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Leurs crânes sont des tambours, leurs crânes sont des tambours. Écoutons le son qui en sort. |
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Sommaire :
Dossier
: les faux impertinents Docu-ment,
Archives et Mouchardage |
Karl
Zéro ne mord jamais la main qui le gave Et chacun tremble. Car tous les pouvoirs redoutent Zéro. Zéro a voté Mitterrand au temps de Mitterrand, Chirac au temps de Chirac. Depuis, les temps ont changé : Messier, Lagardère et Pinault sont devenus nos seuls présidents. Forcément, Zéro les sert. La boîte de com. de Vivendi se nomme Canal +. Zéro explique donc : « Il y a trois sujets sur lesquels "Le vrai journal" ne peut pas enquêter : le football, le cinéma, Vivendi. Ces interdits ne me posent pas de problème. Je trouve normal qu’un diffuseur ait ses exigences. » Zéro pigeait aussi sur Europe 1 : Matra et Hachette n’ont aucun souci à se faire. Et à présent Zéro lance un journal avec le patron de la Fnac et du Printemps, lequel, après avoir réveillonné avec Le Pen, est à présent le meilleur copain de Chirac. Zéro avertit : « François Pinault y a mis des ronds. Évidemment, je ne vais pas l’attaquer bille en tête ! »
Un autre desperado révolutionnaire finance Le Vrai papier journal de Zéro. Il se nomme Jacques Séguéla. Depuis un quart de siècle, ce crétin bronzé sert de publicitaire aux politiciens véreux les plus divers. Il se croit capable de vendre du creux à un tambour et du sable aux Sahéliens. En Afrique, un « grand ami de la France » l’a payé une fortune pour le slogan : « Ensemble changeons le Sénégal ! » Seul problème : ce client de Séguéla était le président sortant depuis dix-neuf ans. Son adversaire l’a donc emporté. L’argent gagné à plumer les dadais permet désormais à Séguéla de financer le journal de Zéro. Zéro a des idées qui terrifient : « Ma sensibilité est plutôt humaniste et je crois en Dieu. Politiquement, je rejoins le parti des abstentionnistes. Je pense qu’il est temps de mettre sur pied un pôle social-démocrate important. Mon principal ennemi, c’est le FN. » À vrai dire, Le Pen ne finance aucune des opérations de Zéro. Car Zéro a expliqué : « On ne mord pas la main qui nourrit. C’est partout pareil. Moi, j’ai la sincérité de le dire. » En revanche, dès qu’il interroge un syndicaliste, Zéro n’hésite pas : « Quand on voit dans la presse que les cheminots branlent rien, qu’ils travaillent 30 heures par semaine, qu’est-ce que tu réponds ? » À une interrogation de ce genre, PLPL aurait répondu : « Je dis, Zéro, que ta question est bien celle d’un larbin du patronat. » Daniel
Schneidermann ne piétine que des ruines
Son rôle est simple : être le critique consacré — et ne jamais critiquer autre chose que des broutilles ou des cibles déjà détruites par les autres. Quand les médias mentent, il absout. Le matraquage en faveur de la monnaie unique ? « Il m’a toujours semblé, sur l’euro par exemple, ou sur le référendum concernant Maastricht, que les médias traduisaient la diversité des approches. » Le pilonage pro-américain de son quotidien pendant la guerre du Golfe ? « Au Monde, les débats ont été très vifs et cette pluralité s’est traduite dans les colonnes du journal. » La servilité pro-OTAN de la quasi-totalité des médias au moment de l’opération du Kosovo ? « Le traitement a été très différent de celui de la guerre du Golfe. Beaucoup de dérives ont été évitées au Kosovo. » Autant
de prévenance ne pouvait pas rester très longtemps sans récompenses.
C’est un amoncellement de fleurs qui a donc accueilli le dernier
petit opuscule, pourtant manifestement raté, de Schneidermann. Le
Journal du Dimanche a estimé : « C’est
un travail remarquable, par la rigueur des analyses et l’objectivité
de l’écriture. Et qui vient à point, de surcroît. C’est
également, par touches successives, par approches convergentes, un
véritable petit traité sur le métier de journaliste. Un livre nécessaire
au moment qu’il faut. » Laurent Joffrin a fait de la
retape lui aussi. Et Le Monde n’a pas oublié de saluer
l’œuvre de son journaliste. Il faut dire que des personnalités
aussi considérables que BHL, Alain Duhamel et Alain Minc sont les
têtes de gondole de ce quotidien. Or qu’avait dit d’elles
le critique Daniel Schneidermann ? « Des vedettes dont
le cynisme, toujours contenu, n’a pas dévoré la curiosité, la
faculté d’indignation, la capacité de renouvellement. Ce sont
la sincérité et le talent qui opèrent le tri parmi les maîtres des
médias. Qui a trié Alain Minc ? Ou Bernard-Henri Lévy ?
Rien d’autre que leur habileté, leur talent, leur travail, leur
sincérité. Personne d’autre. » Et la sincérité de Schneidermann
vaut presque celle d’Alain Minc. |
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