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J’ai
peur que cela cède, il y a trop de choses, trop de facilités.
Nous étions seulement venus vérifier. Nous distraire,
peut-être. On ne cesse de ramener des corps, de les emmailloter.
Vos belles promesses...
Dans
la voiture qui, lentement, presque silencieusement, glisse, s’enlise,
dans la voiture, ses vitres ruisselantes, sur le cuir fendillé,
sur le cuir, ce sont des nœuds, des questions inutiles... Couloirs
interminables, épaisseurs de salpêtre creusées de
niches étroites — et les corps de fillettes très maigres,
minois triangulaires —presque luminescents (le froid). Le
goitre.
Souvenez-vous,
couchée sur la fourrure, à travers — aussi — des rues tellement
rectilignes... (Craignant que ce fût une illusion, un mirage...)
Les roues grandissent, ça ne s’arrête pas. Lumières
en plein jour, sourires dérisoires (on n’a pas l’habitude). C’est
un endroit tranquille. Mais j’ai tellement peur : elle est si jeune...
son frère ne la quittera pas... C’est une plaisanterie, peut-être.
Personne ne reconnaît personne. Les vieilles gens mentent si facilement.
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