|
Introduction générale
Mais l'argument selon lequel on ne peut juger que "sur pièce", même s'il était en l'occurrence utilisé comme un moyen de faire taire le doute légitime, est évidemment parfaitement recevable. La thèse n'était pas lue, il fallait donc prendre le temps de la lire. Et en tout premier lieu, il revenait à des sociologues de se prononcer, puisque la thèse (Situation épistémologique de l'astrologie à travers l'ambivalence fascination/rejet dans les sociétés postmodernes) était une thèse inscrite en sociologie, dirigée par un professeur de sociologie, évaluée par un jury composé essentiellement de sociologues. Une fois établie l'absence de sociologie tout au long de la thèse qui prétend pourtant se rattacher à l'une des grandes traditions sociologiques (cf. "La non thèse de sociologie d'Elizabeth Teissier"), le rapport de lecture pourrait se conclure sur un jugement de dysfonctionnement des procédures universitaires, pour ne pas dire plus. Mais la thèse se place elle-même sur un terrain qui échappe totalement au sociologue. Par ses multiples références à des mécanismes célestes et par la revendication permanente de la légitimité académique et scientifique du discours astrologique, l'auteur de la thèse oblige le lecteur-sociologue à passer le relais aux physiciens et astrophysiciens afin qu'ils se prononcent sur le degré de sérieux des références et citations scientifiques utilisées, ainsi que des arguments ou des "preuves irréfutables en faveur de l'influence planétaire" (cf. "Une non-thèse qui cache mal une vraie thèse : un plaidoyer pro-astrologique"). Enfin, parce qu'il est question d'épistémologie dans la thèse, que les références à des philosophes sont multiples et que la philosophie était représentée dans le jury de thèse, il paraissait logique d'examiner la thèse à partir d'un point de vue philosophique (cf. "Remarques philosophiques conclusives"). Un tel rapport de lecture était indispensable pour qu'un peu plus de vérité sur cette thèse soit portée à la connaissance du public. Il a demandé un long et minutieux travail sur le texte, et ceux qui ont contribué à sa rédaction ont consenti à un tel investissement avec l'espoir qu'il soit utile au plus grand nombre. Le 6 août 2001
|
|||
|