

  

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