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Olivier Cyran : Appel général à la désertion Radiations et contes de fées à l'ANPE de Paris 12 ANNEXES : | Radiations et contes de fées Dans une autre vie, Jeanne a été câbleuse, soudeuse et même « ébavureuse sur binoculaires » dans une boîte d’aéronautique. Aujourd’hui, cette réfractaire rieuse de 52 ans est ce que l’on appelle une « chômeuse de longue durée », grassement entretenue à raison de 400 euros par mois (allocation de « solidarité »). Mais depuis son apparition dans Danger Travail, les Assedic ont percé à jour le terrible secret de Jeanne : elle n’est pas assez « dynamique » dans sa recherche d’emploi. Du coup, son alloc va lui être supprimée. Un point de moins dans les statistiques, et un de plus dans le combat républicain contre l’oisiveté.
Le plus drôle, c’est le questionnaire qu’on nous a remis à la fin. Avec des questions du genre : est-ce que faire carrière, pour vous, c’est important ? Est-ce que vous seriez prête à faire des heures sup’ sans être payée ? Est-ce que vous préféreriez que votre patron soit là toute la journée sur votre lieu de travail ? Chaque fois, j’ai répondu non. La responsable a lu ma feuille, m’a regardé puis elle a secoué la tête : “c’est pas possible, déjà qu’on vous voit jamais à l’ANPE”… Puis elle me dit qu’on va sûrement me supprimer mes droits. Mais moi, je suis déjà en fin de droits depuis longtemps. Si on me les sucre, je me mettrai au RMI : ça ne me fera que 40 euros de moins et on ne m’emmerdera plus. Enfin, c’est pas sûr, avec leur projet de RMA… Une semaine plus tard, je reçois un courrier m’informant que je ne fais plus partie des demandeurs d’emploi. À l’ANPE, faut surtout pas leur dire que tu veux pas bosser, c’est une hérésie pour eux. Pourtant, il n’y a pas assez de boulot pour tout le monde, alors ils devraient remercier ceux qui n’en veulent pas. » | |||||
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