Ils me disent —
qu'est-ce que tu vas faire de ça,
hein ? Ils me « montrent » l'amour réduit à
sa plus simple expression, les doigts aux ongles rongés agrippant
et tordant (la chair, la chair !) les gerçures, les engelures, les
orgelets l'horrible empalement (horrible car c'est
elle, mon amour,
et parce que
ce n'est pas moi ; ce n'est pas être jaloux ça
crever isolé hors du monde alors qu'on voulait vivre, simplement,
c'est-à-dire pétrir aussi, excessivement le corps (de l'aimée)
et lui faire du mal et prétendre la chérir et se méprendre,
se délecter des soupirs et des gémissements, minauder, se
faire des politesse et puis quitter la chambre comme un équarrisseur
et puis
quitter la ville comme on quitte la vie (et ne pas oublier de se couper
les ongles…).
Je n'ai parlé que de ses doigts, pas de son cul, pas de son sexe
qui semblait me dévisager avec une moue fatiguée je n'ai
parlé que de ses doigts, à lui.