12_dimanche

{18:11} coda

je ne reconnais pourtant pas m’être trompé
et je maintiens que j’avais raison

{17:55} interlude {sans fin}

Dal-63
j’aimerai bien
aussi
ne pas dire ce que je déteste
que ce que je déteste n’existe pas
ne plus lire le journal, ne plus écouter la radio, des infos, ne plus penser à françois hollande l’ineptitude barbare du capitalisme et du mensonge, ne plus écouter, toutes ces musiques que je détestent et que j’écoute pour vérifier, avec espoir pour vérifier qu’il y a quand même quelque chose, au fond quelque chose que je puisse aimer et puis, une fois retranché dans ce bunker confortable sans vision je pourrai tourner en rond, relire dal tokyo, regarder toutes ces belles images et puis me mettre le premier album des undertones, porter un badge de 23 skidoo, se regarder dans la glace et être satisfait de la vie
fumer un cigarillo avec les pensées qui s’évaporent
dormir la nuit
hanter le jour
revoir tous les fassbinder
rester seul dans la nostalgie d’une destruction possible figée dans un certain temps
une jeune fille arabe avec un voile et une veste en cuir noir bien épaisse
vous vous rappelez d’elles ?
par exemple
voilà j’ai fini de fumer et je hais DE NOUVEAU ce qui est bien et comme cela doit être
la destruction est possible dans notre temps

oui, j’ai détesté ce disque de kendrick lamarr
il y a tout de même une bonne chanson dedans

celle-là

9_jeudi

{14:07} interlude

se réveillant, un matin, met un vieux disque de gary numan
qui est très mauvais et ne pourrait se revendre qu’à moins
de trois euros sur le marché du disque d’occasion, alors
le même matin, quelques instants plus tard met un cd, oui
de boards of canada et se rend compte de la beauté facile
beauté facile de cette musique, pense alors qu’il n’y a
pas de raison que ça ne plaise pas à tout le monde, rien à
chercher plus loin là dedans moitié beastie boys moitié trip-
h*p, rangé et puis alors il y a un cd de grandaddy qui est
là lui aussi, c’est bien pire et plus que gentil comme du
radiohead quoi, il n’y a pas d’autre mot, radiohead, radiohead
probablement pas plus cher qu’un vieux gary numan, un peu
moins rigolo, j’imagine que si on écoute cette musique et
toutes celles qui ont suivi on n’a pas envie de faire
la révolution
c’est marrant je ne vous parle pas des disques qui me plaisent
vraiment, tiens le dernier tyvek que j’ai écouté hier celui
là il est vraiment bien
car il y a la fureur
et puis le concert de the knife
c’est comme si j’avais déjà tout écrit dans ma tête
alors a quoi bon l’en sortir
maintenant

ou la compil de faces B de tocotronic
impossible de trouver une video de cette chanson
dont voici les paroles, à défaut

You are quite cool have you said to me (haaahaaaa)
And I asked myself how could this be (haaahaaaa)
And all I want to say to you is ‘Hold to me’
All I want to say to you is ‘Hold for heaven’s sake to me’

Maybe I have lost my face when I drank too much beer (haaahaaaa)
It happened to me nearly thousend times this year (haaahaaaa)
And all I want to say to you is ‘Hold to me’
All I want to say to you is ‘Hold for heaven’s sake to me’

And all I want to say to you is ‘Hold to me’
All I want to say to you is ‘Hold for heaven’s sake to me’

dit avec un gros accent allemand et l’air de se foutre de nous
dommage que je n’ai jamais eu assez de cheveux pour être allemand

pfffffffffffff!

6_lundi

{12:52} tourne en rond, tourne en rond, ne mène à

rien

par hasard, plus que par choix, j’ai écouté un vieux CD que j’avais, un vieux CD de broken social scene
je sais très bien pourquoi et comment j’avais ce CD et pourquoi maintenant je me demande, oui je sais que ça s’est arrêté subitement, ça ne fait que dix ans, heureusement ça a changé tout a changé
ceci dit, j’avais un espoir en l’écoutant, l’espoir de ne pas m’être trompé et
2003 seulement
après la première chanson, que j’ai vraiment aimée, ça s’est arrété et je crois qu’ensuite il y a 2 ou 3 moments pas mal et puis ça coule il n’y a rien
j’ai vraiment aimée, j’aime
pourquoi ne pas la mettre ici, et puis il y a toujours la question sur toutes ces videos
qui matérialisent la musique si simplement
qu’on a pas besoin de faire le commentaire, la critique {allez} ou d’émettre une petite opinion, on a l’économie de l’écriture on a la présentation directe de l’objet
je crois que tout est un peu faux dans broken social scene, je n’en suis pas sur c’est une impression très forte
en premier lieu il y a trop de monde, je pense que dans libération ils commencent à écrire à ce moment là le collectif au lieu du groupe, ce qui historiquement a un intérêt, en tous cas pour eux, libération les bien pensants de droite je veux dire, les catholiques sans jésus ni diable, le collectif on voit bien que ça ramène à l’art contemporain et la sériosité, le collectif a des projets, forcément, le collectif est flexible et ne compte pas ses heures, le collectif produit, le groupe est compact, impénétrable, déterminé et s’autodétruira à la moindre étincelle, de l’extérieur ou de l’intérieur, le groupe est contre
le collectif c’est l’entreprenariat
j’ai perdu de vue tout ça
chouette morceau, non ?
tout ce que je vous dis là, ainsi que la vidéo de DAF ci-dessous, ne sert qu’à parler du fantastique concert que j’ai vu samedi, je préfère vous le dire, disons que c’est la deuxième partie de cette écriture
sur trois, la deuxième
il y a une chose qui est perdue et je ne sais pas comment la retrouver
en 2001, j’ai acheté ce disque
oui, je me rappelle très bien que c’était dans une fnac
aussi incroyable que ça paraisse
enfin, j’ai vu cette pochette et il me fallait ce disque
c’était quand même risqué enfin c’est ce que je trouvais
drôle de période, 200x
oui ce que je veux dire c’est qu’il y a peut être un risque, un risque de passer à côté de l’émotion, un risque d’éviter l’amour
une manière délibérée
de refuser le plaisir cette chanson est tellement belle dans sa version originale
parce qu’elle est simple et parce qu’elle est tellement TOI, toi d’une époque 2001, toi d’une époque révolue
toi, d’aujourd’hui
et puis il y a le rouge à lèvres, c’est exactement ce que je pensais
le rouge à lèvres c’est la liberté
en porter c’est la liberté
ne jamais en porter c’est si peu, si restreint, si, enfin tu vois bien ce que je veux dire

un homme qui porte du rouge à lèvres
etc.

je me rappelle quand j’allais danser
et que je mettais mes lunettes dans la poche de mon pantalon
pour ne pas tomber amoureux
danser librement
le corps sans l’amour comme c’est beau

ah oui, j’oubliais, j’ai vu le film the grandmaster
vu au louxor, c’est à côté de chez moi et on marche et on y est, on reste du côté soleil de barbés
film tristement romantique, ce romantisme international et mondialisé
je suis désolé je voulais voir un film de kung fu avec mon fils
au cinéma, et ce n’est pas un film de kung fu, car il n’y a pas assez de moment comique il y en a un, et une belle scène de fight, la scène avec la fille qui a un point noir dans l’oeil et qui finit entre deux escaliers, oui c’est beau, c’est tout, ce n’est pas un film de kung fu, ce film conte l’histoire rêvée de la bourgeoisie chinoise, ce film conte ses valeurs et ses armes idéologiques, montre ses trophées imaginaires et symboliques, on dit la guerre civile et puis on s’exile à hong-kong on ne dit jamais ce qu’il y a entre, pourquoi, et le public petit-bourgeois blanc du louxor vient admirer la nouvelle frontière du capitalisme, la nouvelle histoire merveilleuse et rêvée de la bourgeoisie qui se déroule en chine, le public petit bourgeois blanc vient reprendre possession de son territoire à conquérir sur la ville de Paris dans son avant poste culturel qui s’appelle le louxor

les études du genre je ne sais pas trop ce que ça entretiens, j’en ai toutefois
une impression