Scorpion Violente journal de bord II


Il nous ont malgré tout accueilli comme des princes avec bières, vin, bouffe à pleurer, chambres clean, chiottes avec verrou et sans MST coincées sur les cuvettes (le staphilocoque doré m’a semblé potentiellement plus probable)
Un peu de fume, et le stress du voyage tombe. Pas la fatigue, mais on n’a pas encore trop de cheveux gris, on encaisse (comme des fiottes, mais on encaisse quand même).

En bon vieux con, ma décision a priori de détester la première partie parce qu’ils étaient jeune et que « c’était quand même mieux avant » s’est retrouvée mise à mal par la grand classe du duo en question, qui avaient déjà compris malgré leur jeunesse que faire durer un morceau, parfois, c’est juste classe, et leur espère d’indus psyché mâtiné de rock m’a juste cloué sur place.
Ils s’appellent WELINGTON IRISH BLACK WARRIOR, sont normalement trois, mais leur batteur a décidé au dernier moment d’aller à la soirée disco qui faisait rage à l’étage du dessous (enfin, quelque part en dessous, le lieu étant trop complexe pour un topographie précise, toujours est-il qu’il a préféré le disco inferno au tropicold et viol d’enfant) (à moins qu’il ai juste chopé la gastro, mais n’ayant pas vu d’ordonnance du médecin, les spéculations restent ouvertes et vont bon train).

Pas assez bourrés pour assurer comme les bêtes de scène que nous sommes, ça s’est néanmoins plutôt bien passé.
Quelques galères de mixette et un son propret, mais une bonne ambiance.
Les nouveaux morceaux de The Dreams prolongent le rêve dans des contrées digne de leurs ambitions démesurées (devenir les rois du mondes par le raggae, l’amour, et le sexe avec des cadavres d’enfants).
Comme de bien entendu, une bande de névrosés ne peut que s’autoflageller après les concerts, fort heureusement, une petite feelgood convention nous a permis de nous rendre compte que c’était quand même la classe, et bon, ça reste rare, les gens qui viennent te voir en fin de gig pour te dire qu’ils ont détesté et qu’ils veulent te buter. Donc comme chez les bisounours, que des retours positifs, blocage mental sur le fait qu’il y avait pas grand monde, et qu’un gars a conseillé a Armelle d’arrêter de fumer et de couper les cordes vocales de Nafie.

A la grande question : Vaut-il mieux s’échouer comme un cachalot bourré sur une banquise ou vomir à s’en retourner l’estomac comme un gant, Nafie a donné sa réponse, et du coup le ton général dès le premier soir en empruntant les techniques secrètes des ânes qui mangent trop de pommes avariées.
Certainement sous l’inspiration des films de zombies dont il se gave, les translations d’un lieu à un autre sont vite devenus pénibles, mais sa capacité à se passer de point d’appui pour comater avait quelque chose d’héroique, d’émouvant même. Cuver debout et dormir en même temps, c’est clairement de l’ordre de la performance.
Et ce soir là, il s’est donné à fond.
Comment ne pas être impressionné par un tel spectacle ?