Textes | ||||||||||||||||
Questionnaires | ||||||||||||||||
| Le Lever Thème de l'exercice (aussi peu « littéraire » que possible) : décrire un matin standard (pour ceux qui ont des matins standards) depuis le lever jusqu'au moment où l'intéressé quitte la maison. Ne rien omettre des petites stratégies qui permettent de gagner cinq minutes ou davantage. Bien indiquer l'ordre des actions, ne pas craindre les précisions triviales (méthode de réveil, heure, composition du petit-déjeuner, activités annexes, etc.). Certaines réponses ont déjà été publiées dans un MHM papier.
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| Jean-François Ferrier. uelle que soit l'heure du coucher, le réveil sonne à 7 heures. C'est la radio (en ce moment France Inter grandes ondes, c'est la seule radio française que je capte - difficilement - ici; plus près de la frontière, France Info, plus répétitif). Quand je dis 7 heures, c'est 7 heures pétantes car sinon je manque le titre principal des infos et je ne peux alors pas décider si c'est important auquel cas j'écoute plus attentivement et me lèverai plus tôt car totalement "éveillé" plus tôt, sinon je reste dans un demi-sommeil, seulement conscient que c'est la meilleure heure pour rester au lit, mais ne me rendors quasiment jamais. C'est la deuxième option qui l'emporte le plus souvent; de toutes manières, le titre principal sera répété plus tard. Vers 7h30, plus souvent 8 heures, lever, au sens premier du terme. Lunettes. Direction les vécés, pipi, tout en notant la couleur plus jaune du liquide sur l'émail blanc par rapport aux autres heures de la journée où le liquide est un mélange de 90 % d'eau minérale et de 10 % de la bière de midi, donc plus clair. Je ne peux me retenir de penser que c'est aussi cette urine du matin que les japonais boivent car elle est plus chargée en sels minéraux et ça me met instantanément de bonne humeur. Nous, prononcez les gens civilisés voire normaux, nous avons le lait. C'est blanc donc propre. Je m'habille : caleçon, tee-shirt. Direction cuisine pour le petit déjeuner, l'autre bon moment du matin. Eau froide dans la casserole jusqu'au trait laissé par les précédentes cuissons (casserole en aluminium, ca laisse des marques). Pas d'eau chaude car elle a alors séjourné dans le ballon et dans le ballon, je ne sais pas comment c'est. C'est stupide car, de toutes façons, l'eau sera portée à ébullition. La raison ? Peut-être que je ne veux pas que l'eau chaude aille réchauffer la plaque électrique encore froide, alors que c'est le contraire qui doit se passer. L'eau est chauffée deux fois, voilà, ça doit être ça. Je me rappelle quand même que quand je fonctionnais au gaz, je mettais de l'eau chaude (sortie du ballon, donc), mais le gaz est instantanément plus chaud. Pendant que ça chauffe, sortie des éléments suivants du réfrigérateur : beurre, lait et jus d'orange de qualité supérieure (minimum 100% pur jus d'orange style tropicana, ou mieux, jus d'oranges pressées au rayon frais quand j'en trouve) : c'est la première boisson que je vais absorber, il faut que ca soit bon et je ne suis pas japonais. Avez-vous noté que les réfrigérateurs de type "bar" sont immanquablement placés sous les plaques de cuisson ? Je place le beurre sur le bouchon bleu de la bouteille de lait, le tout dans la main gauche, la bouteille d'orange (toute seule -car plus lourde -car en verre) dans la main droite, non pas parce que je suis droitier, mais parce que la porte du frigo s'ouvre à droite et qu'il est plus facile de la fermer avec un seul item dans la main au lieu de deux. Plus exactement, de retenir la porte du frigo car elle est capable de mettre en orbite un satellite espion russe (plus lourd à fonctions égales car technologiquement moins avancé) à la seule force de son ressort de rappel. Premier voyage vers la table à manger où je pose les ingrédients. Deuxième voyage avec un bol contenant un sucre, une petite cuillère, un couteau, un verre et une petite assiette pour beurrer les toasts. Dernier voyage avec le paquet de toasts ou de pain brioché en tranches (selon arrivage) que j'ouvre immédiatement pour en saisir quatre tranches que je pose empilées dans l'assiette. Je referme tout de suite le paquet de toasts qui repartent pour une apnée de 24 heures supplémentaires. Si j'ai confondu couteau et fourchette car ces ustensiles possèdent le même manche bleu (ca arrive plus souvent que je ne le voudrais), je repars vers la cuisine troquer l'ustensile indésirable contre le bon ; ca n'arrive jamais avec la petite cuillère, qui est toujours correctement apportée : bien que possédant le même manche bleu, elle est vraiment plus petite. Le matin, mes caméras vidéo pixelisent. Mais je ne repars pas les mains vides et en profite pour ramener le paquet de toasts qui a fini sa mission du matin et qui tient beaucoup de place sur la table. La radio marche toujours, mais je n'y prête qu'une vague attention car les infos de 8 heures viennent de commencer et ce sont la redite de celles de 7 heures sauf si je n'ai rien d'intéressant à lire ou si elle annonce ma promotion fulgurante au rang de chef des étoiles, le dernier cas ne s'étant encore pas produit. Je ne m'en soucie pas d'autant plus que je sais que la minuterie coupera le tout à 8h30 mais ca n'est arrivé qu'une seule fois en trois ans et ce jour là, j'ai cru qu'il y avait une panne de courant et je me suis levé, incrédule, pour constater que l'afficheur fonctionnait bien et j'ai rallumé l'appareil (qui marchait bien) et je l'ai ré-éteint pour seulement constater que l'afficheur marquait 8h30 (tout s'est en fait passé très vite) et que, non, ce n'était pas le fin du monde mais seulement le résultat d'une diabolique programmation due à la présence humaine dans notre univers. Seul élément aléatoire dans cet enchaînement de taches inéluctables : le moment où je verse une cuillerée et demie de café dans la cafetière à piston. Cela peut-être immédiatement après avoir versé l'eau dans la casserole (mais alors là, le beurre sort du frigo plus tard et il est plus dur à tartiner), entre les premiers et deuxièmes ou deuxièmes et troisièmes voyages, ou bien au moment où je m'apprête à verser l'eau dans la cafetière et où je constate avec effroi que la cafetière est vide. Dans ce cas, je coupe d'abord la plaque électrique avant de procéder à l'opération "café" car je sais qu'avec l'inertie thermique, la plaque chauffe encore et que l'eau ne refroidira pas. Mais là, j'anticipe. L'eau chauffe donc. Je m'assois, verse un verre de jus d'orange que je commence à boire tout de suite et beurre le premier toast que je mange également tout de suite en continuant à boire du jus d'orange. Deux voyages vers le frigo, car maintenant le beurre, mou, ne tient plus sur le bouchon du lait. Contrôle visuel du niveau de liquide dans la bouteille de jus d'orange : y en a-t-il assez pour le lendemain ? Dans la négative, ajout d'une nouvelle bouteille de jus d'orange. Je note mentalement que le lendemain je devrai boire deux jus d'orange différents et me demande si je vais sentir la différence, si les deux sont de la même marque, ou laquelle faut-il boire en premier si les marques sont différentes, ce qui ne manque pas de poser un problème si c'est le meilleur jus d'orange qu'il faut finir en premier car le deuxième sera forcément mauvais ce qui gâchera mon petit déjeuner et je ne pourrai pas alors m'empêcher de maudire le premier être humain que je vais croiser dans la rue (ce qui, en fait, ne fait qu'avancer l'échéance quotidienne d'une minute). J'éteins la radio (il est donc moins de 8h30) et fais le lit. Depuis trois mois, vécés à plateau, ce qui impose une tactique "chasse d'eau" toute à fait inédite, mais au final cela dure toujours aussi longtemps, entre 10 et 20 minutes, parfois plus si le livre est intéressant, le signal de la fin semblant être les fourmis dans les jambes. Douche complète, corps (gel douche palmolive depuis quelques temps) puis cheveux (mixa bébé depuis plus longtemps), jamais les deux en même temps. Séchage complet serviette, coup de brosse dans les cheveux mouillés. Retour au salon, écoute du CD du moment avec la minuterie réglée sur 30 minutes même si je penserais de toute manière à couper la musique avant de partir. Je sors, ferme la porte à clefs, descends les trois étages par les escaliers; l'ascenseur ne sert que pour la montée. Céline carbonnet. uand je suis obligée, réveil à 6h15 les jours de shampooing (1sur 2), à 6h45 les autres. c'est affreusement tôt, heureusement ce n'est que 3 jours dans la semaine. L'année dernière j'étais la première levée, très discrète. depuis septembre, un changement, mon bien aimé m'éveille (il a avancé son heure). C'est très agréable. Sauf que souvent automatiquement le cerveau de déplie une minute avant l'heure. il y a le réveil qui ne sonne qu'une minute et quelques secondes plus tard la radio s'allume, France Inter. Je bois à la bouteille de l'eau les pieds à peine posés par terre, (chemise de nuit, jamais de chaussons, des chaussettes le soir pour déambuler, pieds nus le matin) puis pipi. Ou faire couler la douche l'hiver avant, histoire d'avoir plus chaud. Retour à la chambre chercher des sous-vêtements puis douche (visualisation des événements importants de la journée à venir). Séchage de cheveux s'il y a lieu, au sèche-cheveux, domptage de mèches qui n'ont pas compris dans quel sens se plier. Habillage complet, ou avant le séchage s'il fait trop froid. Le timing est assez serré, il ne doit pas y avoir d'accident de parcours, parfois quand même une chemise à repasser. Le petit déjeuner est sommaire. je suis trop feignante pour faire un thé, bois très peu de café. En fait c'est sur cette étape que j'écomonise pour me lever le plus tard possible. Alors, cornflakes "à rien" (sinon olivier me les mangerait), avec du lait, et encore de Je m'aperçois que j'ai oublié le parapluie trop tard. Les beaux jours le soleil se lève dans mon dos et brille dans le rétroviseur.
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