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Bösersach Poèmes 2009 Charles Bösersach 20090218

 
    
  

  

Une fresque
à la Darouine
— créatures grotesque (ordinaires)
s’enculant joyeusement avec

en bout de chaîne : moi
moi, moi, moi
tout riquiqui et pleurnichard

L’oiseau qui gentiment sifflote
de loin en loin
comme un vieux petit rocking-chair
une lame qu’on affûte regard en coin
sur la bande de cuir
mini-lesbienne pourra-t-on lire (quelque part dans la liste)

Vous souciez-vous de ça ?
(la qualité de votre papier toilette)

Elle me dit tu as
du chocolat plein la barbe ne
m’étais pas rasé de quelques jours non
lui dis-je fort affable non c’est
de la merde
(et c’était vrai)

Ô comme je le hais comme j’abomine exècre le petit
(silence) qui invariablement précède la dernière phrase
clôturant le sujet
(journalistes tv)

J’avais prévu de me recoucher,
me branler
& dormir
(finalement non)

Sa vie est pleine de fleurs, de chiens
& de boy-friends avenants
mais elle est moche — moche (j’ai
tout de même gardé une photo d’elle)

Hémiplégie,
Parkinson,
Alzheimer ce qui
ne te tue pas
te rend plus fort

J’étais (je crois)
amoureux de MB il fallait
dans cette ville hostile
il fallait que je trouve
un cadeau les
(magasins étaient fermés)

Et se dire
chaque fois que l’on manipule
un couteau
se dire
qu’il aurait au moins
pu servir
à tuer quelqu'un

C’est là,
dans ce dé :
canards

Il klaxonne,
deux petits coups : tut tut
— c’est la première fois de sa vie

La bouche pleine
& prête à exploser (la bonne blague :
sperme d’un autre)