001.01.019
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L'imposture (elle est jeune, innocente, empalée). Aux murs ces fleurs étranges : folie, malaise, c'est vraiment trop gentil.
Je touche mon visage je cherche un signe, une preuve ; une confirmation.
Elle ne cesse de me regarder. Même sa bouche me regarde. Je suis contraint de regarder aussi. A travers elle, et plus bas, son ventre ouvert sur l'homme que je ne peux pas voir. Il est sous elle, derrière, il n'existe qu'à peine (réduit à ce membre arrogant, massif, dont mon amour ne semble pas faire grand cas).
Les draps sont propres, la peau est nette et bien tirée avec, dessous, des grumeaux, le pourrissement.
Aux murs ces fleurs très pâles qui chaque fois me plongent dans un malaise ridicule. Les coussins, le corps qui gentiment commence à s'affaisser (vidé), cheveux yeux si profonds, cette nonchalance qu'on nomme corruption.
Nous écoutons de la musique — de la musique! Cela ne résout pas ce problème de respiration, de tachycardie ; cet amour. Nous savons que les anges de cette espèce ont les lèvres pulpeuses rompues à tous les exercices, regard désaffecté, le ventre distendu, tendons prêts à se rompre. C'est là, je tends la main pour la toucher ou pour — dire au revoir.

charles bösersach, routines, 13/14.01.2002