ans les dents dans les gencives il y a les nerfs les vaches les
grandes résolutions les nourrissons les révisionnistes de toutes parts les peupliers et
les goulues il y a nos espérances beurrées nos surprises devant le fait
d’é-ja-cu-ler encore et toujours à contre courant éjaculer (sur) le monde il y a
la télévision le fenêtron dixit petcha la vie molle du bonheur l’aboutissement du
big bang certainement il y a les êtres humains les poupées les vertiges de
l’existence suceurs de l’holocauste fort compétents sérieux discrets il y a la
famille les vacances les faiblesses sexuelles les doigts dans la bouche la grande courbe
paiement après résultat vous serez payés en rots c’est possible oui il y a la
concurrence du marché les claviers formatés mes dons surnaturels je suis un ange une
mésange une araignée dans la pisse retour de l’être aimé il y a mes joies et mes
peines de magazine mes chevilles en chien de fusil un bloc compact et transportable une
diarrhée lunaire des astronautes morts il y a les fesses du corps les fesses de
l’âme le vagin céleste ce qui reste à montrer au spectacle il y a oui le spectacle
on l’avait oublié ce fils bien nourri démonstratif vigoureuse fiente de
l’esprit cocufiage intégral définitif ressassement de toujours la même chose
depuis toujours il y a notre poésie notre secours pollué mourante remuante la
décomposition dans l’action la bouche pète la pensée tête le sein le souffle la
tentation de la voix les écritures fantômes du ciel il y de nombreuses étoiles
ficelées les bouchers travaillent vite et bien de nos jours il y a les territoires la
brume qui les entoure la langue qui les suce et qui enterre les cadavres les morts de
l’humanité sont fournis par les vivants il y a le chewing-gum au sperme le sachet
qui protège les secrets la boursouflure les biberons tièdes frottés sur le pubis
maternel les chiens des tonnes de chiens qui dévalent les escaliers il y a les personnes
âgées qui alimentent les aboiements la bave sur le trottoir les feuilles mortes le
sentiment de la feuille morte du papier noir il y a les ruines et les vestiges les triques
pour fouiller touiller le sol pour mouiller rouiller souiller l’os notre plus
précieux trésor le vocabulaire de la chair il y a les écrans ces milliards
d’écrans la vie n’existe que parce qu’elle est consommée c’est
marqué dessus en lettres scotchées pas d’entourloupe il y a pardi que nenni les
proverbes l’émiettement des sentences la femme de ma vie n’est pas celle de mon
vit (sic) il y a les granulés qui grognent au fond de la tasse ça fait mal c’est
trop dur à avaler il faudrait écraser tout ça modifier génétiquement les parties
prenantes le monde est élémentaire et électrique court-circuiter il y a les versions
discordantes les témoignages les avalanches la vie est un procès qu’on ne gagne
jamais les avocats se font rares cornus et bucéphales il y a les arbres qui tombent du
mauvais côté de la littérature dans les moustaches de la littérature on se tient les
côtes tellement ça secoue de les voir défiler tous un vrai concours de beauté être
écrivain en fin de compte ça se mesure en chocolat plutôt qu’en moutarde la
reconnaissance du ventre il y a nous et la ponctuation de nos journées l’énergie
grappillée gaspillée la répétition les échanges échecs les ligatures fines et
espacées sous l’armature du poil il y a l’action publique la pomme
d’arrosoir à vinaigre la fatigue d’avoir à faire ça parce qu’on me
l’a demandé et qu’il n’y a rien de mal à jouer au démiurge c’est
idoine illocutoire à ma fonction non à mon fonctionnement il y a les ritournelles les
figurines de la rhétorique qui enchantent l’air le meimei cyclique à grandes
oreilles tandis que la bête grogne et siffle furieusement hors de l’anus il y a
pelure de l’âme concept antique jusqu’à la mise à nu les odeurs naturelles
les graines de galopin la brutalité ou la gentillesse c’est selon l’élevage ou
l’élévation il y a la nifle c’est quoi c’est ça dit-elle en exhibant son
sexe bougre ça surprend moi qui me croyait perdu de vulve il y a le fleuve le rythme les
coups de soleil l’ultime parangonnage sur lequel se hisser la toile de fond il y a le
flou fixe les ombres que l’on mordore l’œil incontinent qui poisse la
glande pinéale qui gémit le bulbe du mou pour le chat il y a la joie parfois
l’illumination impossible la planète morlu qui attend son architecte et son griot il
y a ma filleule de rose l’usine à gaz les câlins et les vesses de poule les
chansons du gosier et de l’estomac il y a l’amour à venir des tartines géantes
des confettis et des hourras des alléluias et des vivats des confitures de crachat il y a
certainement mieux à faire tant pis ou mieux peu importe ça gigote ça gobe des octets
il y a la misère l’épanchement de synovie la médiocrité ambiante je n’y
comprends rien normal c’est le brouillage il y a ce texte pratiquement écrit
d’une seule traite santon de moments vus lus ouïs sentis pour l’homme moderne
le cinq janvier mille neuf cent quatre vingt dix neuf le matin et il y a la fin.
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