Le journal d'un homme moderne
 
 
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Livres
— Ce truc là a l'air intéressant : Fassin, D., Rechtman, R., L’Empire du traumatisme. Enquête sur la condition de victime, Paris, Flammarion, 2007, 460 p. "Des attentats aux catastrophes naturelles, des accidents d’avion aux prises d’otages, des massacres de populations aux suicides d’adolescents dans des établissements scolaires, chaque événement violent appelle la présence de psychiatres et de psychologues. Ils viennent prendre en charge les rescapés, les sinistrés, les témoins. Ils interviennent au nom de la trace psychique du drame : le traumatisme." Néanmoins, je crois que c'est un peu périphérique par rapport à mes centres d'intérêt et que je ne le lirais sans doute jamais.

Fétichisme
teabirds— Tea Birds : "Nothing but pictures of cute girls at tea". Des filles en postures sages, précisons-le.
bwbBabes With Books : "Nothing but pictures of attractive literate females". Un rien plus vulgaire, mais à peine moins sage.

 

notules

— Le temps des vacances est venu . Retour possible vers la mi-août, si les petits cochons ne me mangent pas.
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La conspiration
- Quand les journalistes (et leurs favoris) falsifient l'analyse critique des médias
Serge Halimi & Arnaud Rindel
Ce texte est extrait des pages 233-243 de : Jean Bricmont et Julie Frank (sous la direction de), Chomsky, Cahier de L’Herne, Paris, 2007, 356 pages.

  Vouloir transformer toute analyse des structures de l’économie et de l’information en « théorie du complot » ne constitue pas une falsification ordinaire. Elle s’inscrit dans une logique d’ensemble.
  Depuis un quart de siècle, la contre-révolution néolibérale, la décomposition des régimes « communistes » et l’affaiblissement des syndicats ont concouru à la renaissance puis à l’hégémonie d’une pensée individualiste.
  Les institutions collectives sont démantelées ; celles que l’on édifie sur leurs décombres privilégient le consommateur désaffilié, l’« individu sujet ». La nouvelle idéologie dominante, qui accompagne cette grande transformation, la rend plus fluide, plus insensible aussi, en la proclamant « naturelle », produite par des forces telluriques auxquelles nul ne pourrait résister et qui, de surcroît, apporteraient dans leur sillage de nombreux bienfaits partagés.
  Dorénavant perçues comme « marxistes » et donc dévaluées à l’égal des régimes qui se prétendaient tels, les analyses structurelles de l’histoire, de la politique et des médias sont par conséquent dédaignées. Le refus de postuler que la spontanéité des « acteurs » et l’élan impétueux des « droits de l’homme » seraient les principes essentiels guidant la mondialisation expose au risque d’être qualifié d’archaïque, d’extrémiste ou de paranoïaque.

  Mais il faut bien « informer » et le faire à rebours des explications institutionnelles dorénavant proscrites. Les grands médias présentent alors l’actualité internationale et sociale sous forme d’une fable morale, à base d’affrontements binaires entre Bien (nous) et Mal (les autres), de portraits de grands hommes (tantôt héroïques, tantôt maléfiques), d’émotions successives propres à susciter la compassion unanime et le consensus apitoyé. La trappe de la « fin des idéologies » condamne à la pendaison les « grands récits collectifs » construits autour d’une histoire sociale conflictuelle. De tels ancrages intellectuels auraient, prétend-on, favorisé un « totalitarisme », un « populisme » toujours menaçants — deux termes dont la généralisation dans la vulgate dominante suggère assez leur profit politique. Ne permettent-ils pas, au demeurant, de fustiger de concert des développements qui n’ont eu en commun que de mettre en cause la démocratie bourgeoise et son système de représentation, désormais sacralisés ?[Lire la suite]
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+ Travail en cours : textes politiques en français de Noam Chomsky.

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Le mythe du « trou de la Sécu »
Julien Duval
Ce texte est extrait des pages 82 à 89 de Duval (Julien) :  Le mythe du « trou de la Sécu », Paris, Raisons d’Agir, Avril 2007, 140 p. Publié avec l'aimable autorisation des Éditions Raisons d'Agir.

Dans les années 1980 et 1990, tous les intellectuels n’ont pas légitimé les problématiques et les thèses patronales, mais les plus visibles d’entre eux, les plus influents auprès du pouvoir politique, l’ont fait. Ils partageaient souvent un violent rejet du marxisme et de la sociologie durkheimienne, qu’ils aimaient décrire comme des vieilleries inadaptées, à l’époque des « nouvelles inégalités ». Dans les années 1980, ils ont pu compter sur le soutien de tous ceux qui, dans le champ syndical et politique, rompaient avec les traditions socialistes. À travers eux, les intellectuels ont participé au retour du libéralisme. Leur rôle avait été bien différent au cours des périodes précédentes : au XIXe siècle notamment, les sciences sociales naissantes, mais aussi des écrivains et des peintres, avaient pris une part importante à l’émergence de « la question sociale ». [Lire la suite]
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Sex-shop et politique
Baptiste Coulmont

Les sex-shops sont-ils le fruit de mai 68 ? Le lien semble se faire presque mécaniquement, il semble tellement logique. L’historien Laurent Martin propose même que des travaux s’attachent à préciser « la nature de la relation que l’on devine entre l’essor d’une culture pornographique et l’activisme militant de groupes qui associaient libération sexuelle et révolution politique ». Cette relation est établie dès l’époque : le quatrième numéro de la revue Adam et Ève, en mai 1970 décrit ainsi l’année 1970 comme celle des sex-shops, dans un article d’un certain « Patrick Saint-Aignan », « Les jeunes couples vont se battre pour les sexy shop (sic) » : « L’année 1970 se distinguera, sans aucun doute, des autres années par la prolifération, à Paris et aussi en province, de “sexy-shops” […] Dût cela vous étonner, un bon pourcentage des propriétaires ou des gérants de ces librairies sont à peine plus âgés que les étudiants contestataires de Nanterre. D’ailleurs, vendre de l’érotisme a pour eux une valeur de contestation. » [Lire la suite]
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Lettre à Jean Grave ("Voter c'est abdiquer")
Élisée Reclus

Clarens, Vaud, 26 septembre 1885.
Compagnons,
Vous demandez à un homme de bonne volonté, qui n'est ni votant ni candidat, de vous exposer quelles sont ses idées sur l'exercice du droit de suffrage. Le délai que vous m'accordez est bien court, mais ayant, au sujet du vote électoral, des convictions bien nettes, ce que j'ai à vous dire peut se formuler en quelques mots. Voter, c'est abdiquer ; nommer un ou plusieurs maîtres pour une période courte ou longue, c'est renoncer à sa propre souveraineté. [Lire la suite]
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L'art et la manière d'ignorer la question des médias
Serge Halimi
in Pour une analyse critique des médias — Le débat public en danger. Publié sour la direction de Éveline Pinto, Collection Champ social, Éditions du Croquant, janvier 2007.

        En 1985, à l’apogée de l’ère Reagan, John Galbraith publia un texte titré « Comment avoir la conscience tranquille face à la présence des pauvres ? » . Dans cet article, l’économiste recensait les techniques permettant, face à la question des inégalités sociales, de ne rien entreprendre, mais sans se sentir coupable : invocation de l’« effet pervers » des solutions de redistribution proposées, obligation de recourir à un État qui démotive ceux qu’il aide, etc.

        Essayons d’entreprendre un exercice du même genre, mais sur le sujet qui nous réunit. La question serait alors : comment faire, quand on est un intellectuel, un chercheur, un universitaire, pour ne pas engager le combat pour les médias tout en sachant, la plupart du temps, qu’il est décisif, y compris dans l’univers des intellectuels ? Quand on est un intellectuel, un chercheur raisonnablement instruit de ce dont il s’agit, comment feindre de ne pas voir ce qu’on a vu et ce qu’on voit, avec d’autant plus d’application qu’on y a souvent intérêt ? Certains d’entre nous se reconnaîtront peut-être dans l’énoncé des justifications qui vont suivre et peut-être même, moi compris, avons-nous déjà eu recours à plusieurs d’entre elles à la fois. Mais on reproche souvent, à juste titre, aux journalistes leur mauvaise grâce à se soumettre à tout exercice d’« objectivation », d’« auto-analyse » ou, pour le dire plus simplement, de retour critique sur leurs comportements. La même répugnance à l’autocritique ne saurait-elle caractériser les universitaires, aussi éclairés que prompts à dispenser aux autres leur vérité sur le monde social ? [Lire la suite]

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Mars était ici

 

 

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