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Avertissement !
| Elles ne s'aiment pas. | |||||||||||
eux femmes. Elles ne s'aiment pas. Un soir, la plus jeune trouve la robe de l'autre femme dans l'enclos où l'on met le linge à sécher cette robe en tulle noir, transparente et fluide, et cassante... Un moment elle pense abîmer la robe, la lacérer. Puis elle se radoucit, la regarde, la touche... L'autre femme n'est pas loin. Vêtue d'une courte robe de chambre, elle se cache dans les hautes feuilles qui environnent la clairière. La plus jeune s'est déshabillée, elle a passé la robe noire. Elle se caresse. Elle éprouve à l'égard de l'autre une haine jalouse. Elle l'aime. Elle se caresse avec exaspération, elle froisse la robe. L'autre, dans le feuillage, qui l'épiait, a été surprise par un noir, nu, sexe démesuré. Il se plaque contre elle, cette fièvre lui plaît. Elle sait qu'il ne pourra la pénétrer, il la tuerait. Elle le branle ; elle le branle à deux mains. Il a des mimiques tourmentées qui expriment le plaisir et puis il jouit, épais, abondant, sur l'humus de la clairière, alors que la pluie se met à tomber, cette pluie lourde et chaude qui chaque soir exacerbe la langueur. La plus jeune les a découverts : l'autre, qui a quitté sa robe de chambre, se roule, nue, dans la terre noire où le sperme a coulé ; elle s'assoit sur la flaque, agrippe la terre à pleines mains, se barbouille de ce mélange parfumé. Celle qui porte la robe reste immobile, pétrifiée. On l'imagine en souliers vernis. Le noir est venu se lover contre la femme nue ; son membre considérable palpite entre les seins barbouillés de terre noire et de glaires ; elle se penche, embrasse le gland violacé, lui chuchote des secrets, le berce comme un enfant. Bientôt la vigueur lui revient, il se redresse. La pluie a cessé. Le nègre geint comme un enfant, il se frotte à la femme blanche, il aimerait la posséder ; elle ne veut pas. Elle a peur que « ça la tue ». L'autre reste immobile, toujours à les regarder. On dirait une petite fille timide, une ingénue, alors qu'à l'intérieur ça hurle de désir : cette chose disproportionnée, elle la voudrait dans son ventre, elle. Elle serait contente, elle. Mais le noir ne la regarde même pas ; il se frotte en gémissant à l'autre, la rivale, la nue souillée de terre dont la peau blanche, au clair de lune, paraît luminescente. Elle sait que le sperme a remonté dans son ventre ; elle sent la force, les racines. La terre la pénètre également, et la boue. Tout à l'heure elle prendra une douche tandis que l'autre continuera de rôder par les couloirs de la bâtisse avec son air mauvais. Le nègre pleurera dans les bois, il sanglotera, puis il s'enivrera avec les autres en aiguisant son coupe-coupe. | ||||||||||||