| Stéphane Batsal. Décrire un matin ? Pas le temps : Envie de pisser. 5h30. Le réveil sonnera à 6. Je me lève ? me rendors ? Si je ne vais pas pisser je ne me rendormirais jamais. Me lève. J'arrête le mécanisme de sonnerie. Je m'habille d'un truc chaud. Ne m'arrête pas encore aux chiottes:d'abord faire chauffer l'eau pour le café. Je tourne le robinet d'eau chaude. En attendant qu'elle arrive sors une casserole, allume le gaz. Couvercle, ça chauffe plus vite. Porte-filtre, filtre, café, puis je vais pisser vessie en proue. En revenant vers la cuisine je rassemble cigarettes lunettes montre, salue les chats. J'imbibe la mouture. Sors beurre, confiture, pain de mie du frigo. Deux tranches au grille-pain. Ca va ce matin, j'ai pas un morceau merdique dans la tête : « Hypocrisy is the greatest luxury ». Rap (Disposable heroes of Hipophrysy). Si j'ai bien assuré le café termine de couler alors que je finis d'étaler la confiture. Comme tous les matins je me force à manger (à cause de toutes les clopes et des cafés qui suivront jusqu'à midi). Puis cigarette avec le reste du bol. Après elle chiottes. Retour à la cuisine. Je lis un peu livre, revue, pub avec un nouveau café et une autre clope. Ou j'écris (c'est dans cet espoir que je me lève minimum 2 ou 3 heures avant de partir). Puis salle de bain, je commence par les dents. Après la douche:la barbe (les poils sont plus mous). «Hypocrisy is the greatest luxury... Go go go go go go...». Je m'habille. Café. Cigarette. Sac poubelle. Ciao.
Patrick Delaunay. Je me lève. Je chie. Je bois un thé... de Chine, ou à la bergamote, le N°2, sans sucre. J'écoute un disque de blues de Chicago, quelques plages, que ça dépote, ou du hard-rock, stylistes, guitar herr'o(es). Ou infos, massacres, désastres... Donne le la... la. Puis, me mets à table, me revide. Tac tac tac tac tac! Snipper du quatrième, fond de cour pourri, soleil mort, rue D.. Sors vers les trois quatre h.. Lève midi, heure pile où fait (chié), 57.
J.- P. Gavard-perret. Le matin. Palpable. Une matière à mémoire en absence de recouvrement qui ne devrait pas mériter plus la première place dans la journée. De l'ajourné. De l'ajourée. Pas encore de centre de la gravité. Pas d'armes capables de fourbir des armes contre la fugue et la fuite. Attendre l'ami Ricoré. Prendre la douche. Avant. Après. On ne sait plus. Pourtant le mélange chicorée-café comme seule estampille de la certitude que le jour au moins s'est levé. Vieil air. Dans l'écho d'une seule réjouissance, d'une seule sécurité / l'impossibilité pour un temps de se laisser reprendre dans la valse des cauchemars. Sortir de leurs microbes, de la maladie contagieuse de la cruauté qu'ils dégagent. Alors le reste ne compte pas. Le savon Zest fera le reste. Une procédure de mise à feu. A petit feu. La bouche parlante mais aphasique. Trouver l'artifice de lui donner de la voix. Avoir du bol. Pour s'abandonner au délice ou au délire d'un présent recomposé peu à peu. Le matin, une matière. Juste une manière de sortir du de l'étouffement de la nuit. Malgré soi. Comme si après les cauchemars se lever n'était pas encore notre histoire. Prolixe de la main. Pour secouer la brosse à dent. Autre chose encore. Pour ne plus rester ce « frère apache d'un western sans cow-boys ni indiens ». Trouver enfin non ce qui fut mais si ça sera. Jéromine Jarrin. Toujours des risques à courir. Je ne le veux pas cérémonial, mais il est. La semaine dernière, j'ai eu peur que le jour ne se lève pas. Je ne veux rien savoir du lever des autres. Je n'aime pas le café noir et pourtant je le bois, au lit. Encore un moment de solitude bien que je ne sois pas seule dans le lit ; mais, jusqu'aux yeux ouverts je m'appartiens. France culture me tire de moi et pourtant je peste contre ces moulinettes savantes! mais je ne suis pas seule! il parait qu'on se lève plus intelligent, alors! je laisse remonter mes rêves à la surface, je ne veux pas qu'on me touche, qu'on me parle. Ah!ce café dès qu'il est entré d'un côté cela ressort de l'autre bruyamment ; est-ce que je m'étire après ? avant le café ? mais qu'est-ce que je fais là avec la dormiture de la nuit ? Allez! vite à la douche. Ah! oui la laborieuse défécation, j'accouche! je lève les enfants, les déjeuners bruyants, les douches, l'école. Après, je noircis, je peins, je rêve, je dessine, je suis 36 dessous, je remonte, je vis si je le peux.
Philippe Morice. Un matin standard c'est donc un matin où je travaille (en ce moment quoi). Alors le réveil sonne. C'est un radio- réveil réglé sur France Inter. Ca sonne. Paf! Un bras sort du lit et l' éteint. Il est 7 h 15. C'est un réveil qui peut sonner 6 fois (toutes les 9 minutes), il ne faut pas se tromper en comptant sinon on ne se lève pas. En général au bout de la troisième fois il est franchement temps de se lever et je le laisse. Il faut ouvrir les yeux, regarder l'heure. Après je ne bouge plus. Je compte mentalement 1, 2, 3 et à 3 il faut que je sois sorti du lit, si ça ne marche pas je recommence jusqu'à ce que j'y arrive. J'allume la lampe de chevet, je mets mon peignoir et je vais au bout du couloir dans la cuisine. Je prends la casserole, verse le lait, allume le gaz, sort un bol, met le café de la cafetière dedans, vais le poser sur la table, regarde distraitement la dernière page du journal du matin qu'il y a sur la table (c'est Ouest-France le journal, la dernière page, y a rien d'exaltant dessus, jamais!) J'éteins sous la casserole, verse dans le bol et bois le tout en 10 secondes, d'une traite. Après je retourne dans ma chambre pour « lire » le journal sur mon lit, à la romaine, pendant ce temps le radio-réveil que j'avais éteint avant d'aller dans la cuisine s'est rallumé. La lecture du journal:je commence par la fin et remonte, je lis la page spectacles, le courrier des lecteurs, les titres des faits divers, les titres des informations générales, des fois je m'attarde, des fois je tourne mécaniquement les pages sans regarder. Après je me dis qu'il faut s'habiller et puis je le fais très vite aussi et puis je retourne jusqu'à la salle de bain, brossage des dents, de l'eau sur le visage, de la flotte. Retour par la chambre, rempli un sac en plastique (librairie ou solderie) avec bouquins pour le tramway, quelques feuilles dans la chemise cartonnée, après rouler une cigarette pour allumer dans la voiture, après chercher les clefs de la voiture par terre ou cachées sur une étagère, re-couloir, porte d'entrée et puis partir.
C. P. Mon réveil est un « radio-réveil » avec de belles grosses diodes rouges, il est programmé sur Europe 1 (car je n'y ai pas la F.M. et que je capte très mal France Inter). Il se met à fonctionner à 7 h 52, à cette heure ma copine (avec qui je passe toutes mes nuits depuis près de 10 ans) est déjà levée depuis 40 minutes. Généralement j'attends 8 h 00 pour sortir du lit. Je suis nu ou alors je porte un T-shirt si nous sommes en hiver:habituellement j'ai laissé la veille au pied du lit une paire de pantoufles (offertes par ma maman) et un peignoir de bain en éponge noire qui me sert de robe de chambre. Pantoufles aux pieds et peignoir sur le dos, j'ai souvent bien dormi près de 8 heures mais ai aussi quelquefois une belle gueule de bois. Je vais directement aux toilettes soulager ma vessie puis dans la cuisine où je trouve du café chaud dans une cafetière électrique blanche. C. est dans la salle de bain, termine de se laver, de s'habiller ou de se maquiller. Je bois toujours mon café avec beaucoup de lait froid que je sors directement du réfrigérateur, j'ai un autre poste dans le salon que j'allume et écoute Europe 1 (je n'éteins pas mon radio-réveil et bénéficie ainsi dans tout l'appartement de la même radio);tous les jours je bois mon café en moins de 2 minutes, je l'aime tiède et bien « blanc », j'ai une tasse style cup américaine avec Bart Simpson dessiné dessus. C. dans la salle de bain écoute France Inter (beaucoup moins fort que moi). Dès que j'ai terminé mon café, 1ère cigarette:je ne lave pas ma tasse et la dépose simplement dans l'évier. C'est à ce moment là que je vois ma copine pour la première fois de la journée, car je vais dans la salle de bain, essentiellement pour voir où elle en est et si je vais bientôt pouvoir bénéficier des lieux... Je ne suis pas toujours de très bonne humeur le matin (même après un café), et essaye toujours plus ou moins d'accélérer le mouvement. Je ne me pose pas trop de questions pour m'habiller:je prends ce qui traîne dans le placard ou sur une chaise près de mon lit : souvent la même chose. Je change de chaussettes tous les jours mais garde un slip souvent 2 jours de suite... Dans la salle de bain, tout est assez rapide, rasage électrique depuis toujours, je crache beaucoup dans le lavabo, lavage rapide : visage, sous les bras, sexe... J'utilise un déodorant pour femme : Printil vert : je vaporise allégrement mes aisselles et mon torse:j'aime beaucoup ce moment. Je ne me parfume pas. Je ne me coiffe jamais : je n'ai jamais possédé de peigne ni de brosse à cheveux... Je m'habille très rapidement, entre la salle de bain, ma chambre et le couloir, il est habituellement 8 h 15:C. est totalement prête, nous nous embrassons et elle quitte l'appartement : souvent, nous n'avons pas eu le temps de nous parler. J'ai une habitude depuis près de 10 ans que je ne peux cacher, dès le départ de ma copine, je fume un joint, c'est quelque chose que j'ai toujours fait depuis que je ne vis plus chez mes parents. C'est un moment très agréable qu'il m'est dur d'occulter : je prends mon temps pour le rouler correctement et le savourer, toujours en écoutant Europe 1 en stéréo entre la chambre (radio-réveil), le salon avec un poste blanc et la salle de bain (radio Sony sur lequel je m'empresse de remettre Europe 1 dès que C. quitte cette pièce). Généralement, c'est à ce moment que je vais aux toilettes pour déféquer (un joint aux lèvres). J'écrase souvent ce pétard dans un cendrier de la salle de bain, me lave les dents. A ce moment je suis presque prêt pour sortir, habituellement, il est 8h30-8h35. J'hésite sur un blouson, je ne jette qu'un oeil rapide par la fenêtre pour y guetter des gouttes de pluie... J'éteins les 3 radios qui avaient fini par inonder totalement l'appartement... Je n'oublie jamais mon porte-monnaie, mon portefeuille, mes clefs. Je vérifie souvent que j'ai éteint la cafetière puis je sors de chez moi. Et n'oublie jamais de fermer la porte à clé.
Christophe Petchanatz. Du lundi au vendredi je me lève à 7 heures 35 #1 . C'est calculé au plus juste. Je me lève dès que se déclenche le radio réveil, réglé sur Classique FM, volume réglé très bas car j'ai le sommeil fort léger. Je me lève, je mets mes lunettes et j'arrête le réveil, sauf s'il y a quelque information intéressante (rare). J'enfile mes savates, j'ouvre les volets, je bois un coup d'eau froide (bouteille d'eau du robinet stockée dans le réfrigérateur) puis je vais pisser. Je bois toujours de l'eau en me levant avant d'aller pisser, c'est une manie acquise suite à un certain cours d'anat-phy concernant le rein, où il était très fortement conseillé, pour des raisons mécaniques, de procéder de la sorte. Ceci étant, si on mettait en usage toutes les recommandations de tous les spécialistes, on passerait ses journées en exercices quasi-rituels, fort contraignants, dans le seul but de rester " en bonne santé ". Ainsi, je bois au goulot deux ou trois bonnes gorgées d'eau glacée le matin en me levant. Uriner n'est pas toujours facile, compte tenu de certaines raideurs matinales (cf. à cet égard le n° 162 de CIRQUE DIVERS #2 ), alors je fais une petite danse propitiatoire... Puis douche. Pendant ce temps, F., qui s'est péniblement extraite du lit, prépare le petit déjeuner. La table a été dressée pendant la nuit " par les lutins ". Je me douche rapidement, debout, pensif. Depuis qu'on a changé le truc d'arrosage de la douche, les réglages sont un tantinet différents, et cela perturbe assez les réflexes matinaux. Donc, je m'arrose (sauf les cheveux), je savonne, je rince, j'essuie. Je mets un slip propre et, s'il ne fait pas chaud, une robe de chambre. Un coup de coton-tige dans les oreilles, rasage (rarement agréable) : mousse à raser sans lanoline (j'ai horreur de ça), rasoir genre GII, mécanique à double lame. Je me coupe souvent. J'ai un truc, un stick, supposé stopper l'hémorragie. Un coup de déodorant sous les bras, c'est aussi un stick avec une grosse roulette au bout #3 ; le produit est assez efficace. L'inconvénient de ce conditionnement c'est qu'on n'est jamais certain si le stick est fini ou pas. Il faut alors observer de près, essayer sur l'avant-bras, etc. Je mets rarement de l'après-rasage, c'est comme une fantaisie. Je rince toute la hure à grande eau en faisant des bruits. J'essuie la hure. La hure aura donc été lavée deux fois. De loin en loin je me coupe les ongles des mains (avec une pince spéciale #4 ) ou des pieds (avec cette paire de ciseaux piquée à l'hôpital). Très rarement je frotte un pied avec une pierre abrasive quand il y a un coin durci, ça arrive. Ça dépend des chaussures qu'on met. Triomphant, je rejoins F. Il faut alors retirer les oreillers et le polochon du canapé-lit, les ranger dans le placard, retaper le lit, le replier, placer la housse du canapé, remettre le canapé en position de canapé diurne. Ensuite je surveille le lait, qui chauffe doucement, tandis que F. " se fait une tête à l'eau ". Pendant que je prenais ma douche, F. a sorti des denrées telles que : beurre, confiture d'orange, Krisprolls (pains grillés suédois), et a dosé et touillé mon chocolat (Van Houten, pur cacao, auquel je n'ajoute pas de sucre) dans un fond de lait froid. Une fois le lait demi-écrémé chaud (il a monté, vieille habitude d'enfance rurale : on faisait systématiquement bouillir le lait), et armé en sus d'une passoire fort belle, fort chromée (problème de " la peau "), je me dirige vers la table, verse le lait dans le bol (environ un tiers de litre), ramène la casserole à l'évier, la remplis d'eau et pose la passoire dedans. Que ça trempe. Ensuite je m'assois lourdement devant mon bol. F. arrive. Je mange désormais 4 (quatre) Krispolls, beurré(e)s et confituré(e)s #5 , que je trempe. Puis je bois ce qui reste dans le bol. J'essuie mon bec. Je bois des verres d'eau. Je vais me laver les dents. Un coup de brosse à cheveux. Nettoyage des lunettes. Habillage complet. Examen du cartable : il ne faut rien oublier. Je regarde s'il y a du courrier à poster (ce qui est souvent le cas), sinon j'emporte une poubelle (dans un sac en plastique). On se dit bien au revoir et je puis m'en vais #6 . Remonter Certains prétendent que " ce n'est pas tôt ". Pour ce qui me concerne, c'est toujours un arrachement, une souffrance et un énorme travail de reconstruction et d'acceptation ; sans réveil, c'est vers 10 heures que je me lève naturellement. c/o ANTAKI, 13 en Roture, 4020 Liège, Belgique. Pratique l'échange... " Déodorant à bille ". Offerte par F. il y a une dizaine d'années. Le sexe des Krisprolls est encore mal défini. Faire du tertiaire, comme je dis souvent.
Bruno Richard. Dix minutes avant que le réveil ne sonne mon « esprit » me dit : « c'est l'heure » donc j'éteins le réveil le bouton de la sonnerie du réveil (le réveil est programmé en fonction de l'heure à laquelle je me couche. Exemple : si je me mets au lit à 8 h P.M. j'éteins la lumière à 10 h P.M. je mets le réveil sept, huit heures plus tard). Ouvre l'oeil me lève tout de suite. Je dors nu. J'enfile une robe de chambre légère l'été en éponge l'hiver mets mes charentaises l'hiver pieds nus l'été. Vais à l'évier de la cuisine allume la lumière au dessus. Remplis de l'évier la casserole d'eau la plus large et la moins épaisse celle où l'eau bout le plus vite. Casserole déjà posée sur la gazinière + plaque électrique. J'utilise le gaz. Ca va plus vite, pas les plaques électriques. Avec un allume-gaz électrique j'allume le gaz au maximum. Puis je vais pisser dans le noir la lumière me ferait trop mal aux yeux. Le temps que je pisse l'eau a chauffé mais pas assez aussi je sors le beurre, la confiture je vide l'ancien thé (de la veille) du réceptacle qui sert de boule à thé je le vide dans la poubelle prends un bol (avec mon prénom dessus). L'eau est alors chaude je la vide dans la théière qui est posée sur un plateau. L'eau peut tomber à côté le plateau sert à ça, je suis pas encore aussi adroit qu'éveillé. Le temps que le thé infuse - thé Earl Grey en général- je nettoie et vide le thé qui reste du thermos « Zojirushi » de la veille. Je vide alors un petit peu de thé dans le bol pour qu'il refroidisse plus vite. Je remets de l'eau à chauffer. Je prends des aspirines vitaminées quelques fois pendant que le thé infuse. Sinon mes médicaments quotidiens. Les mets dans ma bouche et avale la première gorgée de thé. Je m'assois et tartine beurre plus confiture mange 4, 5, 6, 7 parfois tartines, entrecoupées de gorgées de thé (la théière doit contenir 1,5l ou 2l). Avant de ma mettre assis à la table j'ai oublié que j'allumais la lumière derrière mon dos celle qui me heurte et une fois habitué à celle-ci j'allume celle qui éclaire la table j'aime pas qu'il fasse noir la journée doit commencer avec la clarté ? Je range le beurre-confiture au frigo vide dans le thermos le reste de la théière mets la théière et le bol sur ma table où je dessine. Pendant ce temps je mets l'eau que j'avais fait chauffer «parallèlement» à ma consommation de tartines dans la même théière avec le même thé seconde infusion plus longue mais moins fort le thé. J'allume une cigarette la première je dessine un dessin reremplis le thermos avec la deuxième infusion le remets sur la table où je dessine encore en buvant de temps en temps «entrecoupations» de cigarettes et de gorgées de thé. Je regarde le réveil. Merde avant de m'asseoir à ma table je mets un C.D. doucement. J'allais oublier. Donc je regarde le réveil après 1 ou 2 ou 3 dessins à l'encre de Chine suivant l'heure à laquelle je dois être à mon travail j'imagine qu'après tant de dessins ça correspond à celle où je dois être à mon travail. J'augmente le volume de la musique choisie si je me sens de mieux en mieux je change de C.D. quand c'est nécessaire et retourne à ma table je fume (5, 6, 7 cigarettes roulées pendant toutes ces opérations, avant de quitter la maison) quand au réveil (qui est sur la table où je dessine) l'heure de partir paraît. Je m'habille prends une nouvelle chemise de nouvelles chaussettes (je ne mets jamais de slip ni caleçon sauf avec les shorts en été). Je mets ça et ça dans le sac en plastique que j'emporte avec moi au travail, j'éteins la lumière, le C.D. vérifie si j'ai assez d'argent si j'ai les clés de la porte de la maison. Je sors ferme à clé garde la clé à la main puisqu'il y a celle de la boîte à lettres à ouvrir en bas. Qu'on ne me parle pas avant que j'aie fini de manger. Je deviens fou. Qu'on ne me mette pas de musique ou radio avant aussi. Je jetterais le poste si je pouvais. J'allais oublier (encore). Je vais pisser mon thé plusieurs fois pendant que je dessine des fois, souvent, chier et je me lave les dents ou en entier suivant que je sente très « sale » ou « puant » plutôt et ça, avant d'éteindre le C.D. après les dessins. Par contre dès que le thé est dans le bol j'y trempe mon majeur et me pose des gouttes sur les yeux fermés pour «les réveiller». | |