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Le journal qui mord et fuit...  

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Sommaire

 La pire des censures :
Ouverture du dossier

 La laisse d'or :
Claude Sérillon

 Pour relire pas relu :
Le tourisme de Touraine

 Bijou sociologique :
une gauche de droite

 PLPL rééduque la presse :
« Le fait divers fait diversion »

 Les sardons parlent aux sardons

 Dossier :
La pire des censures
— Vive le capital !
— Les vautours de Reporters sans frontières.
— Le parti de la presse et de l’argent.
— Les imposteurs de Télérama.
— La haine de la critique.

  Arnaud Viviant engage ses viscères

 Le BHL de la contestation :
Ch. Aguiton

 Document :
Le Monde
colonise Toulouse

 PLPL vous offre :
« La semaine de Pierre Carles commandée et censurée par Les Inrockuptibles »

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Le BHL de la contestation

    

    
Désormais, Christophe Aguiton ne cesse d’afficher son sourire de curé. Son militantisme à AC !, SUD et Attac a constitué le tremplin d’un rêve d’enfant : gravir régulièrement le perron de Matignon. Dès le mois de mai 2001, ce fut chose faite. Christophe fut reçu à deux reprises par Olivier Schrameck, directeur de cabinet de Lionel Jospin, qui aurait même envisagé de faire dresser un lit de camp dans le vestibule pour son nouveau pensionnaire. L’« expert » de l’antimondialisation a aussi rencontré les sociaux-renégats qui, autour de Martine Aubry, préparent le programme de campagne du candidat « socialiste » à l’Elysée. (QVM, 24.05.01) Pour le P« S », sous couvert de s’informer et de créer des liens avec la gauche radicale, il s’agissait évidemment de favoriser des reports de voix lucratifs au second tour de l’élection présidentielle. Bien sûr, la gauche plurielle a davantage privatisé et précarisé que Balladur et Juppé réunis ; bien sûr, elle a fait barrage à la taxe Tobin ; bien sûr, elle a permis au patron Bernard Arnault de gagner chaque heure l’équivalent de 64 années de rémunération d’un smicard ; bien sûr, elle a matraqué les chômeurs en lutte ; bien sûr, elle a expulsé les sans-papiers… Rien de tout cela ne devait néanmoins empêcher de savoureux « déjeuners décontractés » (sic) entre cette gauche-là et l’un de ceux que les médias ont consacrés représentants de la contestation.

Pour qu’Aguiton gravisse le perron de Matignon, il aura en effet fallu l’intervention du Monde, que dirige Edwy Plenel, directeur général adjoint du Monde SA, Roi du téléachat et excellent ami de Christophe. C’est en effet une journaliste du Monde qui, convoquée par Matignon pour informer le pouvoir de l’état des luttes, aurait, en mai dernier, recommandé à Schrameck de rencontrer Aguiton, jugé le plus malléable. Malléable ? « Un cadre de France Télécom se remémore ainsi les rencontres entre Michel Bon, le patron, et Christophe Aguiton, de SUD-PTT : “Une vraie discussion de gentlemen, à la limite de l’obséquiosité.” » (L’Expansion, 10.05.01)

Si Aguiton aime Matignon et deviser avec Michel Bon, il adore la télévision. Dimanche 27 mai 2001, ses amis ne savaient plus où donner de la télécommande. À 23 heures 50, sur France 3, Christophe souriait à Alain (Madelin) dans l’émission de Christine (Ockrent) et de Serge (July). À 0 h 15, il s’épanouissait sur La Chaîne Info dans le talk-show mondain animé par Edwy (Plenel), qui lui a balisé le chemin menant de la LCR à LCI.

Consulté à tout propos par Le Monde (09.05.01) et Libération (19.03.01) depuis qu’il a bâclé entre deux avions un énième livre de compilation sur l’antimondialisation, Aguiton s’affale aux Deux-magots, café chic de Saint-Germain-des-Prés, dans le rôle de caution contestataire de l’idéologie dominante.
     



Un cadre de France Télécom
se remémore ainsi les rencontres
entre Michel Bon, le patron, et
Christophe Aguiton, de SUD-PTT :
« Une vraie discussion de gentlemen,
à la limite de l’obséquiosité »



   
C’est à ce titre de mouche du coche qu’en mai dernier il collaborait à un livre célébrant le virage néolibéral de la gauche sous Mitterrand (Vingt ans de pouvoir, Seuil). Les autres « experts et grands témoins » interrogés se nommaient Jacques Attali, Alain Duhamel, François Ewald, Jean Peyrelevade, Françoise Giroud, Serge July, Bernard-Henri Lévy, Alain Minc, Nicole Notat, Pierre Rosanvallon, Alain Touraine, etc. Sans oublier… le Roi du téléachat.

Christophe se prépare à plastronner du 23 au 27 juillet à Montpellier lors des Rencontres de Pétrarque organisées par France Culture et Le Monde. À nouveau, il sera bien entouré : Alain-Gérard Slama, Alain Finkielkraut, Jean-Claude Casanova… et Edwy Plenel, Roi du téléachat. Dans un « atelier », Aguiton philosophera sur les « médias qui prennent une importance croissante et qui tendent à imposer leur propre idée de l’opinion ». Et il répondra à la question : « Cette médiatisation est-elle dangereuse ? »

Torride, le suspense va-t-il distraire les entarteurs de leur mission pâtissière ?

    


     

 

 
   
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